L’amla, une nouvelle piste pour lutter contre le covid 19 ?
Bien que la pandémie de Covid-19 ait légèrement régressé au niveau mondial, les risques sont encore très présents. La recherche de traitements préventifs ou curatifs fait partie des priorités des chercheurs partout à travers le monde. Des scientifiques iraniens, par exemple, ont mis en évidence les propriétés antivirales de l’amla pour atténuer les effets du virus SARS-CoV-2.
L’amla et l’ayurvéda
Le myrobolan emblique ou Phyllanthus emblica est un arbre de la famille des euphorbiaceae (une grande famille de plantes à fleurs) que l’on trouve essentiellement en Inde, au Népal, ainsi qu’au Sri Lanka et au Cambodge. Il donne des baies comestibles appelées « amla » ou « amalakirasayanna », signifiant en sanskrit « infirmière » et « régénérante », présageant déjà ses vertus thérapeutiques.
Ces petits fruits ronds et verts au goût acide et tannique sont couramment utilisés dans l’ayurvéda, une médecine alternative qui fait des émules dans les pays occidentaux et qui se base sur les textes sacrés indiens.
L’amla est utilisé dans de nombreuses préparations destinées à soigner divers maux du quotidien, qu’ils soient physiques ou psychiques. Ces baies aussi connues sous l’appellation de baies de Ceylan entrent d’ailleurs dans la composition du Triphala, une décoction constituée de trois parts égales de trois sortes de baies, à savoir le bibhitaki, l’haritaki et l’amla.
Celles-ci participent à l’équilibre des trois doshas qui, dans l’ayurvéda, constituent les trois énergies vitales permettant d’harmoniser l’état psychologique et physiologique. Lorsque ces deux états ne sont pas en harmonie, le système immunitaire s’affaiblit.
Piqûre de rappel sur le covid-19
Le covid-19 est une maladie respiratoire due au virus SARS-CoV-2 dont les premiers symptômes sont apparus en Chine, sur le Huanan South China SeafoodMarket, un marché d’animaux vivants situé dans la ville de Wuhan. Il se transmet plus facilement et avec plus de virulence que celui de la grippe dont il a plusieurs symptômes communs.
Il touche essentiellement les personnes dites vulnérables, telles que les personnes du troisième âge, les personnes souffrant d’obésité ou d’autres maladies chroniques. Des études effectuées sur 41 personnes hospitalisées, pour causes de Covid-19, par l’équipe dirigée par le professeur Estaquier, de l’Université Laval et du centre de recherche du CHU de Québec, ont permis de déterminer que cette infection a un impact sur les lymphocytes. Ces cellules jouent un rôle prépondérant pour la protection du système immunitaire contre les infections.
Depuis l’apparition de ce virus, plusieurs recherches ont été faites à travers le monde afin de trouver des remèdes, qu’ils proviennent de la médecine allopathique que de la médecine alternative. Parmi les remèdes naturels proposés, des chercheurs iraniens ont étudié les vertus de l’amla.
L’amla renforcerait le système immunitaire
L’amla contient non seulement de nombreux principes actifs pouvant lutter contre l’affaiblissement du système immunitaire en cas d’infection au Covid-19, mais renferme également un taux élevé de vitamine C. Il faut rappeler que notre organisme ne synthétise pas cette dernière. Elle doit donc être apportée par les aliments, car elle est indispensable pour permettre aux lymphocytes T de supprimer les cellules infectées et aux lymphocytes B de produire des anticorps.
Mais l’amla a d’autres propriétés qui en font un atout de taille pour faire face au covid-19. Des chercheurs iraniens ont ainsi testé les effets de ce fruit sur une soixantaine de personnes atteintes de la forme grave du Covid-19. Une partie d’entre elles ont été traitées à l’aide du protocole de soin conventionnel constitué de l’hydroxychloroquine et de l’antirétroviral Kaletra. L’autre partie a bénéficié en complément de 2 grammes de poudre d’amla riche en acide gallique, un type d’acide phénolique qui favorise l’apoptose, l’autodestruction des cellules infectées, ou qui présentent un danger pour les organismes multicellulaires.
Les résultats de cette étude réalisée en mai 2022 et publiée dans la revue Complementary Thérapies in Medicine, ont permis de mettre en évidence plusieurs points positifs du traitement.
- L’utilisation de l’amla sur le second groupe a permis de faire baisser l’intensité des symptômes liés à la forme sévère du covid-19, à savoir la toux, les troubles respiratoires, et les fortes montées de fièvre ;
- La prise d’amla, en association avec le traitement convenu contre l’infection, fait en outre baisser les valeurs de CRP ou Protéine C réactive. Lorsque cette dernière augmente et dépasse le seuil de 3 mg/l de sang, les risques de problèmes cardiovasculaires sont importants ;
- Le groupe « Amla » enregistre également une durée d’hospitalisation plus courte que celle du groupe témoin. Si en moyenne celle-ci était de 7,18 jours, les personnes du groupe ayant consommé de l’amla sont ressorties après 4,44 jours.
Quelques précautions à prendre
Quelques précautions d’usage sont toutefois à prendre. En effet, les recherches sur la prise de l’amla par les femmes enceintes n’étant pas encore assez nombreuses, il est préférable de toujours s’adresser à son médecin traitant avant d’en consommer. Par ailleurs, il est important pour les personnes présentant des troubles hémorragiques de ne pas en prendre, car ce fruit aurait tendance à augmenter les saignements et à retarder la coagulation sanguine.
- Source : Le Courrier des Stratèges