La liste des pays qui exigent une indemnisation de l'UE pour les sanctions russes s’allonge de jour en jour
L’Europe doit maintenant faire face aux retombées des sanctions que la Russie a décrétées à son égard : la liste des pays qui exigent une indemnisation de l'UE pour compenser l’impact des sanctions russes sur leur économie s’allonge de jour en jour.
La Finlande, le pays qui a la plus longue frontière commune avec la Russie au sein de l’UE, avait soutenu les sanctions que l’UE a infligées à la Russie. Mais elle observe que les conséquences en sont disproportionnées pour elle. L’année dernière, le pays a réalisé 10% de ses exportations avec la Russie, et 18% de ses importations. Au total, le volume des échanges finlandais avec la Russie a atteint 14%, alors qu’il n’a représenté que 3,4% en moyenne pour les pays de la zone euro. Selon la banque de Finlande, la proportion d’exportations finlandaises touchées par l’embargo russe atteindrait 5%.
Le Premier ministre finlandais Alexander Stubb a indiqué qu’il s’attendait à une « solidarité », et à ce que des mesures soient prises pour permettre de répartir le fardeau des sanctions de façon plus égalitaire entre les différents pays de la zone euro. Si l’impact n’est pas égal, « nous envisagerons des solutions », a-t-il dit.
La Finlande n’est pas la seule à se plaindre, et la Pologne, la Grèce et l'Espagne se sont déjà manifestées auprès de l'Union européenne pour obtenir d’éventuelles compensations pour les pertes qu'elles devraient subir en raison des sanctions imposées par la Russie.
La ministre espagnole de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'Environnement, Isabel García Tejerina, a rappelé que la dernière réforme de la PAC prévoyait une réserve qui pouvait être actionnée en cas de crise.
Cependant, des producteurs de primeurs européens ont déjà averti que les prix de certaines catégories de fruits et légumes s’étaient effondrés de 50% depuis l’annonce du boycott russe.
« La perspective de disputes internes pour savoir quels sont les pays qui devraient recevoir une compensation pourrait affaiblir la capacité de l’UE à signer des accord », observe Bloomberg. De plus, dans de nombreux pays de l'UE, les sanctions risquent de saper une reprise qui avait déjà du mal à se manifester.
- Source : Audrey Duperron