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L’ex-patron des Stups a été mis en examen; la procureure adjointe de Paris en garde à vue et l’ex-procureur de Paris entendu par la justice

Auteur : SLT | Editeur : Walt | Lundi, 05 Nov. 2018 - 10h29

Le Parisien, en date du 11.10.18, a été l’un des tous premiers médias à révéler une affaire passée sous silence dans les médias d’Etat. L’affaire remonte à 3 ans et concerne un trafic de stupéfiants dans lequel le rôle d’un commissaire divisionnaire a été mis en cause. François Thierry, ex-grand flic, ancien patron de l’Office des stups, a organisé en avril 2012 une vraie-fausse garde à vue d’un baron de la drogue emprisonné pour le faire sortir de prison et faire tomber un réseau de trafic de drogue. [Thierry a de plus, dans un autre volet, été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, des soupçons néanmoins qu’il conteste. (Libération, 11.10.18)]

Selon Le Parisien, cette affaire de fausse garde à vue et de livraisons de drogue en vue de faire tomber un réseau de trafiquants a été révélée suite à la découverte il y a 3 ans de 7 tonnes de cannabis en plein Paris. « En octobre 2015, les douanes dévoilent ainsi les activités d’un trafiquant, Sophiane Hambli, et le rôle de son agent traitant, qui n’est autre que le commissaire François Thierry. L’enquête a, depuis, démontré les dysfonctionnements des livraisons « surveillées » de drogue gérées par son service, des tonnes de marchandise étant « perdues » en route ».

Jusqu’à présent, seuls les policiers avaient été inquiétés. Mais, toujours selon Le Parisien, « depuis plusieurs mois, les juges demandent des explications aux magistrats du parquet de Paris et multiplient les actes d’enquête : déplacement au ministère de la Justice, perquisition au palais de justice, et même, selon nos informations, audition comme simple témoin du procureur de Paris, François Molins ».

François Molins, ancien procureur de Paris entendu par la justice le 10.10.18 (c) Mollins (c) AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT

Selon l’Express, « L’affaire est grave, car elle illustre les relations difficiles entre les magistrats et l’ancien patron de l’Office des stups, François Thierry, soupçonné d’avoir pris des libertés avec la loi. Les faits remontent à avril 2012. Pour faire tomber un réseau, le policier organise une vraie-fausse garde à vue permettant la sortie de prison d’un baron de la drogue également informateur. Ce dernier en profite pour mettre au point avec ses fournisseurs marocains une livraison massive de cannabis. Une extraction que Thierry organise avec la « complicité » indispensable de magistrats du siège comme du parquet. Sur cette embrouille borderline, ce sont aujourd’hui deux juges d’instruction lyonnais qui mènent l’enquête. A leur demande, les 9 et 10 octobre, la police des polices a entendu sous le régime de la garde à vue deux magistrates haut placées au sein du parquet de Paris. L’audition comme témoin de François Molins ayant eu lieu auparavant ».

L’ancien procureur de Paris, François Molins, a donc été entendu par les juges car François Thierry l’aurait mis en cause ainsi que plusieurs hauts magistrats du parquet de Paris : « Dans sa défense, il mouille les plus hauts magistrats du parquet de Paris. Y compris François Molins, en soutenant qu’un « courrier du procureur est fallacieux », un document dans lequel ce dernier affirme n’avoir jamais été informé de rien avant 2015, selon une révélation de Libération. Cette accusation de l’ancien patron de l’Office des stups est sans doute aussi l’une des causes de l’audition du procureur de Paris ». (L‘Express).

De même la procureure adjointe à Paris, Véronique Degermann, 58 ans, a été placée le mardi 9.10.18 en garde à vue dans les locaux de la police des polices à Paris. avec une confrontation pour le moins tendue avec l’ancien patron de l’office des stups François Thierry placé lui aussi en garde à vue. Degermann a été entendue pour son rôle présumé dans l’organisation de la garde à vue fictive, en avril 2012, d’un trafiquant de drogue reconverti en indic selon Le Parisien : « L’affaire avait bousculé la direction centrale de la police judiciaire. Elle ébranle désormais les plus hauts échelons du parquet de Paris. Selon nos informations, Véronique Degermann, procureur adjoint, qui a longtemps dirigé le pôle en charge des affaires de criminalité organisée et de terrorisme, a été convoquée ce mardi à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la demande de magistrats lyonnais. Une autre magistrate, Karine Roussy-Sabourin, aujourd’hui en poste à la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a elle aussi été interrogée. Elles ont mardi toutes deux été placées en garde à vue. Pour s’expliquer sur une… fausse garde à vue dans un retentissant dossier de trafic international de stupéfiants. Karine Roussy-Sabourin est sortie de garde à vue dans la soirée. Véronique Degermann était toujours entendue ce mercredi matin. Sa garde à vue a été prolongée ». Finalement la mesure a été levée le lendemain soir sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle.

Une affaire à suivre …

Photo d'illustration: François Thierry, ancien patron des Stups

Lire :
- Le Parisien 9.10.19 Enquête sur l’ex-patron des stups : la procureure adjointe au parquet de Paris toujours en garde à vue
- Le Parisien, 10.10.18 Face à face tendu entre la magistrate et l’ex-patron des stups
- Libération 11.10.18 Les méthodes de l'ex-patron des Stups éclaboussent la justice
- L'Express 12.10.18 Stups: l'audition mystérieuse de François Molins


- Source : SLT

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