www.zejournal.mobi
Lundi, 22 Déc. 2025

Vincent Peillon : La laïcité est une religion d’État (Vidéo)

Auteur : Yoann | Editeur : Walt | Lundi, 22 Déc. 2025 - 15h08

L’aveu est rare, mais limpide. Dans une intervention médiatique de 2010, l’ancien ministre Vincent Peillon dévoile sans fard le projet spirituel de l’école républicaine.

Loin du simple principe de neutralité, la laïcité serait donc une « religion de la liberté », une foi civile destinée à remplacer l’influence des Églises et à forger l’âme des futurs citoyens. Cette confession sans dieu mais pleine de rites – la morale laïque, le culte des valeurs, l’examen critique érigé en sacrement – dessine les contours d’une orthodoxie d’État.

Sous des airs d’émancipation, elle instaure en réalité un clergé d’instituteurs et une théologie politique où l’individu doit se fondre dans le grand récit républicain. C’est là le paradoxe ultime : une République qui prétend libérer des dogmes en en instituant un nouveau, plus diffus et donc peut-être plus insidieux.

Pagnol avait un digne représentant de l’école républicaine en la personne de son père dont il fait une description pleine d’amour et d’ironie dans La Gloire de mon père (1957).

Les Écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables séminaires, mais l’étude de la théologie y était remplacée par des cours d’anticléricalisme. On laissait entendre à ces jeunes gens que l’Église n’avait jamais été rien d’autre qu’un instrument d’oppression, et que le but et la tâche des prêtres, c’était de nouer sur les yeux du peuple le noir bandeau de l’ignorance, tout en lui chantant des fables, infernales ou paradisiaques.

La mauvaise foi des « curés » était d’ailleurs prouvée par l’usage du latin, langue mystérieuse, et qui avait, pour les fidèles ignorants, la vertu perfide des formules magiques. La Papauté était dignement représentée par les deux Borgia, et les rois n’étaient pas mieux traités que les papes : ces tyrans libidineux ne s’occupaient guère que de leurs concubines quand ils ne jouaient pas au bilboquet ; pendant ce temps, leurs « suppôts » percevaient des impôts écrasants, qui atteignaient jusqu’à dix pour cent des revenus de la nation.

C’est-à-dire que les cours d’histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine. Je n’en fais pas grief à la République : tous les manuels d’histoire du monde n’ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements. Les normaliens frais émoulus étaient donc persuadés que la grande Révolution avait été une époque idyllique, l’âge d’or de la générosité, et de la fraternité poussée jusqu’à la tendresse : en somme, une explosion de bonté.

Je ne sais pas comment on avait pu leur exposer — sans attirer leur attention — que ces anges laïques, après vingt mille assassinats suivis de vol, s’étaient entre-guillotinés eux-mêmes. Il est vrai, d’autre part, que le curé de mon village, qui était fort intelligent, et d’une charité que rien ne rebutait, considérait la Sainte Inquisition comme une sorte de Conseil de famille : il disait que si les prélats avaient brûlé tant de Juifs et de savants, ils l’avaient fait les larmes aux yeux, et pour leur assurer une place au Paradis.

Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu’à justifier nos croyances.

 


- Source : Le Média en 4-4-2

Cela peut vous intéresser

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...
 
 

Contribuer au journalisme de ZeJournal

Faites un don pour nous aider à poursuivre notre mission d’information

Faire un don

( En savoir plus )