« Tricky Bibi »: Netanyahou le perfide. Une vidéo secrète filmée en 2001 confirme la stratégie de Netanyahou visant à commettre un génocide. Commentaire de Gideon Levy

Cette vidéo aurait dû être interdite aux mineurs. Cette vidéo aurait dû être diffusée dans tous les foyers d’Israël, puis envoyée à Washington et à Ramallah. Interdite aux enfants pour ne pas les corrompre, et distribuée dans tout le pays et dans le monde entier pour que chacun sache qui dirige le gouvernement d’Israël. Channel 10 a présenté : Le vrai (et faux) visage de Benyamin Netanyahou. Diffusée vendredi soir dans l’émission « This Week with Miki Rosenthal », elle a été filmée secrètement en 2001, lors d’une visite du citoyen Netanyahou au domicile d’une famille endeuillée dans la région de la mer Noire.
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Israël a connu de nombreux dirigeants de droite depuis que Menahem Begin a promis « de nombreux Elon Moreh », mais il n’y en a jamais eu un comme Netanyahou, qui cherche à le faire par la tromperie.
[Elon Moreh : colonie juive orthodoxe israélienne située en Cisjordanie].
Cette vidéo aurait dû être interdite de diffusion aux mineurs. Cette vidéo aurait dû être diffusée dans tous les foyers israéliens, puis envoyée à Washington et à Ramallah. Interdite aux enfants afin de ne pas les corrompre, elle aurait dû être diffusée dans tout le pays et dans le monde entier afin que chacun sache qui dirige le gouvernement israélien. Channel 10 a présenté : Le vrai visage (et le visage trompeur) de Benyamin Netanyahou. Diffusée vendredi soir dans l’émission « This Week with Miki Rosenthal », elle a été filmée secrètement en 2001, lors d’une visite du citoyen Netanyahou au domicile d’une famille endeuillée dans la colonie d’Ofra, et, étonnamment, elle n’a pas fait grand bruit.
La scène était à la fois pathétique et scandaleuse. Les derniers fidèles partisans de Netanyahou, qui croient qu’il est l’homme qui apportera la paix, auraient immédiatement changé d’avis. Les présidents Barack Obama et Shimon Peres, qui persistent à affirmer que Netanyahou apportera la paix, auraient tenu un discours différent s’ils avaient vu cette vidéo filmée secrètement. Même l’objection du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à mener des négociations directes avec l’homme de la vidéo serait compréhensible. Que peut-on discuter avec un escroc dont le seul but est de « donner 2 % pour empêcher les 100 % », comme le lui disait son père, citant son grand-père.
Israël a eu de nombreux dirigeants de droite depuis que Menahem Begin a promis « de nombreux Elon Moreh », mais il n’y en a jamais eu un comme Netanyahou, qui veut agir par tromperie, à se moquer de l’Amérique [États-Unis], à piéger les Palestiniens et à nous égarer tous. L’homme dans la vidéo se trahit lui-même, dans ses propres mots comme un escroc, et maintenant il est à nouveau Premier ministre d’Israël. N’allez pas prétendre qu’il a changé depuis. Une façon de penser aussi tordue ne change pas au fil des ans.
Oubliez le discours à l’Université Bar-Ilan, oubliez les exploits virtuels de sa dernière visite aux États-Unis ; voici le vrai Netanyahou. Finies les accusations selon lesquelles les Palestiniens seraient responsables de l’échec des accords d’Oslo. Netanyahou a exposé la vérité nue à ses hôtes d’Ofra : il a détruit les accords d’Oslo de ses propres mains et de ses propres actes, et il en est même fier. Après des années au cours desquelles on nous a dit que les Palestiniens étaient à blâmer, la vérité a émergé de source sûre.
Et comment l’a-t-il fait ? Il a rappelé comment il avait conditionné sa signature de l’accord d’Hébron de 1997 au consentement américain à ce qu’il n’y ait aucun retrait de « zones militaires spécifiées », et a insisté pour choisir ces mêmes zones, comme toute la vallée du Jourdain, par exemple. « Pourquoi est-ce important ? Parce qu’à partir de ce moment-là, j’ai mis fin aux accords d’Oslo », se vante-t-il. Le véritable Netanyahou se vante également de sa connaissance de l’Amérique [États-Unis] : « Je sais ce qu’est l’Amérique. L’Amérique est quelque chose qui peut être facilement déplacé. » Pour information de la Maison-Blanche.
Il qualifie le président américain de l’époque, Bill Clinton, d’« extrêmement pro-palestinien » et affirme que les Palestiniens veulent nous jeter à la mer. Avec des convictions aussi rétrogrades, personne ne peut affirmer de manière convaincante qu’il souhaite un accord.
Ces propos sont profondément déprimants. Ils confirment toutes nos craintes et nos soupçons : le gouvernement israélien est dirigé par un homme qui ne croit pas les Palestiniens et ne croit pas à la possibilité d’un accord avec eux, qui pense que Washington est dans sa poche et qu’il peut les duper. Inutile de parler de l’impossible coalition de droite de Netanyahou comme d’un obstacle au progrès. Désormais, dites simplement que Netanyahou n’en veut pas.
Et si Kadima rejoignait le gouvernement et Israël Beiteinu le quittait ? Rien ne changerait. Et si Danny Danon devenait de gauche et que Tzipi Hotovely rejoignait La Paix Maintenant ? Netanyahou n’en veut pas.
