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Jeudi, 26 Déc. 2024

Des agents de l’Autorité Palestinienne entrent à Gaza pour « semer le chaos » en coordination avec le Shin Bet

Auteur : The Cradle (Liban) | Editeur : Walt | Vendredi, 05 Avr. 2024 - 13h12

L’opération aurait été ordonnée par le chef des services de renseignement de l’Autorité palestinienne désignée par Tel-Aviv comme candidat probable pour “gérer temporairement” la bande de Gaza.

Les responsables de la sécurité de Gaza ont accusé l’Autorité palestinienne (AP), au pouvoir en Cisjordanie, de déployer des agents secrets dans l’enclave assiégée dans le but de “semer le chaos” au sein de la résistance, dans le cadre d’un plan coordonné avec le Shin Bet, le Service de renseignement intérieur israélien.

Selon un haut fonctionnaire qui s’est entretenu avec des médias arabes, la mission secrète a eu lieu dans la nuit du 30 mars et a vu plusieurs forces de l’Autorité palestinienne se faufiler dans Gaza via le poste frontière de Rafah avec l’Égypte en escortant des camions transportant de l’aide humanitaire du Croissant-Rouge égyptien.

“La force de sécurité suspecte entrée hier avec les camions du Croissant-Rouge égyptien a entièrement coordonné ses opérations avec les forces d’occupation”, a déclaré dimanche un responsable du ministère de l’intérieur de Gaza à la chaîne de télévision Al-Aqsa.

L’objectif est de “créer un état de confusion et de chaos dans les rangs du front intérieur [de Gaza]” conformément à un accord conclu entre Tel-Aviv et Ramallah “lors de leur réunion dans l’une des capitales arabes la semaine dernière”.

Les forces de sécurité de Gaza ont réussi à arrêter 10 des agents et sont à la recherche d’un nombre inconnu d’autres personnes qui ont échappé à la capture. Des responsables affirment également que Le Caire a informé l’autorité chargée du passage de la frontière qu’il n’avait “pas connaissance” de l’existence de cette force secrète.

Les forces de l’Autorité palestinienne seraient affiliées au Service des renseignements généraux de Ramallah et déployées dans le cadre d’une “mission officielle sous les ordres directs” du chef du Service des renseignements généraux palestiniens, le général de division Majid Faraj.

Le nom de Faraj a fait les gros titres le mois dernier lorsque le ministre israélien de la défense Yoav Gallant l’a proposé comme candidat possible pour “gérer temporairement” la bande de Gaza après la fin du génocide des Palestiniens.

“Faraj, 61 ans, est un proche collaborateur du président [de l’AP] Mahmoud Abbas et a des liens de travail étroits avec l’establishment de la défense israélienne… Il est responsable de la coordination entre l’agence de Sécurité israélienne Shin Bet [Service de renseignement intérieur israélien], la CIA et d’autres organisations internationales de renseignement”, détaille un rapport de l’agence israélienne i24NEWS.

Pour sa part, l’Autorité palestinienne a démenti toutes les accusations auprès de l’agence de presse palestinienne WAFA, les qualifiant de “sans fondement”.

“Nous continuerons à fournir tout ce qui est nécessaire pour soulager notre peuple, et nous ne nous laisserons pas entraîner dans des campagnes médiatiques délirantes qui dissimulent les souffrances de notre peuple dans la bande de Gaza et les meurtres, les déplacements et la famine dont il est victime”, a déclaré à WAFA un responsable de l’Autorité palestinienne sous couvert d’anonymat.

L’opération de samedi s’est déroulée quelques heures avant qu’un nouveau gouvernement de l’Autorité palestinienne ne prête officiellement serment dans le cadre d’un plan élaboré par les États-Unis, qui prévoit qu’une “Autorité palestinienne réformée” contrôlera les territoires palestiniens occupés.

L’autorité palestinienne connait son pire niveau d’impopularité, bien avant les événements du 7 octobre et la guerre génocidaire qui s’en est suivie à Gaza. En effet, les Palestiniens expriment de plus en plus leur mécontentement face à la longue série de scandales de corruption, à la répression brutale des critiques et à l’étroite coordination avec Israël en matière de sécurité.

Photo d'illustration: Makmoud Abbas avec Anthony Blinken à Ramallah, West Bank, le 31 janvier 2024 ( Domain public)


- Source : The Cradle (Liban)

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