L'Equateur est le premier pays à annoncer le lancement d'une monnaie virtuelle en décembre
Le président équatorien, Rafael Correa, envisage de lancer une monnaie d’Etat virtuelle en décembre de cette année. L’Equateur deviendrait ainsi le premier pays à créer une monnaie électronique émise par sa banque centrale. Beaucoup considèrent que cette décision est motivée par le souhait de se désengager du dollar américain, l’unique monnaie utilisée dans le pays depuis l’année 2000. Cette année-là, l’Equateur avait été ébranlé par une crise bancaire très grave. Les officiels de la banque centrale du pays ont indiqué que la monnaie serait introduite en décembre, mais ils n’ont pas révélé quel serait son nom, ni aucun détail technique.
On sait cependant qu’il ne s’agira pas d’une crypto-monnaie comme le Bitcoin, dont l’Equateur a interdit l’utilisation le mois dernier.
La nouvelle monnaie coexistera avec le dollar américain et selon le vice-président Gustavo Solorzano, sa création sera adossée à des « actifs liquides ». Elle s’adressera en particulier aux 2,8 millions d’Equatoriens les plus pauvres - 40% de la population - qui n’ont pas accès au système bancaire traditionnel.
Au départ, l'utilisation de cette monnaie numérique se fera sur une base volontaire, pour effectuer des paiements au moyen de son téléphone mobile. Un logiciel a déjà été développé dans ce but, et il est employé par des opérateurs de téléphonie mobile. Dans une seconde étape, la monnaie serait étendue à d’autres plates-formes technologiques.
Selon Correa, ce projet n’est pas nouveau. Le président équatorien a condamné les « pseudo-analystes qui ont essayé de le décrédibiliser dans les médias ». Correa - qui a étudié l'économie à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve et qui est marié avec une Belge - nie que cette initiative est prise pour pour remplacer le dollar.
Mais certains analystes, dont Mary Anastasia O'Grady du Wall Street Journal, pensent que la motivation réelle de Correa est de se donner les moyens d’augmenter l’offre de monnaie, et donc de dévaluer les encours du pays exprimés en dollars. Sinon, pourquoi ne pas simplement utiliser le dollar?
- Source : Audrey Duperron