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Lundi, 25 Nov. 2024

HSBC supprime toute référence à la « guerre » en Ukraine dans les rapports d’analystes, la banque refusant de retirer ses activités en Russie

Auteur : AubeDigitale | Editeur : Walt | Mercredi, 30 Mars 2022 - 15h46

Alors que les banques occidentales abandonnent en masse leurs activités en Russie, une mégabanque britannique refuse de suivre le mouvement.

Le Financial Times rapporte que HSBC a modifié à plusieurs reprises les notes de recherche produites par ses analystes afin de supprimer les références à la « guerre » en Ukraine, alors que la banque britannique – connue pour sa présence massive en Asie – résiste à la pression de fermer ses activités en Russie. Selon les sources du FT, les comités de la banque chargés de réviser les publications internes ont substitué à plusieurs reprises le mot « conflit » à la place (bien qu’ils aient laissé le mot « guerre » tel quel lorsqu’il était utilisé en référence à des rapports de la presse financière).

Si les initiés de HSBC affirment que la banque est en mesure d’être plus franche sur la situation en interne, elle craint d’irriter le gouvernement russe, car elle compte environ 200 employés dans le pays.

Pour rappel, la filiale russe de HSBC ne représente qu’une infime partie de l’activité globale de la banque, avec des actifs de 89,9 milliards de roubles (environ 900 millions de dollars) en juin dernier. La banque a ouvert une activité de détail en Russie en 2009, mais l’a fermée deux ans plus tard. Depuis lors, son bureau de Moscou s’est concentré sur les services aux multinationales et aux entreprises russes.

Si HSBC a promis de se conformer à toutes les sanctions, elle a résisté à la pression des législateurs britanniques qui lui demandaient de se retirer complètement de la Russie. En réaction, un groupe de députés fait pression pour que le régime de retraite du gouvernement britannique se débarrasse de ses actions HSBC.

Certes, ce n’est pas la première fois que HSBC est critiquée pour son refus de se retirer de la Russie, comme le souligne le FT.

La controverse sur la position de HSBC à l’égard de la Russie fait suite à la critique de sa position sur la répression politique de la Chine à Hong Kong. HSBC et son rival Standard Chartered ont tous deux soutenu une nouvelle loi de sécurité imposée sur le territoire en 2020, affirmant qu’elle favoriserait la stabilité à long terme, au milieu d’énormes manifestations contre ce que les opposants ont appelé un effet paralysant sur les libertés civiles.

Par le passé, HSBC a dû faire preuve de prudence pour éviter de contrarier Pékin, qui a également refusé catégoriquement de qualifier l’invasion de l’Ukraine de guerre. Hong Kong et la Chine continentale ont représenté ensemble 46 % des 18,9 milliards de dollars de bénéfices avant impôts de HSBC au cours de son dernier exercice financier.

De nombreux rivaux de HSBC ont déjà retiré leurs activités de Russie, notamment UBS, Goldman Sachs et Deutsche Bank. Lundi matin, le géant bancaire suisse Credit Suisse a annoncé qu’il cesserait de faire de nouvelles affaires en Russie, conformément à la décision de la Suisse de renier sa tradition séculaire de neutralité.


- Source : AubeDigitale

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