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Particules fines : la RATP en état d'alerte permanent ! Et pas qu'un peu...

Auteur : Les mots ont un sens | Editeur : Stan | Samedi, 09 Mars 2013 - 11h25

Depuis quelques jours, tout le monde s'en prend au diesel et à ses particules fines... On en arriverait presque à oublier que l'air des couloirs de la RATP explose en permanence tous les seuils en vigueur. Et sans gazole...

Depuis quelques jours, les particules fines (notamment issues du diesel) sont attaquées de toutes parts. Le gouvernement et la presse annoncent qu'elles seraient responsables de 42 000 décès par an rien qu'en France : un chiffre sans doute surévalué, d'autres sources donnant entre 9 000 et 30 000 décès. Mais cela fait toujours beaucoup (trop). Et l'enchainement récent d'alertes à la pollution aux microparticules (à Paris, Marseille, Lyon, en Haute-Savoie, Haute-Normandie, Bretagne...) n'est pas vraiment de nature à rassurer.

Il existe deux types de particules fines : les PM10 dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres, et les PM2,5 dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres. Pour les PM10, l'OMS préconise de ne pas dépasser une concentration de 50 µg par m³ d'air. Pour les PM2,5, on descend à 25 µg/m³. Et celui qui dépasse ces seuils plus de trois jours par an bascule en zone "danger". Le seuil d'alerte est fixé à 80 µg/m³. Dont acte.

Quai des brumes...

L'air des couloirs de la RATP dépasserait-il ces seuils ? Que nenni... il les explose ! Selon les chiffres communiqués par la Régie concernant trois stations "représentatives des espaces souterrains de la RATP" (Auber, Châtelet et Franklin Roosevelt), la moyenne des PM10 sur l'année 2012 (de jour comme de nuit) a été de 35 µg/m³ à F. Roosevelt (Ligne 1), 83 µg/m³ à Châtelet (Ligne 4) et 232 µg/m³ à Auber (RER A). En se limitant aux périodes de pointe, qui concentrent l'essentiel du trafic, on grimpe respectivement à 42, 106 et 328 µg/m³. Soit, à Auber, 6.5 fois la limite préconisée et plus de 4 fois le seuil de déclenchement des alertes à la pollution ! Même topo du côté des PM2,5.

 

RATP ne manque pas d'air

La Régie minimise ces chiffres comme elle peut en comparant ses moyennes aux valeurs maximales dégotées dans d'autres contrées : A Toulouse et Lyon par exemple, où "les valeurs maximales horaires en PM10 sont comprises entre 200 et 500 µg/m³" et "à Londres, [où] des mesures ponctuelles ont révélé des teneurs variant de 500 à 1 120 µg/m³"... Tout de suite, ça rassure. Sauf que la RATP oublie de préciser qu'en matière de maximales, elle n'a rien à envier à personne : en 2012, le seuil de 200 µg/m³ de PM10 a été franchi à 300 reprises à Châtelet et plus de 4200 fois (plus de la moitié du temps) à Auber. Auber, où l'on atteint près de 95 fois les 800 µg/m³, soit 10 fois le seuil d'alerte ! Et concernant les PM2,5, on bat des records : les 250 µg/m³ (correspondant à 10 fois le seuil d'alerte) ont été allègrement franchis plus de 350 fois !

Pour éviter le mal de l'air, l'OMS préconise de ne pas dépasser 50 µg/m³ en PM10, une directive européenne sur l'air fixe une concentration moyenne maximum à 40 µg/m³, l'Afsset affirme que les microparticules sont dangereuses, même à faibles doses... mais rien n'y fait. Un scandale ? Pensez-vous... Le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) a émis un avis spécifique aux enceintes ferroviaires souterraines autorisant des concentrations allant jusqu'à 671 µg/m³. Tout roule...

Dis, Tonton, pourquoi tu tousses ?


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