France : les élèves derniers des pays de l’UE en maths et sciences dans la dernière enquête internationale Timss
Une explication aux difficultés à recruter de bons ingénieurs informaticiens ?
Le verdict de l’édition 2019 de l’enquête internationale TIMSS (Trends In Mathematics and Science Study) est connu. Deux constats : les pays d’Asie de l’Est – notamment Singapour, Hong Kong, la Corée, Taipei de Chine et le Japon – dominent les autres pays en mathématiques comme en sciences, et ce, quel que soit le niveau.
La France arrive dernière des pays de l’Union européenne listés. De quoi questionner la qualité des produits des formations informatiques de France ? Les mathématiques et les sciences sont des matières clés pour des tiers désireux de poursuivre une carrière en informatique, une conclusion évidente semble donc se dégager…
La France totalise 485 points en mathématiques au niveau du cours moyen 1 (CM1). Elle est listée après l’Angleterre (556), le Portugal et le Danemark (525), l’Arménie (498) et l’Albanie (494). Le pays est également éloigné de la moyenne internationale qui se situe à 500 points.
En sciences, le constat est grosso modo le même : la France obtient un score de 488 en CM1 et arrive là encore parmi les derniers pays européens. En classe de quatrième, même état des lieux calamiteux : la France obtient 483 points en maths (616 pour Singapour) et 489 en sciences (608 pour Singapour).
Cela fait plusieurs années que les enquêtes se succèdent et relèvent une baisse du niveau scolaire, notamment, en mathématiques et en sciences. Depuis 1995, l’International Association for the Evaluation of Education Achievement (IEA) apporte des éclairages à ce sujet au travers de son enquête Trends In Mathematics and Science Study (TIMSS). De façon brossée, il ressort de l’édition 2019 de l’enquête TIMSS qu’il n’y a pas eu de changement dans la situation des apprenants français en comparaison de l’enquête TIMSS 2015. Cette dernière mettait déjà en avant le fait qu’en comparaison à d’autres pays et à la moyenne internationale, les représentants de l’éducation française sont à la traîne. Elle venait confirmer les chiffres du Program for International Student Assessment (PISA) de l’OCDE dans son édition 2012…
Les chiffres de l’enquête « lire, écrire, compter » qui mesure les performances des élèves de CM2 à vingt ans d’intervalle (1987-2007) va dans le même sens en soulignant que « les élèves très bons en calculs d’il y a 30 ans ont quasiment disparu et que les meilleurs élèves d’aujourd’hui sont au niveau des élèves moyens d’hier ».
C’est aussi avec le détail que cette étude apporte qu’une contradiction fait surface. En effet, elle montre également que des tiers avec un socle en maths suffisant pour s’attaquer à la filière TIC peuplent la workforce française. C’est des personnes qu’on peut estimer dans la fourchette 30-40 ans. Il semble donc que la baisse de niveau des apprenants à elle seule ne puisse expliquer les difficultés que les entreprises disent avoir à recruter.
Sur cet axe, la France n’est pas toujours comptée parmi les pays qui traitent le mieux les professionnels de la filière TIC. Il n’y a qu’à voir avec les chiffres d’une étude du site de recrutement Hired (parue en 2017) qui souligne que les salaires des développeurs et de l’IT en France sont parmi les plus bas en comparaison à d’autres pays. Cette étude précède une autre plus récente de la firme anglaise Yells qui met en avant le fait que la Chine est le pays où l’on est le mieux payé en tant que développeur web. Dans ce comparatif des salaires ajustés par rapport au coût de la vie, la France arrive en 5e position.
Sources : timss2019, pôle emploi
- Source : Developpez