La «DDF» ou quand le devoir de mémoire se vend en solde et Gaza en promo

Dans la France post-démocratique du XXIe siècle, les mots ont perdu leur poids et ne sont plus que des coquilles creuses, des talismans répétés machinalement pour conjurer l’effondrement du réel. «État de droit», disent-ils, comme on récite une formule magique, alors même que la justice n’est plus qu’un département annexe de l’exécutif, un théâtre d’ombres où la séparation des pouvoirs a été dissoute dans l’acide de la connivence. Tandis que le gouvernement foule aux pieds les principes qui furent jadis l’âme de la France, un nouveau moment de vérité, ou plutôt un nouvel épisode de cette interminable déchéance, a jeté une lumière crue sur la nudité obscène du régime Macronien.
Nous vivons la «Diplomatie Du Fiasco». Le tout mis en scène, encadré, promu par une entité démoniaque qu’il faut bien nommer : la Diaspora Defense Forces (DDF). D’un nom martial et mystificateur, elle se rêve bras armé d’une identité en pseudo péril, mais agissant surtout comme levier d’intimidation politique et de police de la parole. Elle n’a pas besoin de chars ni d’armées mais seulement de quelques numéros de téléphones, quelques relais médiatiques et surtout, quelques procureurs zélés qui suffisent à plier les esprits. Et dans ce silence compact, sidérant, aucune voix ne s’élève au sommet de l’État, aucun éditorialiste ne sourcille. À croire que l’indignation est désormais un privilège réservé aux causes estampillées conformes, et que l’humanité des victimes dépend du drapeau qui les bombarde.
La République, cette vieille dame qu’on croyait digne même dans l’agonie, s’est une fois encore offerte dans un spectacle décadent, nue, soumise et résignée. Ce fut un strip-tease moral, un effeuillage idéologique, une pornographie civique dont le seul décor était l’indignité. Le 27 mai 2025 à Paris, lors d’un gala de l’abjection – car c’en était bien un – on remettait des trophées, on échangeait des accolades, on applaudissait bruyamment dans un sabbat d’hypocrisie, pendant qu’à Gaza, les corps des innocents s’entassaient sous les gravats et les cris des enfants ensevelis montaient sans jamais atteindre nos plateaux télés anesthésiés.
Voilà ce qu’il reste de la France. C’est une nation flétrie, humiliée sous les ors factices et les strass d’une vie parisienne devenue une mascarade écœurante. Un pays où la parole libre est enfermée sous scellés, où les consciences sont bâillonnées avec le sourire, et où les élites autoproclamées comme les artistes, les journalistes et les politiques s’inclinent avec une servilité molle devant les puissances du moment, espérant surement grappiller une miette de prestige ou de protection. Ainsi, ce jour-là, un sommet a été franchi, non pas un sommet de grandeur ou d’intelligence, mais bien un abîme d’indignité nationale avec une cérémonie de la honte qui ferait pâlir les décadences impériales d’antan.
On croyait avoir touché le fond avec le wokisme olympique, ses drapeaux multicolores sans peuple, ses prières inclusives sans foi, ou encore avec cette bacchanale étatique qu’est devenue la fête de la musique, transformée en rave d’ultra-riches et de courtisans dégénérés sur le perron de l’Élysée. Mais non. Ce 27 mai dernier, dans le confort feutré des salons dorés de la République, une nouvelle entité surgie de nulle part, la Diaspora Defense Forces (la DDF pour les intimes du pouvoir) a organisé une grand-messe de la provocation et du cynisme. Le prétexte étant de célébrer l’armée des colons israéliens – Tsahal – dont les bombardements méthodiques sur la population de Gaza relèvent davantage de la stratégie d’anéantissement et du génocide que de l’autodéfense. Le décor est planté dans un luxe ostentatoire, soutenu par une ambiance triomphale, comme si l’on célébrait une conquête coloniale sanguinolente sur les cadavres encore tièdes des vaincus.
