Le FMI encourage les algériens à s'endetter pour consommer
Le Fonds monétaire international (FMI), demande à l’Algérie d’autoriser les crédits à la consommation, interdits depuis 2009. « Le crédit à la consommation va avoir un effet positif sur l’économie dans son ensemble, ainsi que sur les conditions de vie des ménages, étant donné que les citoyens vont vivre dans de meilleures conditions. Je ne vois pas d’inquiétude particulière sur le fait que les crédits à la consommation peuvent porter un souci de stabilité macroéconomique globalement », a déclaré ce lundi 25 novembre à Alger le chef de mission économique du FMI, Zeidane Zeine.
Cependant, le FMI recommande au gouvernement de veiller à ce que les crédits à la consommation s’effectuent dans des conditions dans lesquelles sont développés des systèmes d’information afin d’éviter des taux d’endettement élevés aux ménages, mais aussi de développer le cadre macro-prudentiel. « Si jamais les autorités se rendent compte que les crédits à la consommation peuvent avoir un effet sur la stabilité macroéconomique ou un effet sur le secteur extérieur comme ce fut le cas par le passé, il existe des instruments de régulation qui évitent de passer par des interdictions pures et simples. L’une des recommandations que nous faisons consiste à accroître la surcharge sur le capital des banques lorsque ces dernières donnent du crédit à la consommation. Il faut trouver des instruments de régulation et non pas interdire les crédits à la consommation dans le cadre d’une loi de Finances », a expliqué M. Zeine.
Sur un autre registre, le chef de la mission du FMI a indiqué que les investissements publics réalisés en Algérie ont un impact direct sur la croissance de l’économie nationale. « Les grands chantiers réalisés par l’État algérien, vont contribuer à améliorer la compétitivité et la productivité à long terme. Nous demandons toujours aux autorités de préserver les dépenses d’investissement et c’est quelque chose que nous soutenons », a-t-il souligné.
Attention à la hausse du salaire minimum
En ce qui concerne le relèvement du salaire minimum national garanti (SNMG), l’orateur a estimé que les dépenses des salaires ne vont pas forcément contribuer à la croissance et que par conséquent, l’Algérie possède l’un des ratios les plus élevé par rapport à de nombreux pays. « Nous continuons à conseiller aux autorités algériennes de faire particulièrement attention à l’évolution de la nominale de la masse salariale. Nous avons également examiné le coût unitaire du travail et nous avons remarqué qu’il reste très élevé et que celui-ci a augmenté de manière très rapide. Il faut faire attention à ce que la compétitivité de l’économie ne soit pas détériorée par ces mesures », prévient M. Zeine.
Prêt accordé au FMI
Enfin, à une question sur le prêt de 5 milliards de dollars accordé par l’Algérie au FMI, le conférencier a fait savoir qu’il n’y a pas encore eu de décaissement sur les ressources de ce prêt. « Comme l’ont souligné les autorités algériennes, ce sera un placement sûr et à la fois rémunérateur », a répondu M. Zeine.
- Source : TSA (Algérie)