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Liberté d’expression post #jesuischarlie : le premier effet kisscool

Auteur : Guillaume Borel | Editeur : Walt | Jeudi, 15 Janv. 2015 - 14h17

Les défenseurs de la « liberté d’expression » autoproclamés, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve n’ont pas tardé à nous donner un aperçu de la conception qu’ils se faisaient de cette dernière, et  comme on pouvait si attendre avec de tels chevaliers blancs, c’est une véritable police de la pensée de type dictatoriale qui se met en place.

Après la mise en examen de l’humoriste Dieudonné pour un twett satirique affirmant « je suis Charlie Coulibaly »,   la « liberté d’expression » post #jesuischarlie vient de faire de nouvelles victimes.

L’Agence France Propagande nous apprend ainsi qu’un jeune de 22 ans a été condamné mardi soir en comparution immédiate par le tribunal de Nanterre pour avoir posté une vidéo sur Facebook dans laquelle il se « moquait du policier abattu sur le trottoir après la fusillade. » Le jeune homme a été immédiatement incarcéré (et dire que certains se plaignent des lenteurs de la justice…). 

Si l’on a plus le droit d’être con à 22 ans, il va falloir d’urgence construire de nouveaux centres pénitenciers…

A Valenciennes, c’est un homme de 34 ans, Kamel Belaidi, arrêté en état d’ivresse qui a été condamné à 4 ans de prison. Il aurait notamment déclaré aux policiers : « Les terroristes ont bien fait de vous buter à Paris ».

Certes, il cumulait les handicaps puisqu’il avait un passé de multirécidiviste et notamment des condamnations antérieures pour outrage à agents, et une origine maghrébine. Les « énormes problèmes d’alcool » avancés par son avocate, qui sont pourtant le signe d’une intégration parfaitement réussie, n’ont donc pas suffi à alléger la condamnation. Cependant, là aussi, s’il faut emprisonner tous les poivreaux qui disent des conneries, il devient extrêmement urgent de lancer un plan de construction pénitencier à l’échelle nationale. Le cas de Kamel Belaidi n’est effectivement pas un accident isolé, et le parquet semble avoir reçu des consignes très précises. Ainsi, selon le vice-procureur de Valenciennes : « Toute personne ayant fait l’apologie du terrorisme sera immédiatement placée en garde à vue, fera l’objet d’une comparution immédiate et de réquisitions lourdes de peine de prison ferme avec mandat de dépôt.« 

Les services de l’état qui se sont jusqu’à présent distingués par leur incompétence à prévenir les attaques terroristes, les départs ou les arrivées de djihadistes, et qui il y a six mois, estimaient que la cellule terroriste des frères Kouachi ne présentait qu’un « faible risque » au point de lever leur dispositif de surveillance, et qui ont laissé les sites djihadistes prospérer sur internet en toute impunité « pour mieux les surveiller », semblent donc vouloir faire oublier leur incompétence à travers une crise de zèle visant des cibles plus à leur portée comme les jeunes cons immatures et les alcooliques.

Mais il y a mieux, on apprend en effet par la même dépêche de l’Agence France Propagande citée précédemment, que les débiles légers sont aussi devenus la cible des services de police (n’y voyez aucun lien de causalité). Un habitant de Bourgoin-Jallieu, en Isère, a écopé de six mois fermes mercredi pour avoir crié à l’adresse de policiers : « Ils ont tué Charlie, moi j’ai bien rigolé ». Or, selon une expertise psychiatrique, l’homme présentait « une déficience mentale légère depuis l’enfance ». Pas grave, au trou avec les petits cons et les poivreaux, c’est qu’ici ON NE PLAISANTE PAS AVEC LE TERRORISME !

Mais le meilleur est pour la fin : à Nantes, c’est une adolescente de 14 ans qui a été présentée au juge des mineurs pour « apologie du terrorisme ». Elle aurait lancé aux agents du réseau de transport local : « On est les soeurs Kouachi, on va sortir les kalachnikovs ».  On n’a donc plus le droit d’être con et irresponsable à 14 ans, deux caractéristiques pourtant essentielles de l’adolescence… La vague d’émotion suscitée par les attaques terroristes à Paris a donc débouché sur une répression brutale des services de police, qui faute d’être parvenus à remplir leur mission première de  protection des citoyens s’acharnent aujourd’hui à traquer les moutons noirs de la nouvelle « liberté d’expression », c’est à dire, selon les propres mots de la responsable du service politique de France 2 Nathalie Saint Criq « ceux qui ne sont pas Charlie ». La mise en place de cette mécanique que l’on peut qualifier de totalitaire s’effectue sous les applaudissements d’une population en état de choc et au nom de la liberté…


- Source : Guillaume Borel

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