Et pour couronner cette parodie macabre, un quiz morbide fut organisé sur le nombre de civils palestiniens tués, transformant la souffrance en jeu, la guerre en spectacle et le crime en folklore d’une communauté aussi décérébrée qu’immorale. Des trophées ont d’ailleurs été remis, sans honte, à ceux qui chantaient les louanges d’une armée accusée de crimes de guerre sur des enfants et des femmes sans défenses, à ceux qui justifient l’injustifiable, dans une orgie de fausse dignité et de vraie cruauté. Tel est le Paris de 2025, une capitale qui se roule dans la fange d’un État qui ose encore se dire «de droit», tout en laissant un génocide devenir matière à divertissement mondain inhumain. Ce théâtre de la cruauté et de la violence célébrée, cette mise en scène arrogante de la destruction comme fierté communautaire, est une gifle cinglante à ce qu’il reste de l’idée républicaine et de son «vivre ensemble».
Le silence des autorités françaises face à cette entreprise délirante n’est pas seulement une faiblesse mais aussi un abandon. Un renoncement coupable et lourd de conséquences, comme seuls les régimes en voie de désintégration morale savent en produire. Comment accepter que, dans la capitale d’un pays qui se proclame encore laïque, républicain, attaché à l’universel, une organisation communautaire fraîchement constituée se rêve en bras armé d’une politique étrangère ? Qui plus est celle d’une colonie illégale qui s’est autoproclamée «État», régulièrement accusée de violations massives du droit international, tout en orchestrant des levées de fonds fiscalement déductibles et en multipliant les gestes d’intimidation à l’égard du peuple français, de ses élus, de ses journalistes, de ses penseurs ?
Ce n’est plus seulement une provocation de plus que nous venons de subir, c’est un test de puissance, brutal, frontal, adressé à la République comme au peuple français, tel un crachat au visage. Un défi cynique lancé aux juges intègres (il doit en rester…), aux médias non subventionnés comme à l’opinion publique. Comme une nouvelle déclaration d’arrogante impunité qui n’a que trop duré, nous disant : «Regardez ce que nous osons faire. Et regardez ce que vous n’osez plus interdire». Il ne s’agit plus d’un simple activisme dans cette catégorie floue où l’on relègue trop vite ce qui dérange. Non ! Ce qui s’exprime ici relève de la psychopathie politique, d’une pulsion de contrôle, d’humiliation de masse, de guerre symbolique contre notre pays tout entier, qui se déguise avec les habits usés du «dialogue citoyen» pour mieux imposer une logique d’exclusion et de domination.
Il y a quelque chose de profondément malsain et juridiquement explosif dans la tolérance tacite dont semble bénéficier la DDF, cette organisation qui, sous couvert de «défendre la diaspora juive», érige en réalité une structure aux allures de milice privée. Depuis le 30 avril 2024, une pétition lancée par des citoyens alarmés a recueilli plus de 5300 signatures, exigeant la dissolution de cette «milice religieuse menaçant l’ordre public». Et pour cause, car l’objet déclaré de la DDF avec la création d’une «armée citoyenne» sonne comme un aveu de colonisation de notre pays. Une enquête publiée en juin 2025 va plus loin, accusant même la DDF d’orchestrer du harcèlement en ligne ciblé, en particulier via des guides visant à faire virer des militants pro-palestiniens, tout en laissant planer des soupçons sur son rôle dans les violences du match France-Israël au Stade de France.
La loi, pourtant limpide, semble ici piétinée avec une audace inquiétante. L’article L.212-1 du Code de la sécurité intérieure interdit sans ambiguïté toute organisation visant à constituer une force armée privée. La loi de 1936, toujours en vigueur, proscrit les groupes paramilitaires. Le port d’armes en public est strictement encadré, et réservé à des usages légitimes, jamais à des fantassins autoproclamés de la «défense communautaire». Armer des civils, surtout à des fins politiques ou identitaires, c’est saper les fondements même de l’État de droit. Aymeric Caron, en saisissant la procureur sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale, pose une question simple : Que reste-t-il de la République si l’on accepte qu’un groupement civil flirte avec l’illégalité, l’intimidation et, potentiellement, l’apologie de crimes ? Il est temps que la justice agisse. Dissolution, poursuites pénales, mise sous surveillance, tout l’arsenal juridique existe. Reste à savoir si l’État saura s’en servir avant que le ver, laissé tranquille, ne ronge la pomme jusqu’au cœur.
