2023 : Ce qui reste de Davos
L’édition 2023 du Forum de Davos sera-t-elle la dernière ? Riche en absences et pauvre en surprises, elle a en tout cas de quoi donner la migraine aux journalistes venus couvrir la lutte des titans, et qui se retrouvent à commérer sur la succession du tenancier Schwab.
Malgré le dépit que j’ai pu sembler montrer en constatant que le WEF continuait à ne pas inviter la rédaction du Courrier des Stratèges à ses raouts, je dois dire que je n’envie pas nos confrères de Politico, présents dans les Alpes. S’étant acquitté de la transmission des menus messages « subliminaux » qu’on juge bon de leur confier (comme celui d’Oxfam), ils se retrouvent à devoir couvrir un Davos non seulement privé de Poutine (remplacé par un show de mendicité ukrainienne tous azimuts), mais aussi marqué par l’absence massive du Japon, de la Turquie, des Conservateurs britanniques, et même de Macron et Soros.
A tel point qu’on finit par se demander si Xi cherche vraiment à transmettre un message en s’abstenant d’apparaître en personne à ce Davos pré-naufrage : s’il préfère envoyer son fidèle Liu He, c’est peut-être simplement qu’il n’a plus de temps à perdre à ce genre de funérailles pour fins de races européennes.
Davos 2023 : l’Ouest et ses Restes
Après deux minutes de chialerie kiévienne en guise d’introduction, Ursula n’a littéralement pas d’autre sujet à traiter que son cher Green Deal, alors même que le WEF lui-même vient de rétrograder « le climat » dans son Global Risks Report, et que Liu He, à la même tribune, lui a clairement fait comprendre que le PCC n’allait pas répudier l’héritage de Deng pour le « Net zéro » de ses beaux yeux.
La presse de domesticité de Davos se rabat donc sur les aspects strictement forains de l’événement, qui le rétrogradent ipso facto au rang des expos universelles et autres bals du Nouvel An du bottin mondain : un club de foot anglais se cherche un nouveau propriétaire ; les mages de la crypto se cherchent de nouveaux pigeons ; parfaitement à l’aise dans cet univers néo-féodal, les émirats en tous genres plantent leur tente promotionnelle.
En dernier recours, il restera toujours le qui-baise-qui.
- Source : Le Courrier des Stratèges