Berezovski : sa mort a fait du bruit, mais les funérailles seront modestes
Au Royaume-Uni, le 6 mai, auront lieu les obsèques de l'oligarque russe disgracié Boris Berëzovski. Cette cérémonie, comme toute la vie de Berëzovski, est entourée de mystères, de rumeurs et de commérage.
Certains journaux affirment que la cérémonie des adieux à Berezovski se passera à Londres dans le cimetière de Gunnersbury connu aussi sous le nom de cimetière de Kensington. Y est enterré le philosophe Alexandre Pyatigorsky, avec qui l'entrepreneur était lié de son vivant. D'autres éditions affirment que Berezovski sera enterré quelque part dans le comté de Surrey. Cependant, en prenant en considération les circonstances de la vie de Berezovski, ce pourrait être, en général, un troisième lieu que personne ne connait.
Les proches de Berezovski ont déclaré qu’ils ne voulaient pas voir d’étrangers aux obsèques. La police britannique a confirmé seulement avoir transmis le corps du défunt aux proches et la date de la cérémonie – le 6 mai. Malgré le fait que les amis de l'entrepreneur doutent jusqu'à présent qu’il ait mis fin à ses jours lui-même, les Anglais ont confirmé que c'était ainsi. Berezovski était trouvé mort le 23 mars dans la maison à Ascot, dans le comté de Berkshire au sud de la Grande-Bretagne. Les médecins-légistes anglais ont constaté que la mort était survenue à la suite de l'asphyxie. Aucunes traces de violence n'ont été découvertes sur le corps.
Le milliardaire Berezovski est parti pour Londres en 2001 et il a reçu là l'asile politique. Les dernières années, ses affaires allaient de mal en pis. Il était loin de la politique, délaissé par ses amis, sa situation financière était désastreuse.
Berezovski n'a pas pu échapper à la dépression, croit le directeur de l'Institut russe de la stratégie nationale Stanislav Belkovsky.
La raison de la mort de Boris Berezovski était principalement due à une longue dépression liée à la perte de son rôle – dans la politique russe, ainsi que dans l'économie. Je ne trouve pas que quelques facteurs extérieurs aient pu influencer sa mort. Il souffrait de sautes d'humeur et de dépressions. Et donc, une de ces dépressions a amené à la finale tragique.
En Russie, Boris Berezovski était perçu comme le businessman et le politique le plus contradictoire des années 1990. Il aidait financièrement Boris Eltsine à retenir le pouvoir. Il participait aux marchés commerciaux douteux et organisait des guerres d'information. Pendant le pic de sa puissance, Berezovski contrôlait la plus grande chaîne de télévision russe, possédait de nombreux journaux et revues, était l’adjoint du secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, le secrétaire exécutif de la CEI. Il possédait ou faisait partie des conseils des directeurs de plusieurs compagnies industrielles, financières et pétrolières. Les sceptiques disent que Berëzovski créait habilement le mythe sur son influence politique et ses richesses et exagérait fortement son rôle dans la politique russe.
Contrairement à l'opinion existante, ce n’est pas le Kremlin qui a commencé le premier à dénoncer Berezovski, mais le rédacteur en chef de la version russe de la revue américaine Forbes Paul Khlebnikov. Encore en 1996, il avait écrit un article pour la revue, dans lequel il accusait Berezovski de fraude, du blanchiment de l'argent, des liens avec la mafia tchétchène et des meurtres sur commande. Moscou a commencé à ouvrir des actions judiciaires contre Berezovski seulement en 1999. Quelques affaires criminelles étaient ouvertes. Un mandat de recherche international était adressé à l'Interpol par le Brésil. En France, les biens immobilier de Berezovski étaient également saisis par la justice.
Déjà cette année, Berezovski a rédigé une lettre personnelle au président russe Poutine avec des excuses pour les erreurs politiques du passé et une demande de l’autorisation de revenir en Russie. Poutine n'a pas répondu à la lettre, mais pendant la « Ligne directe » avec les électeurs le 25 avril, il a dit que la question où Berezovski pouvait être enterré, dans sa patrie ou en Grande-Bretagne, devait être résolue par sa famille uniquement.
- Source : La Voix de la Russie