La France vit ainsi une bascule historique. Non pas une crise passagère, mais un changement de régime lent, feutré, presque invisible à force d’habitudes médiatiques et de fatigue civique. Ce que nous vivons n’est pas l’exception d’un moment mais la normalisation d’un effondrement. Celui d’un État incapable de faire respecter sa propre légalité, de dire la vérité sans trembler, ou de protéger ses citoyens sans courber l’échine devant ceux qui crient plus fort. Ce n’est pas un conflit communautaire mais une fracture d’autorité. Une dérive d’appareil. Une abdication morale.
Or, tant que cette dérive se travestira en événement culturel, en initiative communautaire, en expression légitime d’un attachement identitaire, elle progressera à visage masqué, avec le ricanement de ceux qui savent que l’impunité leur est acquise grâce à ces subterfuges. Elle avancera encore, parce que personne n’ose plus tracer de ligne rouge, parce que toute critique est aussitôt disqualifiée par l’anathème et parce que ceux qui devraient défendre l’intérêt général préfèrent fuir, se taire, ou feindre de ne pas comprendre. Le déni étant devenu la pire des maladies mentales dont souffre ce pays agonisant. Ce n’est pas seulement l’État qui est défié ici, mais l’idée même de souveraineté nationale, d’unité républicaine, de justice impartiale. Et face à ce test de loyauté silencieusement imposé à la France, ce qui se dessine, c’est une forme inédite de soumission à une caste malfaisante qui ne représente qu’elle-même.
Ce que nous observons n’est pas un simple relâchement de l’autorité républicaine mais bien une captation méthodique de l’État, une prise de contrôle progressive mais déterminée, opérée non par des forces visibles, électorales, assumées, mais par des groupes d’influence opérant sous le masque du civisme, du devoir de mémoire ou du droit à la protection identitaire. L’arme n’est plus le fusil ni le vote, mais le chantage moral, l’entrisme bureaucratique et la pression judiciaire. À mesure que le pouvoir politique s’affaiblit, ces réseaux, pourtant très minoritaires numériquement mais redoutablement structurés, occupent les vides, investissent les postes, infiltrent les institutions, dictent les termes du débat.
Ce phénomène n’est malheureusement pas propre à la France. Mais dans notre pays, où la tradition républicaine repose sur la neutralité de l’État et l’universalisme citoyen, cette dérive prend un caractère particulièrement corrosif. On assiste à une privatisation morale de la puissance publique où des causes particulières deviennent causes d’État, des indignations ciblées remplacent le droit commun et les critères de légitimité sont redéfinis en fonction d’allégeances identitaires. La politique étrangère elle-même n’échappe plus à cette logique de capture puisque dès qu’un conflit oppose un allié stratégique et un peuple dominé, le logiciel diplomatique français s’aligne non plus sur les principes, mais sur les intérêts d’un lobby dangereux, raciste et suprémaciste, quitte à renier le droit international ou à piétiner ses engagements historiques.
Ce basculement repose sur trois piliers essentiels que sont l’intimidation symbolique, la légitimation institutionnelle, et la complicité passive des élites. Et l’intimidation symbolique se manifeste par un contrôle subtil du langage. En criminalisant certaines formes de critique, en confondant l’antisionisme avec l’antisémitisme, et en assimilant toute opposition à une forme de haine, ces réseaux réécrivent les frontières de ce qui est encore acceptable de penser. Ils ne cherchent pas à débattre, mais à disqualifier toute dissidence.
