Obama pressé par des pays arabes d'éloigner le Qatar et la Turquie du dossier syrien
Le président Barack Obama a été intensément sollicité par des dirigeants de pays arabes d’éloigner le Qatar et la Turquie du dossier syrien en raison de la tournure prise par cette crise dans le sillage des financements et armements fournis par ces deux pays à des groupes extrémistes en Syrie, rapporte le journal américain Wall Street Journal.
C’est l’un des principaux sujets qui aurait été évoqué lors des récentes rencontres à Washington entre le chef de la Maison-Blanche et le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que le prince héritier émirati Mohammed ben Zayed Al-Nahyan et le ministre des Affaires étrangères saoudien Saoud al-Fayçal, selon de hauts responsables américains et arabes qui ont assisté à ces réunions et cités par le quotidien américain.
”Les Etats-Unis et, donc, le président Obama sont les seuls qui peuvent remettre le Qatar à sa place”, alors que que ce pays ainsi que la Turquie ”cherchent à utiliser les transitions politiques en cours au Moyen-Orient pour étendre leur influence diplomatique, économique et religieuse”, selon ces officiels américains et arabes.
Le Qatar étant fortement soupçonné de financer et d’armer également le groupe djihadiste actif en Syrie ”Front Al-Nusra” que les Etats-Unis ont désigné comme une organisation terroriste, l’Arabie saoudite, la Jordanie et les Emirats Arabes Unis se positionnent comme un ”front modéré” dans la crise syrienne, ”qui cherchent à soutenir les factions rebelles au gouvernement syrien mais sans être alignés avec les groupes extrémistes comme Al-Qaïda”.
En conséquence, note le quotidien, plusieurs pays arabes craignent qu’une rupture brutale en Syrie puisse conduire à des zones d’influence à l’intérieur de ce pays, contrôlées par Al-Qaïda. C’est dans ce sens qu’ils espèrent que le président Obama ”joue un rôle plus visible en cherchant à forger une coalition unifiée modérée et expurgée d’éléments radicaux qui menacent les minorités syriennes”.
Mardi dernier, les Etats-Unis et la Russie s’étaient entendus à Moscou pour inciter le gouvernement syrien et les rebelles à trouver une solution politique au conflit et pour encourager l’organisation d’une conférence internationale sur la Syrie à la fin mai en cours.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait alors affirmé que les Etats-Unis et la Russie considèrent que le Communiqué de Genève est la ”feuille de route” pour mettre fin à la crise en Syrie.
Adopté en juin dernier à Genève par le Groupe d’action sur la Syrie comprenant les ministres des Affaires étrangères respectivement des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, de la Turquie et de pays de la Ligue arabe, ce Communiqué a formulé des principes visant à régler la crise syrienne en prévoyant notamment la création d’un gouvernement de transition réunissant toutes les parties en conflit et sur la base d’un consentement mutuel.
- Source : Wall Street Journal via Alter Info