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Vendredi, 29 Mars 2024

Sous pression des lobbys ? 124 médecins et professionnels de santé veulent la peau des médecines alternatives

Auteur : Lise Loumé | Editeur : Walt | Mardi, 20 Mars 2018 - 18h10

Dans une tribune, des médecins et des professionnels de santé ont décidé d'alerter sur les promesses fantaisistes et l'efficacité non prouvée des médecines dites "alternatives", comme l'homéopathie.

Des disciplines "sans aucun fondement scientifique", "nourries par des charlatans" et "basées sur des croyances promettant une guérison miraculeuse" : voilà comment sont qualifiées les médecines dites "alternatives" par 124 professionnels de santé et médecins dans une tribune publiée dans Le Figaro le 18 mars 2018. En tête des pratiques visées, l'homéopathie qui consiste à délivrer à des doses infinitésimales une substance produisant chez une personne saine des symptômes semblables à ceux présents chez une personne malade, l'objectif étant d'habituer l'organisme pour progressivement le désensibiliser.

Des pratiques "basées sur des croyances promettant une guérison miraculeuse et sans risques"

"L'homéopathie, comme les autres pratiques qualifiées de "médecines alternatives", n'est en rien scientifique. Ces pratiques sont basées sur des croyances promettant une guérison miraculeuse et sans risques", avancent les signataires de la tribune qui regrettent que ces pratiques soient "également coûteuses pour les finances publiques". Des consultations sont ouvertes dans des hôpitaux, "aux dépens d'autres services", ajoutent-ils. Vendus en pharmacie, les produits homéopathiques sont partiellement remboursés.

EFFICACITÉ. Les produits homéopathiques ne sont pas des médicaments comme les autres : ils doivent présenter des garanties de sécurité, mais sans avoir besoin de prouver leur efficacité. Nombre de travaux scientifiques qui se sont succédés pour évaluer une éventuelle efficacité aboutissent à la conclusion que l'homéopathie n'est basée que sur des "a priori conceptuels dénués de fondement scientifique" , ou encore qu'elle n'a en réalité pas "plus d'effets que le sucre". En décembre 2016, les États-Unis ont pris une décision radicale, en imposant aux fabricants d'indiquer sur les étiquettes des médicaments homéopathiques que leur efficacité n'est pas scientifiquement prouvée. En France, à la même période - et donc en pleine campagne de vaccination contre la grippe saisonnière - l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a rappelé 

De même, les signataires jugent "dangereuses" les thérapies dites "alternatives" (hypno-thérapie, naturopathie, etc.). Dangereuses car "elles soignent l'inutile en surmédicalisant la population", elles installent une "défiance" vis-à-vis de la médecine "conventionnelle" et elles "retardent les diagnostics". "L'ordre des médecins tolère des pratiques en désaccord avec son propre Code de déontologie et les pouvoirs publics organisent, voire participent, au financement de certaines de ces pratiques", résument les professionnels de santé à l'origine de cette pétition, qui demande donc "l'exclusion de ces disciplines ésotériques du champ médical". Cela passe, selon eux, par six mesures : "ne plus autoriser à faire état de leur titre les médecins ou professionnels de santé qui continuent à les promouvoir", "ne plus reconnaître" ces pratiques comme médicales, ne plus les enseigner dans les formations, ne plus les rembourser, mieux informer sur leurs effets et enfin exiger des professionnels de s'en écarter.


- Source : Sciences et Avenir

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