La légitimation institutionnelle, quant à elle, repose sur l’accès aux subventions, aux médias, aux commissions et aux cabinets ministériels. Elle se nourrit de relais au sein de la haute fonction publique, de l’enseignement ou de la magistrature, où l’on oriente discrètement les politiques publiques sous le prétexte de la lutte contre la haine ou de l’éducation à la tolérance. Et au cœur du dispositif, la complicité passive des élites se déploie à travers ces ministres, préfets et éditorialistes qui, tout en sachant, tout en voyant, choisissent de se taire. Par lâcheté, par opportunisme ou par crainte de l’anathème. Car dans cette nouvelle République des impératifs, le silence n’est plus une forme de neutralité, mais bien une adhésion tacite.
L’État, dès lors qu’il se réduit à une simple machine d’enregistrement au service de causes communautaires, cesse d’être un État. Il devient un instrument. Une coquille vide, traversée par des forces qui l’exploitent à leur convenance. Une puissance dénuée de sacralité, soumise non plus à ses citoyens, mais à ceux qui crient le plus fort, frappent le plus durement, et, surtout, poursuivent le plus vigoureusement en diffamation. Et au lieu de défendre les principes fondamentaux qui fondent l’État, celui-ci s’effondre sous le poids d’une diplomatie dévoyée et d’intérêts calculés. L’État ne répond plus aux besoins de sa population ni aux exigences de la justice, mais se plie aux diktats de puissances extérieures et d’influences occultes. De simple acteur des équilibres internationaux, il se transforme en spectateur passif d’une scène où il est lui-même manipulé, réduit à un rôle secondaire dans un jeu géopolitique qui le dépasse. Et c’est cette démission de sa vocation originelle qui permet à la machine de se faire instrument de pouvoir, où chaque geste, chaque parole semble dictée par un impératif de prestige, d’image, ou de conformisme.
Ce n’est plus du soutien politique, c’est de la soumission crasse en smoking sur mesure. Une allégeance chic et parfumée aux pires crimes contre l’humanité, servie sur les plateaux télé et les tapis rouges. La France officielle n’exerce plus une diplomatie mais s’agenouille avec la grâce d’un hippopotame en tutu. Dans cette farce tragique, où le cynisme se pare d’élégance, journalistes en costume de propagandistes zélés et ministres corrompus perchées sur talons aiguilles, rivalisent d’indignité pour saluer le courage supposé des bourreaux et des assassins. On applaudit les pilotes de F-16 comme des héros d’opérette, on décore les spin doctors de guerre comme s’il s’agissait de grands humanistes. On verse une larme pour une colonie illégale se croyant persécutée et sous pression de ses voisins qu’elle ne cesse d’agresser, mais jamais un mot n’est énoncé pour un peuple pulvérisé par milliers sous les gravats, à l’autre bout d’un désert qu’il s’est fait voler. Un peuple dont l’existence même devient une gêne, une dissonance dans le storytelling officiel de ses propres tortionnaires.
La République n’est plus seulement absente, elle est anesthésiée, travestie, reprogrammée pour n’être qu’un appendice diplomatique de puissances coloniales étrangères expansionnistes, tel un relai poli d’intérêts qui ne sont pas les siens. Ce n’est plus un État qui gouverne en France, c’est une façade de décadence, lâche et vulgaire. Une vitrine creuse d’un pouvoir sans boussole, qui a troqué la souveraineté pour la révérence et l’universalisme pour la peur de déplaire. À ce stade, ce n’est plus de la politique mais bien une reddition lente, méthodique, stylisée et profondément honteuse.
Il faut aujourd’hui une témérité quasi-suicidaire pour dénoncer ce que tout esprit lucide pressent avec cette emprise tentaculaire, rampante et désormais assumée, d’une caste politico-associative sur les rouages judiciaires, les canaux médiatiques et les sphères du pouvoir exécutif français. Sous la présidence du malfaisant Macron, ce phénomène a cessé d’être discret. Il est même devenu structurel, presque institutionnalisé. Le cœur du système repose sur la stratégie implacable de monopoliser la parole morale, s’arroger le droit d’interpréter l’Histoire et brandir l’accusation d’antisémitisme comme un glaive destiné à trancher net toute critique, fût-elle rationnelle, documentée ou humaniste.
