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Washington met à exécution un plan de guerre mondiale

Auteur : Finian Cunningham | Editeur : Walt | Mardi, 20 Févr. 2018 - 20h40

Washington met inéluctablement en branle un plan de guerre mondiale. C’est la sinistre conclusion qu’il faut tirer des trois scénarios de guerre en train de se déployer.

Il s’agit en fin de compte de l’impérialisme étasunien, qui tente d’imposer son hégémonie sur l’ordre international, au profit du capitalisme étasunien. La Russie et la Chine sont les principales cibles de cette attaque mondiale.

Le déploiement des trois scénarios de guerre est visible en Syrie, en Corée du Nord et en Ukraine. Ces conflits ne sont pas fondamentalement distincts, sans liens. Ce sont des manifestations en relation avec les plans de guerre étasuniens, qui nécessitent le positionnement des forces militaires stratégiques.

Le massacre la semaine dernière de plus de 100 hommes des forces gouvernementales syriennes par des avions de guerre étasuniens près de Deir ez-Zor, était une attaque ouverte et effrontée contre l’État syrien. Les États-Unis, avec d’autres alliés de l’OTAN, ont mené jusqu’à présent une guerre par procuration de sept ans visant à changer le régime de l’allié des Russes, le Président Assad. Le massacre de la semaine dernière n’était certes pas la première fois que l’armée étasunienne, illégalement présente en Syrie, attaquait l’armée syrienne. Mais il semble plus évident que jamais qu’elle applique ouvertement le plan de changement de régime. En défiant la Russie et les alliés légalement mandatées par l’État syrien, les troupes étasuniennes ont de toute évidence le comportement d’une armée d’occupation.

Le monde est de plus en plus inquiet par les multiples rapports disant que des engagés volontaires russes figuraient parmi les victimes de la frappe aérienne de la semaine dernière près de Deir ez-Zor.

Pour ce qui est de la Corée du Nord, Washington sabote cyniquement les efforts diplomatiques en cours entre les dirigeants coréens respectifs à Pyongyang et à Séoul. Bien que le dialogue entre les Coréens ait pris un tour positif, Washington a quand même positionné des bombardiers à capacité nucléaire, B-52 et B-2, dans la région, ainsi qu’au moins trois porte-avions. Les B-2 seraient aussi armés de bombes brise-bunkers de 14 tonnes, les plus grosses bombes non nucléaires de l’arsenal étasunien, destinées à détruire les silos de missiles souterrains nord-coréens et à « décapiter » le commandement militaire de Kim Jong-un.

Le vice-président Mike Pence, pendant qu’il assistait aux Jeux olympiques d’hiver en Corée du Sud, a entamé la semaine dernière en délivrant un message de guerre sans détour. Il a dit que la détente entre la Corée du Nord et l’allié des États-Unis, la Corée du Sud, prendra fin « dès que la flamme olympique sera éteinte », plus tard ce mois-ci, quand les jeux s’achèveront. Cette politique belliciste va complètement à l’encontre des efforts déployés par la Russie et la Chine, qui vise à faciliter la diplomatie pacifique entre les deux Corées.

Pendant ce temps, l’air franchement lugubre de la situation dans l’est de l’Ukraine suggère l’imminence de l’invasion de la région sécessionniste du Donbass. Des inspecteurs militaires du Pentagone seraient arrivés la semaine dernière dans la zone de contact séparant les forces du régime de Kiev, soutenues par Washington, et les séparatistes pro-russes des Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk. Edouard Basurin, le commandant de l’armée de Donetsk, a prévenu que l’arrivée de conseillers militaires du Pentagone et de l’OTAN, de Grande-Bretagne et du Canada, indique que les forces armées de Kiev préparent un nouvel assaut contre la population russe du Donbass.

Même les observateurs d’habitude satisfaits de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), chargés de surveiller le cessez-le-feu symbolique le long de la zone de contact, ont commencé depuis peu à signaler de sérieux défilés d’armes lourdes des forces de Kiev, en violation des accords de Minsk de 2015 en faveur de la paix.

