www.zejournal.mobi
Mercredi, 27 Nov. 2024

La goutte de trop… L’Allemagne rumine des sanctions… Contre les USA ce coup-ci

Auteur : Sputnik International (Russie) | Editeur : Walt | Lundi, 26 Juin 2017 - 18h07

Révélant ce qui pourrait devenir le coup de grâce de l’indéfectible Union transatlantique, voici ce que l’économiste russe Ivan Danilov a écrit pour RIA Novosti : À cause de la stratégie de politique étrangère irresponsable de "l’hellite" politique US, il semble que les coutures de l’alliance géopolitique entre USA et UE soient en train de céder.

On dirait que le divorce géopolitique entre les USA et l’UE pourrait survenir plus tôt que prévu, a écrit dans son éditorial pour RIA Novosti Ivan Danilov, économiste russe et auteur du blog populaire Crimson Alter.

Dans ses articles antérieurs, attirant l’attention sur la montée du mécontentement envers Washington au sein des dirigeants européens, Danilov a mis en avant le fait que l’alliance USA-UE commençait à craquer.

Avec tout ça, il y a un facteur capable d’accélérer le mouvement, a fait remarquer l’économiste. Ivan Danilov a écrit :

En votant une nouvelle liste de sanctions contre la Russie, les sénateurs US ont résolu des problèmes politiques nationaux et aussi tenté de limiter la liberté de manœuvre du Président Donald Trump en matière de politique étrangère. Ils ne pouvaient pas imaginer que leur démarche susciterait non seulement une forte réaction diplomatique des principaux pays de l’UE, mais ferait aussi surgir dans des médias européens, la question de sanctions de rétorsion contre les États-Unis d’Amérique.

En effet, la dernière liste de mesures anti-russes censée être codifié dans la loi US, a soulevé une tempête de critiques de la part des alliés européens.

Le problème est que le nouveau projet de loi vise le secteur énergétique de la Russie, notamment le projet Nord Stream 2, qui doit acheminer du gaz naturel bon marché de Russie vers l’Europe. Par dessus le marché, plusieurs compagnies européennes – les allemandes Wintershall et Uniper, l’autrichienne OMV, l’anglo-néerlandaise Shell et la française Engie – sont directement impliquées dans le projet.

Lors d’une déclaration commune, Sigmar Gabriel, ministre allemand des Affaires étrangères, et Christian Kern, chancelier autrichien, ont violemment critiqué la décision du sénat US d’imposer de nouvelles sanctions à Moscou pour sa présumée ingérence dans les élections présidentielles US ainsi que pour sa position actuelle sur l’Ukraine et la Syrie :

Le fait de menacer les entreprises allemandes, autrichiennes et autres d’être sanctionnées sur le marché US parce qu’elles ne font que participer à des projets de fourniture gazière, comme Nord Stream 2 avec la Russie, ou de financer ces projets, ajoute un aspect tout nouveau et fort négatif dans les relations entre les USA et l’Europe.

Pour sa part, Martin Schulz, dirigeant du parti social-démocrate allemand (SPD), a condamné la démarche des sénateurs US et exigé de la chancelière allemande Angela Merkel qu’elle s’y oppose.

« Nous avons vu qu’en matière de politique énergétique, les USA suivent un cours dangereux dirigé contre l’Allemagne », a déclaré Schulz à l’Association fédérale de l’industrie allemande. Schulz a insisté sur le fait que:

« Nous avons le droit de défendre les intérêts de l’industrie de la République fédérale d’Allemagne et d’Europe ».

On ne peut exclure que la résistance de l’UE puisse se traduire par des actions concrètes, a fait remarquer Ivan Danilov.

L’économiste faisait allusion à l’article de Stuart Elliott de S&P Global Platts, qui insistait sur le fait que la réaction de l’Allemagne et de l’Autriche envers les sanctions anti-russe, a été « aussi violente qu’immédiate » et qu’« à Berlin, on a même déjà parlé de sanctions réciproques contre les USA ».

Ce que Elliott a écrit n’est pas une simple rumeur, puisque plus tôt, le 16 juin, Brigitte Zypries, ministre allemande de l’Économie, a fait savoir à Reuters que Berlin réfléchirait à des contre-mesures si le Président Trump signe le projet de loi anti-russe. Zypries a dit :

S’il le signe, nous devrons penser à ce qu’il nous faudra faire pour nous y opposer.

Mais ce ne sont pas seulement les obstacles à la réception du gaz russe bon marché qui ont suscité les craintes de Berlin et de Vienne.

« Il n’y a aucune raison de penser que Gazprom puisse arrêter la construction du gazoduc, même si des sanctions empêchent les cinq entreprises européennes d’investir davantage dans le projet », a commenté Elliott.

L’Allemagne et l’Autriche soupçonnent que le projet de loi sénatorial anti-russe ambitionne d’« occuper » le marché de l’énergie européen en y plaçant des compagnies US.

L’auteur de S&P Global Platts a fait ressortir ceci : « En accusant les USA de vouloir avantager le rôle de leur gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe, au détriment du gaz russe, l’Allemagne et l’Autriche ont fait aussi un pas de plus. » Il a ajouté qu’en imposant des sanctions contre Nord Stream 2, les USA veulent en réalité faire d’une pierre deux coups : « punir » Moscou et promouvoir leurs fournitures de GNL, « ce qui aurait pour effet de renforcer le secteur gazier US ».

Dans ce contexte, écrit Ivan Danilov, il est fort probable que les éventuelles sanctions anti-US n’ont pas pour but d’infliger des revers économiques aux USA, mais de faire avorter les démarches de Washington visant à s’accaparer le marché de l’énergie européen.

Ivan Danilov suppose que « L’interdiction de l’importation de GNL dans les pays de l’UE pourrait devenir un outil très efficace pour empêcher les tentatives des USA visant à influencer le marché européen, » et il ajoute que cette mesure pourrait s’attirer un large soutien du public.

« Cette interdiction contreviendrait bien évidemment aux règles de l’OMC, mais les éventuelles sanctions US contre les compagnies gazières européennes constituent aussi une violation flagrante de ces règles », a souligné l’économiste russe.

Selon Ivan Danilov, le projet de loi US très discuté pourrait devenir le coup de grâce qui brise l’alliance géopolitique USA-UE. Il écrit :

Tandis que diplomates et fonctionnaires européens critiquent violemment leurs partenaires étasuniens, qui se sont habitués à l’allégeance européenne, c’est la première fois que des sanctions anti-US font l’objet de l’actualité en Europe.

On dirait que l’hellite politique US a complètement oublié qu’il faudrait aussi tenir compte des intérêts de ses partenaires européens, a conclu Ivan Danilov.

Traduction Petrus Lombard


Cela peut vous intéresser

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...