Ainsi voit-on se multiplier les procès iniques, intentés non pour rétablir la justice, mais pour terroriser l’opinion, dissuader les esprits critiques, et criminaliser la dissidence intellectuelle. Ces procès sont menés par des associations omniprésentes, hypertrophiées de subventions publiques, qui se posent en gardiennes d’une mémoire exclusive et sacralisée, mais qui ne reculent devant aucune outrance lorsqu’il s’agit de diffamer, d’intimider ou de réduire au silence leurs opposants. Le tout avec la complicité d’une magistrature de plus en plus soumise à cette nouvelle orthodoxie, rendue veule par la peur d’être elle-même clouée au pilori médiatique.
Car là réside la véritable force de ce système dans sa capacité à faire converger la pression judiciaire, la propagande médiatique et les injonctions politiques. Les plateaux télé sont saturés d’experts autoproclamés, tous sortis du même vivier idéologique sioniste, tous répétant en boucle les mêmes anathèmes. La nuance y est bannie, la complexité étouffée, la vérité, elle, toujours suspecte. Et lorsque certains osent rappeler que les véritables sémites, étymologiquement et historiquement, sont aussi les Palestiniens – peuple colonisé, bombardé, affamé sous les caméras du monde -, ils sont traités avec un mépris glacial, voire accusés de haine raciale par ceux-là mêmes qui, dans le même souffle, justifient les pires atrocités au nom de la sacro-sainte sécurité de cette colonie illégale.
Ce chantage permanent à la mémoire, cette instrumentalisation de la souffrance historique à des fins géopolitiques et communautaristes, gangrène le débat public et corrompt les principes mêmes de la République. Loin de protéger les valeurs démocratiques, ce système les prostitue. Il ne vise ni la justice, ni la paix, ni la fraternité, mais l’imposition d’un récit unique, totalisant, où toute critique devient crime, où la loyauté républicaine est jugée à l’aune de l’allégeance à une cause étrangère aux intérêts du peuple français. Et Macron, en tacticien de basse-cour, n’a fait qu’amplifier cette tendance. Par calcul, par conviction ou par lâcheté, il a livré les clefs de la morale publique à des groupes de pression qui se font passer pour des boucliers contre la haine, alors qu’ils en sont les meilleurs propagateurs. Cette collusion toxique entre le politique, le judiciaire et l’idéologique sioniste menace aujourd’hui non seulement la liberté d’expression, mais l’intégrité même de la démocratie.
Or, il est aujourd’hui impératif de revenir à l’essence même du terme «sémite». Philologiquement, ce mot désigne un ensemble de peuples et de langues originaires du Proche-Orient, comprenant notamment les Arabes, les Hébreux, les Assyriens, les Araméens et bien d’autres. Il s’agit donc d’une catégorie linguistique et ethno-historique, et non d’une identité religieuse ou politique. Les véritables sémites englobent donc, de fait, les Palestiniens, peuple arabe par excellence, héritier d’une civilisation plurimillénaire enracinée sur cette terre. Pourtant, dans un renversement cynique du sens, ces populations sont absentes du récit médiatique dominant, voire traitées comme des adversaires au nom d’un prétendu combat contre l’antisémitisme, qui confond volontairement discours critique et haine raciale. De plus ceux qui crient à l’antisémitisme ne sont bien souvent en rien des sémites, mais des européens originaires ancestralement d’Europe de l’Est.
Ce glissement sémantique est d’une gravité intellectuelle extrême, car il sert à délégitimer les revendications légitimes d’un peuple colonisé, soumis à un régime d’oppression, d’occupation et d’exactions, en effaçant son identité sémite originelle. En inversant les rôles, en masquant les véritables enjeux historiques et en privilégiant un narratif unique, cette caste associative fabrique un climat où la parole libre est confisquée, et où la justice se fait complice d’un récit partial, renforcé par des médias dociles et une classe politique attentiste. Ce mécanisme de capture idéologique, conforté sous le quinquennat Macron, n’est rien d’autre qu’une défaite pour la vérité et un piège mortel pour la démocratie.