Si les forces de Kiev sous commandement étasunien lancent l’offensive prévue le mois prochain contre le Donbass, il faut vraiment craindre qu’il y ait un nombre démesuré de victimes civiles. Il est vraisemblable que, pour des raisons humanitaires, ce « nettoyage ethnique », mené par les forces du régime de Kiev contre la population russe – forces, qui arborent ouvertement l’idéologie néo-nazie –, déclenche une intervention à grande échelle de Moscou. Les planificateurs étasuniens parient peut-être sur cette réaction, que les médias grand public occidentaux obéissants pourront ensuite qualifier de « nouvelle agression russe ».

D’après l’analyste politique étasunien Randy Martin, « Il est indéniable que Washington est sur le pied de guerre dans trois scénarios mondiaux. La préparation à la guerre est en fait la guerre ».

Il a ajouté : « Il faut aussi prendre en compte le dernier document Nuclear Posture Review, publié au début du mois par le Pentagone. Ce dernier déclare ouvertement que la Russie et la Chine sont dans le collimateur, et qu’il est prêt à recourir aux armes nucléaires pour mener les guerres conventionnelles et ce qu’il juge être des agressions asymétriques ».

Randy Martin pense qu’à ce stade, ce que veut précisément Washington n’est pas clair.

« Il s’agit bien sûr de rechercher la domination sur le monde, qui est depuis longtemps la caractéristique de l’impérialisme étasunien, comme cela a été exprimé par exemple dans la doctrine Wolfowitz après la fin de la guerre froide, » explique l’analyste.

« Mais ce qu’exige précisément Washington de la Russie et de la Chine est la question. Il utilise manifestement la menace de guerre comme levier. Mais on ne sait pas ce qui pourrait le satisfaire. Peut-être un changement de régime en Russie où le Président Poutine serait évincé par un personnage pro-occidental respectueux. Peut-être que la Russie et la Chine lâchent leurs projets d’intégration économique eurasienne et d’abandon du dollar dans les transactions commerciales ».

Mais ce qui paraît tout à fait clair, c’est que Washington s’embarque dans un projet de guerre mondiale, comme en témoignent les graves événements qui se déroulent en Syrie, dans la péninsule coréenne et en Ukraine. Chaque scénario peut être vu comme une pression sur Moscou ou la Chine, afin que ces pays se plient d’une manière ou d’une autre aux ambitions de domination mondiale de Washington.

Certes, Washington est téméraire et criminel par sa conduite qui viole la Charte des Nations Unies et d’innombrables autres lois internationales. Il se comporte effrontément comme un régime voyou, sans paraître le moins du monde gêné.

Il n’est pourtant guère probable que la Russie et la Chine capitulent. Tout simplement parce que l’ambition d’hégémonie unipolaire étasunienne est impossible à réaliser. La domination de Washington pendant près de sept décennies, après la Seconde Guerre mondiale, est désormais révolue puisque l’ordre international devient naturellement multipolaire.

Quand Washington accuse Moscou et Pékin d’« essayer de changer l’ordre international à leur avantage, » ce que les dirigeants étasuniens admettent tacitement, c’est l’inquiétude de voir disparaître l’époque de leur hégémonie. La Russie et la Chine ne font rien d’illégitime. Nous sommes simplement devant la réalité de l’évolution historique.

Ainsi, en fin de compte, par ce qu’ils tentent de réaliser par la coercition criminelle, les projets de guerre de Washington sont vains. Ces plans ne peuvent pas inverser le cours de l’histoire, mais, par leur caractère diabolique, ils ont le pouvoir d’anéantir l’avenir de la planète.

À nouveau le monde est au bord du précipice, comme il l’était à la veille des Première et Seconde Guerres Mondiales. Le capitalisme, l’impérialisme et le fascisme sont à nouveau au centre de la scène.

Comme le dit l’analyste Randy Martin : « Les dirigeants étasuniens sortent du placard pour dévoiler leur vraie nature de purs va-t-en-guerre opposés au monde. Leur idéologie suprémaciste et militariste est indubitablement du fascisme à l’œuvre ».

Traduction Petrus Lombard


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