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Lundi, 25 Nov. 2024

Impression monétaire tous azimuts : la guerre de l'ombre a commencé

Auteur : Simone Wapler via Atlantico | Editeur : Stanislas | Vendredi, 24 Mai 2013 - 16h24

Dans l’écume de l’actualité flotte l’inquiétude de l’usage immodéré de la fausse monnaie malgré l’ancrage de la foi keynésienne. Ainsi, le Fonds monétaire international recommande des relances à court terme pour la République tchèque, la Hongrie et la Pologne et préconise pour le Royaume-Uni un abandon de “l’austérité”. Mais quelques voix s’élèvent pour dire que, peut-être, tout ceci pourrait se révéler dangereux.

La vision économique de la majorité du monde financier et politique est keynésienne, ce qui signifie que :

  • Les récessions sont mauvaises (surtout pour les réélections) ;
  • Les contraintes budgétaires sont mauvaises (pour les mêmes raisons) ;
  • Les Banques centrales sont capables de créer de la richesse en baissant les taux et si cela ne suffit pas, en créant de l’argent qui est distribué en priorité aux banques commerciales ;
  • Consommation = richesse et si je consomme, je suis riche peu importe d’où vient l’argent qui me permet de consommer.

Pensez à l’argent comme à des liquidités. Aujourd’hui, il y a trop d’argent. Le monde est noyé dans les quantitative easing des banques centrales et les taux d’intérêt à court terme sont presque nuls depuis plus de quatre ans.

Dans la nature ou même dans l’architecture, lorsqu’il y a une inondation, l’eau se réfugie en général dans un endroit précis : un point bas d’un terrain, la cave d’une maison, ou un mur qui va concentrer le ruissellement.

L'excès de liquidités financières a toujours créé des bulles

La bulle est toujours justifiée par "cette fois c’est différent, il s’agit vraiment d’une situation nouvelle". Aujourd’hui, la bulle la plus dangereuse n’est pas tant celle qui se forme sous vos yeux sur les marchés actions — même si le discours ambiant sur les actions commence à devenir précautionneux. En réalité, la bulle la plus dangereuse est la bulle obligataire.

Récapitulons les bulles récentes et les croyances qui les sous-tendent :

2000, hausse du Nasdaq, valeurs Internet : n’importe qui peut vendre au monde entier à partir d’un site internet.

2008, hausse de l’immobilier américain : l’immobilier ne baisse jamais partout en même temps. Et ça au moins c’est du dur, du solide, de la brique et du mortier. Les dotcoms, c’est fini !

2013, bulle des obligations souveraines : il n’existe pas d’endroit plus sûr et plus liquide pour placer l’excédent d’épargne mondiale que les obligations du gouvernement américain. La création monétaire actuelle est justifiée et n’engendrera pas d’inflation. Fini les actions et l’immobilier, on ne m’y reprendra plus !

Résultat : malgré un endettement jamais vu en temps de paix, des finances publiques dignes du Zimbabwe et une économie poussive, la plupart des pays surendettés se financent à un tarif ridicule.

La position de la Fed et de Ben Bernanke est intenable

Bernanke doit préparer psychologiquement les foules à l’arrêt de l’impression monétaire… qui ne se produira jamais. Car Ben Bernanke sait très bien que sans le maquillage de la fausse monnaie, la dépression économique apparaîtra dans toute son horreur et que personne ne voudra plus des bons du Trésor. Il lui faut donc dire qu’il va arrêter tout en continuant.

La bulle obligataire va continuer à gonfler tant que la foi dans le keynésianisme persistera. Son éclatement sera effroyable car de bulle en bulle, les sommes en jeu et les régions touchées dans le monde se multiplient.


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