« Merkron et le dernier plan bidon ! »
Voyez, le problème, parfois, c’est que l’on sait exactement ce qu’il va se passer avant même que cela n’arrive. Tous ceux parmi vous qui sont parents d’enfants savent très bien de quoi je parle. De l’instinct, à la compréhension et à l’expérience du vieux singe à qui plus personne ou presque ne peut plus apprendre à faire une nouvelle grimace, l’avenir est déjà connu.
Alors nous devrons supporter les médias serviles, remplis de jeunes blanc-bec et de blanche-bec également, soyons paritaire, les « hourras » de rigueur, nous devrons communier à la cathédrale cathodique les vraies étant encore fermées au culte, saluer notre grand timonier à la barre au Palais qui se prenait ce week-end pour le Général de Gaulle, et depuis hier pour le sauveur de l’Europe et du couple franco-allemand sans lequel … « rien n’est possible en Europe ».
Simagrées prévisibles.
Communication pathétique.
La réalité elle est la suivante.
500 milliards d’euros qui seront empruntés et répartis par la Commission Européenne de Bruxelles qui n’a jamais servi à rien si ce n’est à pondre des règlements ineptes sur la contenance des chasses d’eau des cuvettes à chiottes de l’Union ou encore le diamètre de la noix sur le marché de Foix… C’est important le diamètre de la noix même si c’est un sujet à la noix.
Je peux donc déjà vous dire très précisément que ces 500 milliards ne représentent strictement rien dans une zone euro dont le PIB est déjà de 14 000 milliards d’euros !
Nous parlons de 3.6 % du PIB de l’eurozone et de 2 % en gros de l’Union Européenne tout entière ! Bref, une goutte d’eau dans un océan d’endettement qui est en train de se créer dans chaque pays d’Europe. L’Allemagne va dépenser presque 900 milliards à elle seule, la France terminera sur son budget propre à 500 milliards d’euros, l’Italie et l’Espagne également, bref, ces 500 milliards ne représentent rien, mais ce n’est pas là le plus important.
Comme je suis voyant, je peux vous dire très exactement comment la Commission Européenne va les répartir.
Par exemple l’Allemagne percevra après toutes les circonvolutions bruxelloises de rigueur 27,1464 % de ces 500 milliards d’euros soit précisément 135 milliards et 732 millions d’euros. Je vous épargne les centimes.
La France recevra 101 milliards et 929 millions.
Puis, plus nous irons vers les « petits » pays plus les sommes baisseront.
Si l’Europe veut être « sympa » et souhaite faire un peu de démagogie facile, ils s’écarteront des répartitions traditionnelles pour donner un peu plus aux plus petits ou à ceux qui en auront le plus besoin, mais cela ne changera rien au bout du compte au fonctionnement déjà moribond de la zone euro que le couple Merkron n’a pas pu sauvé hier.
Ils ont offert aux peuples d’Europe un petit répit et une nouvelle séance de communication comme toutes celles auxquelles nous avons eu droit lors de la crise précédente de 2008 à 2012 où tous les deux mois un « sommet de la dernière chance » sauvait à nouveau l’Europe.
D’ailleurs je crois que c’est Nicolas Sarkozy qui a le plus souvent sauvé l’Europe à lui tout seul aidé de Merkel déjà à l’époque.
Souvenez-vous… la crise de 2007, il faudra attendre 2010 pour que l’Europe mette au point le Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour la zone euro.
Mais il y aura aussi le Le Mécanisme européen de stabilité financière (MESF)… pour les pays de l’Union Européenne mais hors zone euro.
Puis tout cela sera consolidé et fusionné dans le MES, le mécanisme européen de stabilité…
Déjà à l’époque le mécanisme était très simple.
Des pays surendettés, en déficit chronique, se portaient « garants » d’un fonds qui empruntait pour prêter de l’argent à ces mêmes pays en faillite théorique.
Il fallait là aussi s’extasier sur l’intelligence remarquable d’une telle décision européenne.
Aujourd’hui nous ne savons pas très bien comment tout cela va fonctionner, mais en gros l’idée, c’est que l’Union Européenne puisse emprunter. Mais pour emprunter, encore faut-il qu’elle dispose de ressources… des impôts quoi. Il n’y a pas d’impôts européens pour le moment. Soit les pays vont abonder un peu plus selon leur quote-part, soit nous aurons droit à la mise en place d’un nouvel impôt, fédéral et européen cette fois.
Ils en rêvent depuis le départ.
L’impôt européen.
Haaaaaa…. quelle idée géniale.
Nous paierons, car au bout du compte c’est toujours les petits gueux qui payent, du fin fonds de la Grèce, à la campagne portugaise, aux coins reculés de la Creuse, nous sommes taxés et rapinés avec une grande constance.
Évidemment l’Europe n’est pas sauvée du tout, et nous ne sommes globalement d’accord sur rien, si ce n’est sur une petite chose, faire de la communication et des moulinets dans l’eau.
Encore quelques instants de plus Monsieur le bourreau, cela peut durer encore longtemps, mais il va falloir cette fois payer une crise aux coûts monstrueux.
Je ne suis pas persuadé compte tenu des montants concernés que les accords a minima et les expédients marketing soient suffisants.
Pas cette fois, surtout que la crise n’est pas terminée.
Elle ne fait que commencer.
- Source : Insolentiae