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Vendredi, 27 Déc. 2024

Le contre-sens de Najat Vallaud-Belkacem sur la réforme scolaire

Auteur : Laurent Herblay | Editeur : Walt | Vendredi, 13 Mars 2015 - 21h06

Cette semaine, la ministre de l'éducation nationale a présenté sa réforme du collège. Face à la crise de notre système éducatif, elle répond par un projet qui propose toujours plus du même, ignorant les critiques professées par Hervé Le Bras, Natacha Polony ou Jean-Paul Brighelli.

Des réponses totalement hors sujet

On retrouve dans les propositions de la ministre tout le gloubi-boulga pédago-mondialiste qui a fait tant de mal à un système éducatif qui était pourtant une fierté de notre pays. Il n’est plus aujourd’hui que dans le ventre mou de l’OCDE selon l’étude PISA, tout en étant devenu particulièrement inégalitaire. Au menu du ministre, parce que les collégiens s’ennuieraient au collège, la création d’enseignements pluri-disciplinaires pour donner du sens à ce qu’ils apprennent, et plus d’accompagnements personnalisés. Il est tout de même effarant que la ministre fasse de l’ennui des élèves le problème du collège alors que le niveau en lecture, en mathématiques ou en sciences n’est pas satisfaisant !

On reste dans cette logique pédagogiste selon laquelle tous les problèmes de l’éducation reposeraient sur un mauvais traitement de ces pauvres enfants, qui devraient pouvoir faire épanouir leur personnalité dans cette éducation nationale devenue un grand centre-aéré. La transmission de repères, d’une culture, d’une identité ne semble plus la priorité aujourd’hui. Il est tout de même effarant de faire de l’école le responsable de l’échec scolaire parce qu’elle serait trop dure (les notes, la discipline), ou que le sens de l’apprentissage ne serait pas donné. Par quelles monstruosités de tels raisonnements ont-ils pu s’imposer, alors même que de nombreux autres facteurs apparaissent mais sont ignorés ?

L’oubli des professeurs

Pourtant, la raréfaction des candidats au CAPES, malgré la persistance d’un fort taux de chômage, rendant le statut de fonctionnaire encore plus attractif, devrait montrer qu’il y a un problème critique avec la condition des professeurs. Déjà, la circulaire Lang a miné leur autorité, qui devrait pourtant être sacrée dans les salles de cours. Ensuite, chose trop souvent ignorée, les professeurs sont mal payés en France, 15 à 20% moins que dans la moyenne de l’OCDE si on se reporte au niveau de PIB par habitant  ! En outre, nous avons un des plus faibles taux d’encadrement, 20% d’élèves de plus par professeur au primaire et 11% au collège ! Nous dépensons 30% de moins que l’Allemagne par élève !

Semblant complètement ignorer ce constat, Najat Vallaud-Belkacem décide de consacrer toute la hausse des effectifs à l’apprentissage d’une seconde langue étrangère dès la cinquième… Même si cela est utile (encore que cela ne le soit pas directement à la grande majorité de la population), n’y aurait-il pas d’autres priorités à avoir que l’apprentissage d’une seconde langue étrangère dès la cinquième ou, comme Najat Vallaud-Belkacem l’a défendu sur Europe 1, une première dès le primaire ? On ne parvient plus à apprendre le français qu’on étend l’enseignement d’autres langues, principalement destiné aux classes supérieures, et alors que les inégalités scolaires ne cessent de se creuser !

Bref, comme le soutient Jean-Paul Brighelli, il s’agit d’« une réforme cosmétique, qui fera plaisir aux associations de parents d’élèves non représentatives (…) et aux idéologues de la pédagogie (…) et enfoncera encore davantage le système français dans la médiocrité  ».


- Source : Laurent Herblay

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