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Jeudi, 16 Mai 2024

L'armée égyptienne s'apprête à prendre le pouvoir

Auteur : Natalia Kovalenko via radio La Voix de la Russie | Editeur : Stanislas | Mercredi, 03 Juill. 2013 - 23h02

L’armée égyptienne est prête à verser le sang pour son peuple, a déclaré le Haut conseil des forces armées à la suite du refus du président Mohamed Morsi de donner sa démission. Les militaires ont donné au président le temps jusqu’à mercredi soir pour trouver un terrain d’entente avec l’opposition et ont promis dans le cas contraire de prendre la situation sous leur contrôle.

Les généraux interviendront si le président s’avère incapable de régler la crise politique par la voie pacifique. Le cas échéant, ils entendent dissoudre le parlement dominé par les partisans de Morsi et suspendre la Constitution quitte à organiser une nouvelle campagne présidentielle. La direction du pays serait entre-temps assurée par un Conseil provisoire. Un nouveau coup d’État militaire se prépare en fait en Égypte, note Sergueï Demidenko, Orientaliste de l’Institut d’analyse et d’évaluations stratégiques :

« Ce serait le deuxième coup d’état militaire après celui d’il y a deux ans. On a assez de recul pour constater que ces événements n’avaient rien d’une révolution. Moubarak a été écarté du pouvoir par la force, après quoi les militaires ont mis les Frères musulmans à leur place et se sont retirés de la scène politique faute d’homme fort charismatique. Maintenant ils montrent qui est réellement le maître de l’Égypte. »

L’armée balaie entre-temps tout soupçon de coup d’état militaire en préparation et prétend qu’elle ne fait que répondre aux sentiments du peuple. Les militaires ont prévenu Morsi qu’ils n’entendaient pas réprimer les actions anti-présidentielles. La police égyptienne a également pris le parti des manifestants et plusieurs membres du cabinet ont démissionné. Le soutien du président est en train de s’effriter. Dans ces conditions, Isam Haddad, conseiller de Morsi et membre influent de la direction des Frères musulmans, a demandé aux États-Unis et à l’UE d’envoyer en Égypte un contingent armé pour assurer la protection du président. La réponse se fait toujours attendre mais les experts estiment qu’il est inutile de compter sur l’Occident. Morsi est condamné et sera obligé de partir par la porte ou par la fenêtre, estime Dmitri Mariasis, chargé de recherche à l’Institut d’études de l’Orient :

« Je ne pense pas qu’après cela l’Égypte connaisse une période de paix. Nous assisterons plutôt à la deuxième étape du « printemps arabe » et aux tentatives des différents groupes politiques pour détourner à leur profit les résultats de ce changement politique. De toute façon, le pays ne connaîtra pas le calme avant bien longtemps. »

Le sang commence cependant à être versé en Égypte où au moins 17 millions de personnes participent aux actions de protestation depuis la fin de la semaine dernière


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