Etats-Unis : le PIB gonflé par un nouveau calcul intégrant la production intellectuelle
Cela pourrait se traduire par un ouf de soulagement outre-Atlantique : les Etats-Unis viennent en effet de trouver la recette miracle pour afficher au monde entier que tout va bien dans le meilleur des mondes, et que la croissance américaine reprend de la vigueur.
Comment cela ?
C’est avec une relative discrétion qu’à compter du 31 juillet prochain, la production intellectuelle rentrera dans le calcul du PIB des Etats-Unis. Les dépenses en recherche et développement ainsi que la création artistique seront donc désormais considérées comme des investissements.
Une mise à jour de formules mathématiques dirons-nous poliment … qui permettra au gouvernement américain d’afficher une croissance de près de 3%. Pas belle la vie ?
Bien sur, le pays de l’oncle Sam dispose de sérieux arguments pour justifier la nécessaire évolution de l’indicateur.
Selon Steve Landefeld, directeur du Bureau de l’analyse économique (BEA) du ministère du Commerce des Etats-Unis, chargé de mesurer le PIB, la créativité et la recherche a été sous-évaluée jusqu’à présent dans les calculs. « Alors que notre économie repose de plus en plus sur le savoir, les statistiques officielles ne reflètent pas correctement cette réalité » estime-t-il.
Ajoutant que le produit intérieur brut (PIB), qui, selon lui, « résume à lui seul la taille de l’économie » est un cas flagrant de manque de pertinence d’indicateur.
Désormais le BEA prendra davantage en compte la création dans le domaine de la propriété intellectuelle, tant en ce qui concerne les livres, les films, la musique, la photographie, les médicaments issus de la biotechnologie. Ces derniers seront ainsi considérés comme des investissements susceptible de générer des recettes dans le futur, et donc comptabilisés comme des actifs et non comme des dépenses.
Une baguette magique qui permettra également que leur coût de fabrication soit pris en compte dans le calcul du PIB, ainsi que les recettes générées ultérieurement.
Certes, tous les cinq ans environ, l’organisme modifie ses méthodes de calcul, tenant compte de l’évolution de l’économie et de la qualité des données. Il s’agit donc cette fois-ci de tenir compte dans le PIB des actifs immatériels (Recherche & Développement, royalties), qui n’ont jamais été comptabilisés jusqu’ici.
Mais rendons à César, ce qui est à César, les Etats-Unis ne font ainsi qu’appliquer des recommandations de l’ONU datant de 2008. Si l’Australie a été pionnière dans le domaine, c’est avec un zèle non négligeable, que le gouvernement américain s’est empressé de mettre en œuvre une méthode lui permettant d’afficher que la récession n’est pas à l’ordre du jour.
Précisons que l’Union européenne devrait suivre le pas en 2014.
Sources : NYTimes, Boursier.com
- Source : Le blog finance