Leçons de Macron-économie…
Emmanuel Macron ne connaîtra probablement jamais le chômage. Fils de neurologue, il a enchaîné les diplômes à la fac de Nanterre, à sciences-po puis à l’ENA. Rappelons que la formation d’un énarque coûte 168.000 euros à l’État. Et rapporte beaucoup de mauvaises idées. Après un juteux passage à la banque Rothschild, il a rejoint François Hollande en mai 2012 en qualité de secrétaire général adjoint de l’Elysée, puis de ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.
Qu’a-t-il fait pour l’emploi en deux ans ? Il a contribué à l’élaboration tardive d’un Pacte de compétitivité sans contreparties claires, dont certaines mesures ont été censurées par le Conseil d’État (l’allègement des charges sur les bas salaires) et d’autres se sont avérées inefficaces. Tel le CICE, un bidule tellement compliqué que les PME renoncent à l’utiliser et qui ne profite au final qu’à des grosses boîtes, notamment la grande distribution, la Poste et… le secteur bancaire. La courbe du chômage, censée s’inverser l’année dernière, n’a pas été infléchie d’un iota. La France compte un demi-million de chômeurs supplémentaires depuis le début de ce quinquennat.
Et voilà donc que monsieur Macron, faute de réussir à relancer la croissance et la création d’emplois, suggère de réviser l’assurance chômage, sans même attendre de voir les résultats de la nouvelle convention, qui vient à peine d’entrer en vigueur ! Veut-il réintroduire la dégressivité des allocations ? Ce fut un cuisant échec dans les années 90, comme le rappelle l’économiste Bruno Coquet. Baisser la durée d’indemnisation ? Même les Etats-Unis ont prolongé celle-ci à plusieurs reprises au plus fort de la crise, face à la pénurie d’emplois.
Ceux qui arrivent en fin de droits renoncent à se réinscrire et sortent des chiffres officiels. Ainsi, outre-Atlantique, le chômage annoncé à 6 % serait en réalité proche de 17 %. C’est Jacques Attali, un copain de monsieur Macron, qui le dit.
Bien que n’étant pas aussi « lettrés » que lui, on a une furieuse envie de rétorquer à notre ministre de l’Économie qu’il devrait peut-être commencer par faire ses preuves avant de remettre en cause les indemnités chômage. La croissance européenne est en panne sèche, fragilisant même la toute-puissante Allemagne. Les patrons de PME françaises se déclarent « très inquiets », or pour embaucher, il faut retrouver confiance en l’avenir. Le travail au noir et la fraude s’intensifient, l’immigration de masse se poursuit.
Emmanuel Macron a l’arrogance de ces surdoués de la finance qui ne voient dans l’être humain qu’une variable d’ajustement et qui n’éprouvent aucun scrupule à les sacrifier sur l’autel d’une crise qu’ils ont eux-mêmes provoquée et qu’ils sont incapables de juguler.
Pour l’heure, François Hollande a fini par trancher : pas de renégociations avant 2016… Reste à espérer que, d’ici là, le Pacte de compétitivité aura porté ses fruits.
- Source : Eloïse Gloria