La création de la DDF, par Franck Tapiro, incarne cette dérive grave, où l’hybris de ces hommes et de leurs cercles croient pouvoir s’élever au-dessus de la loi française. Sous couvert de «défense communautaire», ce projet flirte sans honte avec les codes du militarisme identitaire, dans une France qui interdit pourtant formellement toute milice privée. Pire encore, le gala de l’immonde du 27 mai dernier, entre célébration morbide, apologie de l’armée israélienne et humour sordide, révèle une perte totale de repères moraux et une décomplexion arrogante face aux véritables français. Et j’insiste sur les «véritables français», car cette caste, elle, n’a rien de française mais tout d’une entité étrangère ayant l’impression d’avoir soumis un pays entier en corrompant ses élites.
Autour de Tapiro gravite toute cette caste arrogante, surreprésentée dans les médias, persuadée de pouvoir tout dire, tout faire, tout organiser, tant qu’elle s’abrite derrière une cause qu’elle sacralise pour mieux s’exempter des lois communes. Cette posture de surplomb, quasi messianique, mêle manipulation victimaire perpétuelle et stratégie d’intimidation basée sur le chantage et la corruption. On ne peut pas débattre pas avec eux – au risque qu’ils deviennent de suite hystériques -, soit on doit s’incliner, soit on subit leur harcèlement. Le tout se drapant d’un vocabulaire faussement citoyen, mais ne trompant personne sur la nature de ce projet qui n’est qu’une tentative de militarisation pseudo ethnique sous forme de marketing communautaire. Des européens, sous couvert de porter la kippa, veulent donc nous faire croire qu’ils sont sémites et qu’ils défendent cette colonie sanguinaire abritant elle-même les pires racistes au monde et de nombreux pédophiles par la même occasion.
Et pendant ce temps, ceux qui comme moi refusent ce naufrage (journalistes indépendants, élus dissidents et individus solidaires) sont cloués au pilori. Menacés, censurés, traités d’extrémistes pour avoir osé dire que non, raser un hôpital ou une école, tuer des enfants, des femmes et des vieillards sans défense n’est pas un «acte de légitime défense», mais bien une agression barbare interdite autant par la morale que par le droit international. C’est de la sauvagerie, de la cruauté, de l’atrocité sadique. Et pendant qu’un Tapiro de l’intox se pavane en messager de l’État israélien, que des Ferrari ou des BHL se drapent dans une morale à géométrie variable, on nous répète que critiquer l’impunité, c’est mettre en péril la République ! Mais ce n’est pas la critique qui l’affaiblit, c’est cette obséquiosité de classe, cette lâcheté en cravate, cette crasse en kippa, cette soumission qui ne dit pas son nom mais qui ose encore se prétendre souveraine.
Il faut croire, donc, que célébrer une armée engagée dans une guerre contre une population civile n’est plus un problème, à condition que cela se déroule dans le confort feutré d’un hôtel particulier. Les organisateurs sont des virtuoses du détournement moral, des experts en recyclage de barbarie sous étiquette philanthropique. Les invités, eux, semblaient issus d’un casting de la complicité tranquille avec des journalistes en quête de privilèges, des élus prêts à tout pour une photo et des influenceurs reconvertis en porte-voix de l’impunité. Ceci n’était pas un gala mais un serment d’allégeance. Et qu’on n’ose surtout pas parler d’humanisme car l’humanisme ne se prête pas aux devinettes morbides sur le pourcentage de civils massacrés. Car tout est là, dans leur cynisme et leur cruauté !
Dans cette capacité obscène à invoquer le droit international tout en épinglant des médailles sur les uniformes de ceux qui le piétinent ; dans cette posture victimaire, usée jusqu’à la corde, mais toujours aussi efficace pour imposer le silence ; dans cette inversion méthodique des rôles où le bourreau s’est grimé en défenseur des libertés et le lanceur d’alerte s’est travesti en fanatique ; voilà le nouveau logiciel politique d’une France sous emprise sioniste ! Ici, on ne débat plus, on purge. On ne réfute pas, on condamne. On ne pense plus, on classe sans suite ! Le dialogue est mort, remplacé par le réflexe pavlovien de l’étiquette facile et discriminatoire d’antisémite, de radicalisé et d’islamo-gauchiste. C’est plus expéditif. Et surtout, ça protège les puissants.
