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Lundi, 15 Sept. 2025

Comprendre la dégradation de la note de la dette Française par Fitch avec Tom Benoit : 50 milliards d’obligations vendus d’ici 2026

Auteur : Le Média en 4-4-2 | Editeur : Walt | Lundi, 15 Sept. 2025 - 15h40

Le 12 septembre 2025, Fitch a abaissé la note de la dette française de AA- à A+. Une décision qui menace d’alourdir les impôts, de pousser à la privatisation d’entreprises publiques et d’accentuer la pression sur les ménages, tandis que l’Italie montre l’exemple inverse.

Le 12 septembre 2025, l’agence de notation Fitch Ratings a annoncé une mauvaise nouvelle pour la France : elle a abaissé la note de la dette souveraine de AA- à A+. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment, et pourquoi cela devrait-il nous préoccuper ? Tom Benoit, un analyste financier, a expliqué dans une vidéo publiée sur X le 13 septembre 2025 que cette décision pourrait avoir des conséquences importantes pour l’économie française et, par extension, pour le portefeuille des Français.

Pourquoi les sociétés de gestion vendent-elles des obligations françaises ?

Imaginez que la France emprunte de l’argent aux investisseurs, comme une banque qui prête à un particulier. Ces investisseurs, souvent des grandes sociétés de gestion comme BlackRock, achètent des obligations d’État (des promesses de remboursement avec intérêt). Mais quand Fitch dit que la France est un peu moins fiable (passage de AA- à A+), ces sociétés paniquent. Tom Benoit explique :

« En premier lieu, il y a les sociétés de gestion qui vont vendre des stocks de dettes que j’estime à peu près 50 milliards d’ici l’hiver-printemps 2026 ».

En clair, elles vont se débarrasser d’une partie de ces obligations parce qu’elles valent moins maintenant. Cela peut faire monter les taux d’intérêt que la France doit payer pour emprunter, un peu comme si votre banque vous demandait plus d’intérêts parce qu’elle vous trouve moins solvable.

Benoit ajoute que ces sociétés agissent pour des raisons très concrètes :

« elles ont des raisons beaucoup plus factuelles et concrètes que une simple réserve prudentielle ».

Cela signifie qu’elles ne font pas cela par prudence, mais parce que la dégradation les oblige à réévaluer leurs investissements.

La Banque Centrale Européenne interviendra-t-elle ?

Face à cette situation, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait intervenir pour calmer les marchés. C’est comme si un pompier arrivait pour éteindre un incendie avant qu’il ne s’étende. Benoit prévoit que :

« la BCE interviendra pour une partie ce qui soutiendra l’envolée, et ça va être ça veut dire qu’au lieu d’avoir un point basse plus 4,5, vous aurez un taux à 10 ans sur la dette de La France qui sera jugulé à 3,80 ou 3,90 d’ici l’hiver-printemps 2026*».

En d’autres termes, la BCE achètera des obligations françaises pour empêcher les taux d’intérêt de grimper trop haut, mais ils resteront quand même élevés, autour de 3,80 à 3,90 % d’ici l’hiver 2026.

Pourquoi cela nous concerne ? Parce que des taux d’intérêt plus élevés signifient que l’État devra payer plus cher pour emprunter, et ces coûts supplémentaires pourraient se répercuter sur les impôts ou les services publics.

Les politiques Françaises vont-elles taxer plus ?

Tom Benoit pense que cette dégradation va pousser le gouvernement à augmenter les taxes sur la propriété privée, comme les maisons ou les épargnes, plutôt que de réduire les dépenses publiques.

« La persévérance de trop de politiques français dans l’idée de ponctionner la propriété privée sera confortée », dit-il.

Cela signifie que, face à des finances publiques en difficulté, il sera tentant pour les politiciens de demander plus d’argent aux citoyens, au lieu de couper dans les budgets de l’État. Pour nous, cela pourrait se traduire par des hausses d’impôts ou des mesures qui touchent directement notre patrimoine.

La décision de S&P Global Ratings sera cruciale

Une autre agence de notation, S&P Global Ratings, doit se prononcer le 28 novembre 2025. Si elle suit Fitch et dégrade aussi la note de la France, les choses pourraient empirer. Benoit prévient :

« La note de S&P sera décisive ; si elle intervient en mois novembre et dégrade la note, cela motivera encore plus les ventes ».

Cela veut dire que si S&P confirme la dégradation, les investisseurs pourraient vendre encore plus d’obligations françaises, rendant la situation encore plus difficile pour l’État.

Benoit rappelle qu’il avait anticipé cette tendance dans une vidéo précédente. « Je maintiens là aussi la prédiction entre guillemets j’avais faite dans la vidéo YouTube en disant que la Note serait dégradée par Fitch et lors des prochaines notations, la note de l’Italie sera upgradée par ailleurs », souligne-t-il. Cette comparaison avec l’Italie est particulièrement instructive.

L’exemple de l’Italie : Une leçon pour la France, mais à quel prix ?

Alors que la France fait face à une dégradation, l’Italie, sous la direction de Giorgia Meloni, montre des signes de redressement. Sa note de crédit a été relevée par S&P à BBB+ en mai 2025, grâce à des réformes fiscales et une stabilité politique. Cela montre que des mesures fortes, comme réduire les déficits et privatiser des actifs publics, peuvent restaurer la confiance des investisseurs. Par exemple, l’Italie a privatisé des entreprises d’État comme ENI ou Poste Italiane, levant ainsi des milliards d’euros.

Cependant, ce succès a un revers de la médaille. Les notes de Fitch et des autres agences de notation agissent souvent comme des menaces implicites : soit les pays vendent leurs « joyaux de la couronne » (leurs entreprises ou actifs publics) au secteur privé, soit ils risquent de couler financièrement, comme la Grèce l’a fait durant sa crise de la dette. Pour l’Italie, cela a signifié céder des pans entiers de son économie nationale, levant des questions sur la souveraineté et les bénéfices à long terme pour les citoyens italiens.

En France, une telle stratégie pourrait impliquer la privatisation d’entreprises comme EDF, la SNCF ou d’autres actifs publics. Cela pourrait apporter des fonds immédiats, mais au prix de perdre le contrôle sur des secteurs stratégiques. Comme le dit Benoit, « tout ce que je viens de décrire sera motivé accru par la dégradation de la note par S&P si elle intervient ». Ainsi, la dégradation de la note n’est pas seulement un signal d’alarme, mais aussi un levier pour pousser les gouvernements à des choix radicaux, souvent impopulaires.

Conclusion

En résumé, la dégradation de la note de la dette française par Fitch Ratings le 12 septembre 2025 place les Français devant un dilemme douloureux. D’un côté, payer une dette exorbitante signifie des hausses d’impôts, des coupes dans les services publics, et une pression accrue sur les ménages déjà fragilisés. De l’autre, vendre les joyaux de la nation – entreprises comme EDF, la SNCF, ou d’autres actifs stratégiques – au secteur privé pourrait apporter des fonds immédiats, mais au prix de perdre notre souveraineté économique. Dans les deux cas, les banquiers internationaux sortent gagnants de ce jeu où les dés sont déjà pipés. Que ce soit par l’endettement ou la privatisation, ce sont eux qui récoltent les bénéfices, laissant les Français à gérer les conséquences. Face à cette réalité, la question n’est pas seulement économique, mais aussi politique : comment préserver notre avenir sans sacrifier notre passé


- Source : Le Média en 4-4-2

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