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Mardi, 26 Nov. 2024

Exploitation du gaz de schiste algérien… bien commode pour la France ?

Auteur : Manuel Gomez | Editeur : Walt | Vendredi, 19 Déc. 2014 - 14h59

Le gouvernement algérien a donné son feu vert à l’exploitation du gaz de schiste dans le Sahara (El Watan du 15/12/2014).

Immédiatement, la Société SONATRACH (Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures) a procédé aux premiers essais de compression dans la région d’In Salah où se trouve le plus prometteur des gisements de gaz non conventionnel.

Les prévisions des gisements potentiels de cette vaste région sont estimées à 19.000 milliards de m3 de gaz et l’objectif de SONATRACH est d’atteindre les 30 milliards de m3 à l’horizon 2025.

En Algérie, on comprend difficilement cette précipitation, qui n’est même pas dictée par l’aspect économique puisque se constate actuellement une chute vertigineuse du prix des hydrocarbures et que le coût de l’extraction du gaz de schiste dépassera de loin les 60 dollars que vaut le baril de pétrole aujourd’hui.
Cette décision, prise par le président de la République et son entourage immédiat, sans aucun débat parlementaire ni avis du Conseil national de l’énergie et des experts, pourrait paraître étonnante si on ne savait pas qu’elle a été fortement conseillée par le gouvernement français pour deux raisons évidentes :

L’exploitation du gaz de schiste est, pour le moment, interdite en France.

La menace de Poutine de ne plus approvisionner l’Europe en gaz naturel, en conséquence de l’affaire ukrainienne et après la récente décision du congrès américain d’accentuer les mesures contre la Russie.

La France est donc mise en accusation.

Pourtant, le même diagnostic se pose pour l’Algérie, comme il se pose pour la France.

Tout d’abord l’aspect humain, car les Algériens, tout comme les Français, n’ont aucune expérience et ne peuvent qu’ignorer les dangers possibles pour la population concernée.

Ensuite, pour l’environnement car l’exploitation de ce gaz non conventionnel nécessite une technique détenue uniquement par les États-Unis et le Canada.

On attendait la voix des Verts, pourtant si criante quand il s’agit de l’exploitation du gaz de schiste dans notre pays.

Mais vous n’entendrez pas les Verts, car si la France achète ce gaz de schiste à l’Algérie, à un prix moins élevé que le coût de son exploitation sur notre sol, ils ne seront plus confrontés dans l’immédiat à ce problème épineux ; je dirai même qu’il sera enterré purement et simplement.

Après tout, ils n’ont pas à s’occuper de l’écologie d’un pays situé de l’autre côté de la Méditerranée, n’est-ce pas ?


- Source : Manuel Gomez

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