Le contrecoup des sanctions occidentales antirusses
Le nouveau train de sanctions est notamment destiné à limiter l’accès de la Russie aux technologies de pointe et, plus particulièrement, à celles qui portent sur la mise en exploitation des gisements d’hydrocarbures sur le plateau continental. L’effet boomerang ne se fera pas attendre non plus, estime l’analyste en chef du groupe Nord Capital Roman Tkatchouk. Les sanctions frapperont de plein fouet l’américain Exxon Mobil ou l’européen BP qui travaillent directement avec Gazprom et Rosneft :
«Il existe actuellement de nombreux projets russo-occidentaux concernant la mise en exploitation des gisements sur le plateau continental. Il faudra sans doute revoir ces projets, ce qui causera, naturellement, préjudice aux uns et aux autres. Dans l’industrie automobile également, des pertes sont déjà enregistrées par les constructeurs américains et européens d’autant plus que le marché russe est l’un des plus grands et des plus intéressants du monde. Une situation similaire se crée dans de nombreux secteurs et notamment dans les produits de consommation».
Parmi les sociétés qui ont pâti des sanctions, on peut également mentionner le géant allemand des produits chimiques ménagers Henkel, le français l’Oréal, le fabricant autrichien de matériaux de construction Wienerberger et British American Tobacco.
Les sociétés allemandes sont les plus exposées, note Alexandre Abramov, professeur à la chaire du marché des valeurs et des investissements du Haut collège d’économie :
«Les plus lésés sont les secteurs liés aux constructions mécaniques et à l’énergie. Tout le monde sait que l’Allemagne est le hub des réseaux européens de distribution du gaz et que les hommes d’affaires allemands qui commercent le plus activement avec la Russie sont les plus touchés par les sanctions».
Les banques occidentales calculent également leurs pertes. Si auparavant, elles pouvaient accorder librement des crédits aux sociétés russes ou investir massivement en Russie, elles sont désormais de plus en plus limitées par les politiques occidentaux qui espèrent que l’économie russe étouffera faute d’investissements étrangers. Mais l’effet boomerang s’y manifeste aussi. En effet, la réduction des flux monétaires se traduit par une chute brutale des marges bénéficiaires.
- Source : La Voix de la Russie