Le clown d’Odessa directement appointé par D.C.

L’ex-président géorgien Misha Saakachvili, sous le coup d’un mandat d’arrêt de son pays pour divers sévices, malversations, corruptions, abus de pouvoir, etc., et sous le coup d’une demande d’expulsion, est “réfugié” depuis quelques mois en Ukraine. C’est-à-dire qu’il y parade, triomphant, comme en terrain ami qui serait un terrain conquis. En même temps, il est un peu envahissant, même pour la bande de Kiev. Alors, on l’a fait passer d’un poste de “conseiller” (?) absolument “spécial” de Porochenko à disons le gouvernerat d’Odessa. Certains ont craint qu’il s’agissait d’une mise en place d’un dispositif d’attaque ukrainienne contre la petite république de Transnistrie, pro-russe et où se trouve quelques détachements de peace-keeping de l’armée russe. Il semble que ces alarmes ne soient pas de saison, dans tous les cas pour la saison en cours.

Pour l’instant, Saakachvili s’installe dans une sinécure où, sans doute, il montrera toute sa fougue encore-juvénile pour les bonnes affaires. En attendant, il a réussi un “coup de maître” assez classique et bien dans le surréalisme de l’époque : recevoir le budget de son administration et de sa police (y compris, sans doute, espère-t-on, un plantureux salaire) directement des caisses du département d’État, à Washington D.C., en véritable appointé de ses “mentors”. (En plus, la police US entraînera la police d'Odessa, nous voilà rassurés.) Cette procédure à la fois clownesque et extraordinaire, bien dans les habitudes de l’usage de l’arme absolue de notre-“Empire” (les chèques en bois alimentée par le papier-monnaie de singe) ne doit ni nous inquiéter, ni nous scandaliser. Tout cela est dans l’ordre des choses et n’implique aucune crainte particulière à propos d’une avancée décisive de l’interventionnisme US, mais confirme sans autre émotion l’illégalité foncière de Washington D.C. Le turf se poursuit sans heurts et, avec le personnage clownesque et exempt de la moindre conscience de Saakachvili, poursuit la description d’une époque totalement déstructurée, privée de toute assise principielle.

Image et situation d’époque donc, sans étonnement particulier ni inquiétude inhabituelle, disons pour la détente de l’esprit et la confirmation routinière de la bonne marche des choses. Misha tweete triomphalement qu’il est appointé par Washington, D. C., – tout fiérot qu’il est ; on y ajoute le détail d’une manif’ anti-Saakachvili à Odessa à laquelle Misha répondra sans doute que c’est à Washington qu’il faut manifester, pas à Odessa... (Sur TheNewColdWar.org, du 7 juillet 2015.)

«The U.S. government will pay the salaries to the staff of Georgia’s former President Mikhail Saakashvili, who is now serving as a new governor of Odessa Region, Ukraine, Saakashvili said, adding that California police will also train Odessa’s officers. “Within the framework of Odessa’s anti-corruption pressure, the U.S. government agreed to provide funds for the salaries of the new team of Saakashvili,” Saakashvili wrote on his Facebook page after the meeting with Geoffrey Pyatt, the US Ambassador to Ukraine. He added that American police officers from California “will train new Odessa police.” [...]

«Local anti-Maidan activists rallied in Odessa demanding the resignation of Governor Mikheil Saakashvili, local 1News reported. The protesters held banners reading “Saakashvili go home” and “Saakashvili is a war criminal”. “Odessa should have a normal local governor who will protect the city’s interests, and not a crazy war criminal,” one of the rally’s organizers said. The activists walked a goat sporting a red tie recalling the famous BBC video footage of Saakashvili chewing his tie in 2008».