Alors, ne soyons pas naïfs. Ce gala de la honte n’a rien d’un dérapage. Ce n’est pas une erreur de communication ni un malentendu diplomatique, c’est un rituel. Une cérémonie bien huilée du renoncement, répétée avec une précision clinique. Une mise en scène du pouvoir à genoux, où chaque protagoniste joue sa partition avec zèle. Et pendant que cette caste se congratule dans les beaux quartiers, la société civile, elle, est sous surveillance. Les associations pro-palestiniennes voient leurs comptes gelés. Les rassemblements sont interdits «par précaution». Les affiches sont arrachées. Les mots sont surveillés. C’est un deux poids, deux mesures systémique, élevé au rang de doctrine d’État où l’impunité est pour les amis et la censure pour les gêneurs.
Alors non, tout ceci n’est pas «de la géopolitique complexe». C’est la trahison active des valeurs de la France et de l’humanité par une classe dirigeante qui a troqué la souveraineté pour des miettes d’influence dans un monde qui ne la respecte plus. C’est un journalisme qui préfère être invité à dîner que de poser les bonnes questions. C’est une élite qui se pense éclairée parce qu’elle a lu les bons éditos, alors qu’elle ne fait que répéter les éléments de langage rédigés par d’autres, ailleurs. Il ne s’agit pas simplement de dénoncer cette caste de malfaisant se cachant derrière une communauté. Il s’agit de dénoncer un système abject. Un système d’impunité, d’alignement, de cooptation, qui transforme la critique légitime d’une politique coloniale aussi raciste qu’expansionniste en tabou sacré, et fait de la solidarité avec les peuples écrasés un délit. Travestissant même le droit à l’égalité en «menace contre la République». Le plus grand danger aujourd’hui, ce n’est pas la radicalité de quelques indignés mais la radicalisation de la complaisance. C’est la banalisation du cynisme. C’est ce moment où un pays se regarde applaudir un massacre, et ne voit plus le problème.
La DDF n’est que la manifestation la plus voyante d’un phénomène bien plus large et très préoccupant avec l’appropriation des leviers de la République par une caste minoritaire mais structurée, sûre de son impunité, rompue aux codes de la communication et aux ressorts de la victimisation politique. Ce n’est pas la diaspora juive qui est ici en cause, puisqu’elle est elle-même prise en otage par ces entrepreneurs identitaires, mais bien un système de captation idéologique qui a réussi à désactiver les garde-fous démocratiques sous couvert de mémoire, de lutte contre la haine et de devoir de vigilance.
Alors, soit la France redécouvre l’essence de ce qu’elle est, à savoir une nation de droit, de raison et d’universalité, soit elle s’enfonce dans un modèle d’État segmenté, gouverné par des injonctions ethno-politiques, où la force des lobbys dicte la loi et la peur devient la langue officielle. Il n’y a pas de voie moyenne et le déni est déjà une forme de complicité.
Encore une fois, l’Histoire nous jugera. Non sur nos intentions, mais sur notre capacité à dire non. À nommer les choses. À affirmer que la souveraineté n’est pas négociable, que l’État n’est pas à louer, et que la justice ne se rend pas à l’applaudimètre. Il est encore temps de dire que la France n’est pas un territoire occupé par la lâcheté, mais un pays en sursaut, prêt à rappeler à ceux qui ont oublié qu’ici, le pouvoir ne s’impose pas par la menace, mais se mérite par la loyauté au bien commun.
La question n’est plus de savoir si l’on peut encore parler. La question est de savoir si on osera encore se battre pour pouvoir s’exprimer demain…
Les Questions du Quiz
Tapiro et BHL
Photo d'illustration: Laurence Ferrari et Franck Tapiro
- Source : Blog de l’éveillé