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Jeudi, 06 Mars 2025

En France, la séparation des pouvoirs n’existe plus

Auteur : H16 | Editeur : Walt | Mercredi, 05 Mars 2025 - 15h19

La France a quelques problèmes pressants : une économie anémique, un État obèse mais un régalien rabougri, des Français ronchons et, au milieu de tout ça, une utilisation franchement militante, voire idéologique de la justice.

Une justice partiale, « engagée » (voire « achetée et payée » ?) ou au moins politiquement orientée ? N’est-ce pas un peu exagéré ?

Si l’on regarde l’actualité récente, la question se pose avec insistance.

Par exemple, comment ne pas voir l’utilisation, par l’Exécutif, de certains organes de justice pour parvenir à des fins purement politiques lorsque sont fermées ou poursuivis des médias qui ne conviennent pas au discours officiel ? La fermeture de RT en mai 2023, puis celle de C8 fin février, illustrent assez clairement l’utilisation d’instances à caractère judiciaire pour faire taire des opposants et limiter la liberté d’expression. Au passage, on ne s’étonnera qu’à moitié de noter que ces deux fermetures sont directement dues à des démarches militantes de Reporters Sans Frontières, jadis chantres de la liberté d’expression et de nos jours caniches du pouvoir en place.

De la même façon, les récentes plaintes et instructions en cours contre le médias Frontières, immédiatement qualifié d’extrême-droite (ceci devant justifier les poursuites) et son enquête sur les avocats qui bénéficient directement de l’immigration clandestine participent de la même militarisation judiciaire contre les opposants idéologiques.

Malheureusement, cette utilisation politique de la justice ne s’arrête pas au volet médiatique.

Là encore, l’actualité est féconde d’illustrations consternantes du délitement de la Justice en France. La magistrature devient ainsi un outil pratique pour les militants de diverses factions de la gauche.

Pour les Gaïatollahs, elle peut être utilisée pour annuler un chantier, celui de l’autoroute A69, ceci entraînant des pertes énormes tant en termes financiers (1 milliard d’euros environ) que d’emplois (900 ici) ou d’opportunités futures pour désenclaver une région qui en a fort besoin (comme on pourra le constater en lisant le fil consacré ici).

Au final, le tribunal a bel et bien statué sur l’utilité du projet en lieu et place de sa légalité, en jouant sur les mots et sur ses prérogatives pour donner raisons aux hystériques du climat.

Quant aux faits (de plus en plus) divers de l’actualité, ils donnent trop souvent à cette même magistrature l’occasion de se dépasser en créativité.

Un type de 30 ans débarque dans un lycée de la Drôme armé d’une machette et y terrorise les élèves présents, mais une fois attrapé, est joyeusement remis en liberté en attendant son jugement alors qu’il ne fait guère de doute qu’il constitue un danger. Le fait qu’il soit en sursis probatoire, qu’il ne respecte pas son contrôle judiciaire, qu’il a 22 mentions à son casier judiciaire et est en récidive légale de port et d’usage d’arme n’est semble-t-il d’aucune importance.

On pourrait rapprocher ce déni de bon sens basique des douzaines d’autres cas similaires qui parsèment l’actualité, comme ce chauffard alcoolique récidiviste, condamné à une peine légère et aménageable après avoir tué un nourrisson et gravement blessé ses deux parents dans un accident de voiture alors que l’imbibé à 2,62g/l roulait à 150 km/h sur une voie limitée à 70.

Ces exemples, multiples, montrent qu’il y a un problème profond en matière de justice en France et que cette dernière est d’un côté utilisée de façon croissante comme outil politique pour faire taire les opposants politiques, et de l’autre côté pour laisser prospérer un laxisme favorable aux idées gauchisantes, ou s’appuyant sur une vision catastrophiquement décalée avec la réalité.

Cette « idéologisation » de la justice est d’autant plus visible qu’il existe bien des syndicats de magistrats à gauche (voire à l’extrême-gauche) et qu’il n’en existe aucun à droite (et encore moins à l’extrême-droite). Cette orientation majoritaire est clairement défavorable aux thèses conservatrices ou de droite, et le peuple le sait, le ressent.

La justice est normalement rendue au nom du peuple, mais le divorce est de plus en plus flagrant entre ce peuple et les individus qui la rendent.

Ainsi, les assises – qui font intervenir un jury issu du peuple – sont très peu utilisées, les procès en correctionnelle lui étant très largement préférés (500.000 décisions de correctionnelle contre 2000 procès en assises en moyenne sur les 20 dernières années). Lorsque les juges fautent, ils sont peu poursuivis et encore moins sanctionnés, et les sanctions sont rarement sévères (un récent rapport de 2023 montre un faible nombre de plaintes saisies (27), un encore plus faible nombre de plaintes entraînant des suites (17), et un nombre minuscule de condamnations (4)).

Sur les quatre dernières années, seules deux révocations ont été prononcées : l’une concerne le cas médiatisé de ce juge qui avait proposé sa fille mineure pour un viol, l’autre concerne un juge siégeant à la Cour nationale du droit d’asile qui a été révoqué pour avoir eu des opinions anti-immigration.

Les optimistes en concluront que nos magistrats sont d’une probité remarquable. Bien sûr.

Les réalistes, eux, constateront le laxisme maintenant documenté des décisions prises dans tous les domaines ; imaginer ensuite que ce laxisme s’étend au sein même de la magistrature pour elle-même, est-ce vraiment hardi ?

En réalité, on assiste ici à un véritable basculement, de plus en plus rapide, de la République vers autre chose dans laquelle le pouvoir politique exécutif utilise sans vergogne et pour arriver à ses fins le pouvoir judiciaire, ses biais idéologiques, ses instances multiples et largement infiltrées par l’idéologie supplantant la fonction, aidé en cela par un pouvoir législatif devenu complètement impotent.

Selon l’adage, alors que la démocratie se résume par un « cause toujours », la dictature peut se réduire, elle, à un « ferme ta gueule ! » définitif.

Manifestement, avec ce laxisme, cette politisation, ces interdictions et les poursuites de différents médias, on n’est déjà plus dans le « cause toujours ».


- Source : Hashtable

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