Ecoutes US: en plein scandale, l’Allemagne pointe le "grand méchant Russe"
Quand l’Allemagne se fait écouter par Washington, c’est de la faute au « grand méchant Russe ». On aurait tort de rire de cette « blague », car ce n’en est pas vraiment une. Cela veut dire simplement que l’espionnage entre « amis » est considéré comme quelque chose de tout à fait normal, ou en tout cas d’inévitable, mais pas forcément malveillant. Ce pourrait être juste une routine, ne serait-ce que pour vérifier que l’on est toujours sur la même longueur d’onde, et cela ne regarde personne d’autre, pas même le public. C’est pourquoi les révélations de Wikileaks agacent plus les espionnés que les espions eux-mêmes. Le scandale n’est pas l’espionnage, mais le fait que le public en soit informé. D’où les tentatives de déplacer l’attention médiatique sur les Russes, par exemple, ou de faire des « révélations » inversées, comme en France. (RI)
Récemment publié, un rapport du ministère allemand de l'Intérieur est entièrement consacré à l'espionnage entrepris par la Russie en Allemagne. Il arrive en plein milieu du scandale des écoutes téléphoniques d'Angela Merkel par les services de renseignement américains qui ne sont néanmoins pas mentionnées dans le document.
Ce rapport semble politiquement engagé et semble traduire une volonté de créer l'image d'une "Russie malfaisante".
Les services de renseignement allemands ont publié un rapport concernant les activités des services secrets étrangers en République fédérale d'Allemagne. Ce rapport est totalement axé sur les activités des services de renseignement russes tandis qu'à peine quelques paragraphes sont consacrés à la Chine et à l'Iran.
Ce document a été rédigé par le ministère allemand de l'Intérieur et par l'Office fédéral de protection de la constitution. Ce sont des services d'espionnage et de contre-espionnage issus de l'Organisation Gehlen, un service de renseignement qui avait été créé après la guerre sous l'égide des Etats-Unis et qui était composé des officiers des services de renseignement nazis.
Dans le rapport, on rend publics des fait normalement cachés par les services de renseignement. Par exemple, ont été publiées des listes de questions posées aux agents allemands qui travaillent pour la Russie. Ces questions concernent notamment les sanctions économiques. Jamais un service de renseignement lucide ne publierait de pareils questionnaires.
La prédominance de la Russie dans ce rapport est surtout surprenante dans le contexte du scandale des écoutes téléphoniques d'Angela Merkel par des services de renseignement américains. Récemment, les médias ont publiés des documents de WikiLeaks prouvant que les conversations de la chancelière et de plusieurs ministères clés de la république allemande, ainsi que celles de trois présidents de la république française, avaient été espionnées par l'agence de renseignement américaine NSA.
- Source : Sputnik