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Mercredi, 25 Déc. 2024

Passe sanitaire : l’Église en renfort du pouvoir ?

Auteur : Marie d’Armagnac | Editeur : Walt | Samedi, 24 Juill. 2021 - 11h45

Le pape François se rend en Slovaquie, au mois de septembre : trois jours où le pape se rendra dans quatre villes, pour de multiples messes, prières, rencontres œcuméniques et politiques. Le dernier jour, il honorera Notre-Dame des Sept Douleurs. Trois jours de liesse pour les catholiques slovaques : ils reçoivent chez eux le chef de l’Église en ces temps fort troublés, où les corps et les âmes sont éprouvés, l’équilibre mental ébranlé, les libertés suspendues. Les catholiques slovaques pensaient recevoir le baume spirituel dont ils ont tant besoin.

Las ! L’agence de presse Catholic News Agency vient de faire savoir que seuls les vaccinés (double dose) seront autorisés à participer à ces divers événements. Cette décision du ministre de la Santé slovaque, Vladimír Lengvarský a été prise conjointement avec la Conférence épiscopale slovaque. Mgr Stanislav Zvolenský, archevêque de Bratislava, président de la Conférence épiscopale, a en effet déclaré : « Voyez cette décision dans le contexte de notre demande que le plus grand nombre possible de personnes puissent participer aux rencontres avec le Saint-Père », rapporte l’agence. « Nous demandons à tout le monde de considérer cette information comme un effort de l’État pour permettre le plus grand nombre possible de participants ».

Certes, le ministre de la Santé slovaque n’a pas envie de se retrouver avec un cluster géant après la visite de François. Il pouvait, néanmoins, en appeler à la responsabilité de chacun en invitant ceux qui le souhaitaient à faire un test avant de se rendre aux différentes rencontres. De son côté, le président de la Conférence épiscopale slovaque ne souhaite pas être accusé, en cette période de pandémie de christianophobie, d’irresponsabilité sanitaire, ce péché mortel du XXIe siècle. Là aussi, il était de son ressort d’en appeler à la responsabilité, en toute liberté. En cédant à la pression de la doxa sanitaire, l’Église en tant qu’institution relègue, dans ce cas précis, les secours spirituels au rang de biens non essentiels, méprise la puissance évangélisatrice d’une visite pontificale et bafoue, dans le même temps mais de manière sournoise, la liberté vaccinale. Enfin, et surtout, cette exclusion des non-vaccinés est présentée comme une manifestation, à vrai dire plutôt byzantine, de la charité chrétienne : de vertu théologale, elle déchoit au rang de vertu civique. Cela laisse un goût amer, sans compter que la dialectique de l’inclusion chère à François est sérieusement mise à mal.

En Italie, Il Messaggero rapporte que don Pasquale Giordano, curé de Bernalda (douze mille habitants), s’est fendu sur le sujet d’un post sur Facebook où il demande que ceux qui fréquentent sa paroisse soit testés ou, mieux, vaccinés. « Pour garantir la sécurité aux personnes les plus fragiles qui fréquentent l’Église, je demande gentiment à ceux qui n’ont pas l’intention de faire un test ou de se vacciner de s’abstenir de venir à la paroisse. C’est de la charité chrétienne de veiller à sa santé et à celle d’autrui. » On croyait naïvement qu’alimentée par les secours spirituels, l’espérance chrétienne aidait l’homme à ne pas céder à la peur…

En France, c’est la Conférence des évêques de France qui, dans une série de tweets sur le passe sanitaire, loin de se lever contre l’abolition des libertés fondamentales qu’il constitue – et combien de temps croient-ils qu’ils vont être à l’abri de la folie macronienne ? -, vient en renfort du gouvernement : « En rendant la #vaccination obligatoire pour certains et en imposant un #passsanitaire pour certaines activités, le gouvernement assure ses responsabilités légitimes sous le contrôle du Parlement. Il appartient aux instances juridictionnelles de notre État de droit de vérifier que l’imposition du #passsanitaire est conforme au droit, limitée à la durée de l’épidémie sous une forme gravement contagieuse et que les restrictions aux libertés d’aller/venir sont proportionnées. Cette épidémie nous fait éprouver à tous combien nous sommes responsables les uns des autres ». On croirait lire un tweet de l’OMS.

Ce à quoi Édouard Husson, un rien énervé, a répondu : « À tous les évêques de France : en mars 2020, vous avez pris les devants, fermé les églises aux fidèles, accepté que de nombreux malades meurent sans extrême onction. Commencez par un examen de conscience avant de faire la leçon au peuple français ».

On ne saurait mieux dire.


- Source : Boulevard Voltaire

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