La liquidation des biens publics en France
De 1933 à 1982 : constitution et création du Bien Public avec notamment : Air France, SNCF, Renault, Crédit Lyonnais, Société Générale, AFP, Alsthom, Saint Gobain, Usinor Sacilor, Rhône-Poulenc, Crédit commercial de France, et la création d’EDF-GDF, soit un total d’une cinquantaine de groupes. Plus des groupes où les participations publiques sont majoritaires comme Matra, la Société d’étude Marcel Dassault, la Banque Rothschild ou la Banque Worms. Tout cela constituait le patrimoine que nous devions léguer à nos enfants !
De 1986 à 2012 : dénationalisations totales ou partielles par tous les gouvernements si bien qu’en 2007, il ne reste plus rien du secteur public industriel, le secteur public social et les biens d’usage collectif sont privatisés. Comment en est-on arrivé là ? Par le lobbying et la modification de la législation. Quand cela ne suffit pas, le gouvernement s’abrite derrière les directives européennes. La sous-évaluation des biens publics livrés aux copains est systématique, en surestimant l’endettement ou en mettant en cause la gestion par exemple. Tout devient source de profits : l’énergie, l’eau, le chômage, le savoir, la santé, les retraites et même la délinquance avec des prisons privées, tout doit être transformé en marchandises, rien de doit échapper au marché !
Les techniques utilisées : la vente totale ou partielle des entreprises publiques, l’externalisation par le recours massif à la sous-traitance (informatique, maintenance, nettoyage, restauration …), le démantèlement et la vente des filiales les plus rentables, le bradage des terrains et des logements de l’Etat … avec de gros profits en vue pour les repreneurs. L’état coupe ses sources de revenu et explique après que les caisses sont vides !
Les prédateurs sont pour l’essentiel de grandes sociétés multinationales qui ont leur siège en France ou de grands groupes financiers multinationaux, les fonds de pension, Les Hedge Funds et les Fonds Souverains. Actuellement en France les P-D.G des sociétés du CAC 40 gagnent de 300 à 500 fois le SMIC. Le bien être de quelques uns est bâti sur la misère des autres. Les impôts sur les sociétés et des plus riches ne cessent de diminuer et le chômage augmente. Le nombre de fonctionnaires et d’entreprises publiques diminue et le déficit de l’Etat augmente ! Cherchez l’erreur !! Le transfert des fonds publics vers les fonds privés est la principale cause des difficultés de l’Etat.
L’appât du gain sans limite a autorisé au nom d’une supposée efficacité économique une remontée des inégalités de revenus et de patrimoine à des niveaux que l’on n’avait plus connus depuis la fin du XIXe siècle. Ces formidables inégalités n’ont aucune utilité pour la société, bien au contraire : elles sont source de pauvreté, de misère, de délinquance et d’insécurité pour la majorité de la population ; le système profite à une minorité, tous les autres tôt ou tard le subiront. Que laisserons nous à nos enfants ?
- Source : Les 7 du Québec (Canada)