La moitié des Français croient aux théories du complot
Pour la moitié des Français, « ce n’est pas le gouvernement qui gouverne » car « on ne sait pas en réalité qui tire les ficelles ». Vieilles histoires que celles des théories des complots en tout genre qui fleurissent, puis vont et viennent au gré et de l’actualité et des moyens de communication.
27% des français sont convaincus que ce sont les Francs-maçons qui tirent les ficelles !
C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le think tank (laboratoire d’idées) britannique Counterpoint en partenariat avec le CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po); étude relative à les théories du Complot en France.
Pour la première fois, une étude d’ampleur, dont Le Monde a la primeur, a été réalisée en France pour savoir qui sont les adeptes des théories conspirationnistes et quels groupes sont soupçonnés de manoeuvrer en coulisse pour dominer un secteur, voire le monde entier. L’étude a été lancée dans plusieurs pays par le think tank Counterpoint et a été financée par l’Open Society, la fondation du milliardaire américain George Soros.
Cette enquête a été menée en marge de la traditionnelle enquête postélectorale du Centre de science politique de Science Po, le Cevipof. Deux questions ont été ajoutées à celles, plus classiques, concernant les revenus, la composition du foyer ou les votes aux dernières élections. Elles ont été posées, en mai 2012, par Opinion Way à quelque 2 500 personnes.
Les résultats que nous publions montrent que l’adhésion aux différents énoncés conspirationnistes varie davantage en fonction de l’orientation politique qu’en fonction d’autres facteurs comme le niveau d’éducation, ce qui a plutôt surpris les auteurs de l’étude.
« Il existe beaucoup de travaux sur le conspirationnisme en histoire des idées ou en psychologie sociale, mais pas, à notre connaissance, d’étude toute simple sur les gens qui croient à ces théories, sans les considérer comme une pathologie », avance Joël Gombin, doctorant en sciences politiques à l’université d’Amiens, qui a rédigé, au début de l’année, l’analyse de ces données pour le compte de Counterpoint.
Il apparaît que 22 % des sondés sont « totalement d’accord » avec l’énoncé, « Ce n’est pas le gouvernement qui gouverne la France ; on ne sait pas en réalité qui tire les ficelles » et 29 % sont « plutôt d’accord ». Une courte majorité, 51 %, approuve donc l’énoncé, présenté sous la forme d’une question basique, et rédigée de telle sorte qu’elle soit suffisamment large pour « saisir une attitude générale ».
Les résultats varient à peine selon l’âge, le sexe ou le lieu de vie des sondés. En revanche, l’adhésion à l’énoncé est très sensible chez les personnes qui se définissent elles-mêmes comme d’extrême gauche ou d’extrême droite. Cette proximité avec les extrêmes politiques se traduit par une forte adhésion à l’énoncé de ceux qui ont voté, à la présidentielle, pour Marine Le Pen et – dans une moindre mesure – pour Jean-Luc Mélenchon.
Toute tendance politique confondue, les trois quarts des sondés estiment que c’est la finance internationale qui dirige le monde. Un monde qui serait également aux mains des médias – un énoncé auquel adhérent près de 45 % des sondés – et de pays étrangers en mal de domination – pour 44 % d’entre eux. Viennent ensuite la conspiration ourdie par des « groupes secrets tels que les francs-maçons » (27 % d’approbation) et « certains groupes religieux » (20 %).
- Source : Neotrouve via Alterinfo