S’il l’avait dit honnêtement, comme il l’a fait lorsqu’il pensait que la caméra était éteinte à Ofra, on aurait pu lui pardonner ses positions extrêmes. Il a le droit de penser ainsi et d’être élu pour cela. Le peuple aura obtenu ce qu’il a choisi. Mais lorsque Netanyahou dissimule ses véritables positions sous un camouflage et les enchevêtre dans des réseaux de tromperie, non seulement il réduit les chances de parvenir à un accord, mais il porte également atteinte à la culture politique israélienne. Nombreux sont ceux qui souhaitent un Premier ministre nationaliste de droite, mais un Premier ministre escroc ? Est-ce trop demander à Netanyahou qu’il nous parle exactement comme il l’a fait à Ofra ? Pourquoi une poignée de colons mériterent-ils de connaître la vérité, et pas nous ? Dis-nous la vérité, Netanyahou. Parle-nous comme si les caméras étaient éteintes, comme tu le pensais alors, en 2001 à Ofra.
ANNEXE (transcription de la traduction de l’anglais en français) :
Netanyahu visite la colonie d’Ofra (Traduction du sous-titrage anglais)
À ce stade, Netanyahou n’exprimait ce qu’il pensait qu’en cercles privés.
… et je vous le dis, Bibi, dans cet échange confidentiel, vraiment, où rien n’est censé filtrer, nous avons l’impression que tout le monde nous parle [différemment] quand ils ne sont pas en fonction. Mais quand ils entrent en fonction [sont au pouvoir], une couronne leur tombe sur la tête, ce qui les « cloue » dans un comportement différent. Pourquoi en est-il ainsi ? Qu’est-ce qui se passe ?
Netanyahou : – Éteignez la caméra, et peut-être pourrons-nous alors développer une...
Quelques minutes plus tard, la caméra est rallumée.
Aujourd’hui, tout le monde comprend le slogan « Les colonies sont ici ». Elles sont partout. Quelle est la différence ?
A votre avis, que veut Arafat ? il veut une seule grande colonie qui s’appelle Tel-Aviv. En ce qui les concerne, je pense, que les eaux territoriales sont aussi les leurs. Qu’ils veuillent nous pousser dans la mer, c’est évident, mais seulement plus loin…
L’essentiel est, avant tout, de les frapper, non pas une fois, mais plusieurs fois, si douloureusement que le prix à payer en sera insupportable.
Pour l’instant, le prix n’est pas insupportable.
[Je veux dire] une attaque à grande échelle contre l’Autorité palestinienne, leur faisant craindre que tout soit sur le point de s’effondrer.
C’est la peur qui les amène…
– Attendez, mais là encore, « le monde » dira que nous sommes des agresseurs.
– Ils peuvent dire ce qu’ils veulent.
– Tu n’as pas peur de ce qu’ils vont dire, Bibi ?
– Non.
Surtout aujourd’hui, avec les États-Unis. Je sais comment ils sont.
L’Amérique est quelque chose que vous pouvez facilement manœuvrer et avancer dans la bonne direction.
Et même s’ils font quelque chose… Alors ils disent quelque chose, et alors ?… 80% des Américains nous soutiennent !
C’est absurde ! Nous avons un tel soutien là-bas, et nous réfléchissons ici à ce que nous devrions faire « si »…
Écoutez, je n’avais pas peur de manœuvrer [l’administration Clinton].
Je n’avais pas peur d’affronter Clinton.
Je n’avais pas peur d’aller à l’encontre de l’ONU.
Que s’est-il passé avec les accords d’Oslo ?
Les Accords, qui ont été ratifiés par le Parlement, on m’a demandé avant les élections (1996) : « Les respecterez-vous ?
J’ai répondu : « Oui, sous réserve de réciprocité et en minimisant les retraits ».
– Mais comment minimiser les départs [obligés] ?
– J’ai donné ma propre interprétation des accords, de telle sorte que cela me permettra d’arrêter la course au retour aux frontières de 1967.
Comment avons-nous réussi à faire cela ?
Personne n’a défini ce que sont les « installations militaires ».
Donc, je les ai également définis comme étant des zones de sécurité.
Pour moi, toute la vallée du Jourdain est une « installation militaire ». Personne n’a…
– Oui. Comme la vallée de Beit She’an.
— vous voyez, c’est logique
Mais se posait alors la question de savoir qui définirait ces « installations militaires » ?
J’ai reçu une lettre du (secrétaire d’État Warren) Christopher adressée à moi et à Arafat en même temps disant qu’Israël, et Israël seul, définira les « installations militaires », leur emplacement et leur taille. Or, ils ne voulaient pas donner cette lettre, alors j’ai refusé de ratifier les Accords d’Hébron (de 1997).
J’ai arrêté la réunion gouvernementale et j’ai dit : je ne signerai pas.
Et c’est seulement lorsque la lettre est arrivée, au cours de cette réunion, à moi et à Arafat, que j’ai signé les Accords d’Hébron. Ou plutôt je l’ai ratifié, pour être exact, il était déjà signé.
Pourquoi c’est important ? Parce qu’à ce moment précis, en effet, j’ai empêché la mise en œuvre des Accords d’Oslo. »
Il vaut mieux donner 2% que 100%. Et c’est le choix auquel nous sommes confrontés.
– Vous avez donné 2%, mais vous avez arrêté le retrait, plutôt que 100%.
– La sagesse n’est pas d’être là et de casser, mais plutôt d’être là et de payer le minimum.
– (un colon) : Amen, en tant que Premier ministre.
Source : Netanyahu: America is Easy to Push Around (sous-titres en anglais)
Video (8’44) https://www.youtube.com/watch?v=z6KLFrye9Xk
- Source : Haaretz (Israël)