Ghetto de Gaza, ghetto de Varsovie : la famine comme arme

Avril 1941 : les autorités allemandes du ghetto de Varsovie, alors peuplé de 375 000 juifs polonais – la première ville juive du monde après New York –, décident de baisser le taux de calories par habitant au dessous du seuil de survie. Il fallait vider le ghetto par la faim avant de le vider par la déportation.
Varsovie-Gaza, même combat
La ration quotidienne des Allemands en Pologne était de 2 600 calories par jour, 700 pour les Polonais et 200 pour les juifs, l’équivalent de 10 % du minimum vital. Mécaniquement, malgré le marché noir qui suppléait ces rations, 4 000 à 5 000 personnes mouraient littéralement de faim chaque mois. L’effet du rationnement imposé par Hermann Höfle a même été étudié par un groupe de médecins juifs en février 1942.
Mai 2025, la même politique de sous-nutrition, pour briser toute résistance, est appliquée par le régime israélien aux deux millions d’habitants de Gaza. Les occupants s’en défendent, malgré les signaux apportés par les ONG internationales et les médecins sur place.
« Depuis 16 ans donc, la bande de Gaza est coupée du monde, tout est contrôlé, la circulation des personnes comme des biens, avec un calcul d’un cynisme inouï : maintenir les Gazaouis sous domination. Regardez, l’idée est de mettre les Palestiniens au régime sans les faire mourir de faim.
Et dans le détail, voilà ce que ça donne : les diététiciens de l’armée israélienne ont calculé la ration calorique permettant de maintenir le Gazaoui moyen juste au-dessus du seuil de malnutrition, 2 279 calories par personne et par jour ».
2 min 30 de pédagogie et de travail journalistique. @Magali_Lunel pic.twitter.com/SxIEIxrBe5
— Rima Hassan (@RimaHas) May 13, 2025
« La mort à cette échelle a un son et une odeur qui ne vous quittent pas »
« Nous avons informé ce Conseil en détail sur le mal fait de façon extensive aux civils dont nous sommes témoins chaque jour : mort, blessure, destruction, faim, maladie, torture, autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, déplacements répétés à large échelle. Nous avons décrit l’obstruction délibérée des opérations humanitaires et le démantèlement systématique de la vie des Palestiniens et de ce qu’il en reste à Gaza.
Pour les morts et ceux dont les voix sont réduites au silence, de quelles preuves supplémentaires avez-vous besoin ?. Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide et assurer le respect du droit humanitaire international ou direz-vous à la place : “Nous avons fait tout ce que nous avons pu” ? Pour ceux qui ne survivront pas à ce qui, nous le craignons, se profile à la vue de tous, ce ne sera pas une consolation de savoir que les futures générations nous tiendrons nous, dans cette salle, pour responsables ».
So, for those killed and those whose voices are silenced: what more evidence do you need?
— Tom Fletcher (@UNReliefChief) May 13, 2025
Will you act now – decisively – to prevent genocide in Gaza and to ensure respect for international humanitarian law?
This Council must prevail. Demand this ends. pic.twitter.com/yQZWB3FlzI
Lorsqu’on a demandé au coordinateur humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher, s’il avait déjà vu quelque chose de comparable à Gaza, sa réponse a été sans appel :
— 𝕋o𝕄y 𝕃e 𝕄a𝕘n𝕚f𝕚q𝕦e (@MagnifiqueTomy) March 10, 2025
« Non, jamais… Rien ne peut vous préparer à cela… ce n’est qu’un désert à perte de vue. On parle de reprise du conflit,… pic.twitter.com/j4QLZ9aXA5
Naturellement, Tom Fletcher va être qualifié d’antisémite. Face à ce constat terrible, la presse israélienne ferme les yeux. Et apporte ses stats alimentaires délirantes, tout droit sorties des cerveaux malades des génocidaires :
"En analysant les données du COGAT du ministère la Défense, qui incluent le poids des envois spécifiques de nourriture et des colis alimentaires standardisés livrés à Gaza, les auteurs ont constaté que la disponibilité énergétique moyenne sur quatre mois était de 3 163 kcal par personne et par jour".
On leur propose une porte de sortie plus crédible : ce sont les combattants, pardon, les terroristes du Hamas qui mangent toutes les rations alimentaires des civils. Ce sont donc eux qui sont responsables de l’extermination en cours, puisqu’en plus ils se servent des civils comme de boucliers humains.
En espérant que les responsables du Hamas soient jugés dans un prochain Nuremberg, puis pendus à Jérusalem.
Gaza, c’est Varsovie et Auschwitz
- Source : E&R