Rejet du PaCS par les députés polonais : les «élites» contre-attaquent
Après l’échec en janvier de la tentative du gouvernement du libéral Donald Tusk d’imposer aux Polonais des unions civiles ouvertes aux couples homosexuels sur le modèle du PaCS français (notre article), les « élites » politico-médiatiques contre-attaquent. Mardi soir, les deux chaînes de la télévision publique faisaient campagne pour les revendications les plus extrémistes des milieux LGBT militants : la 1ère chaîne diffusait un documentaire sur une famille britannique où des enfants vivent heureux et équilibrés avec deux papas dont un « enceint ». Oui, « enceint », grâce aux avancées de la médecine il portait un bébé et lui-même et son entourage se comportaient comme s’il s’agissait d’une grossesse tout à fait naturelle. Le papa « enceint » s’est rendu à l’hôpital quand il a commencé à perdre ses eaux (sic) et la caméra observait ses contractions. Rien de plus normal, quoi. Pendant ce temps la 2e chaîne avait organisé un « débat » où le journaliste et 2 invités sur 3 étaient tous favorables au « mariage », à l’adoption, à la PMA et à la GPA pour les homosexuels. Le 3e invité était un prêtre catholique puisque, tout le monde le sait, seuls les catholiques sont suffisamment arriérés pour s’opposer encore à cet inéluctable progrès.
De son côté, Donald Tusk s’apprête à faire représenter au parlement un projet de PaCS à la polonaise et menace de rétorsion les membres de sa majorité qui s’aventureraient à voter une nouvelle fois contre, en leur faisant savoir qu’ils n’auraient plus leur place dans le parti Plateforme civique (PO) s’ils n’adhèrent pas à son programme. Un programme qui, pourtant, ne prévoyait pas de PaCS, rétorquent les conservateurs du PO. Mais cela, c’était avant que Donald Tusk ne vise pour la suite de sa carrière le poste de président de la Commission européenne, des visées encouragées par la chancelière allemande Angela Merkel. Il semblerait, et c’est en tout cas visiblement l’avis du Premier ministre polonais, que les plus haut postes européens ne soient désormais accessibles qu’aux personnes favorables à la dénaturation du mariage et aux manipulations médicales autour de la procréation puisque les autres sont forcément des « homophobes ». On ne va tout de même pas mettre des « homophobes » dans le style de Rocco Buttiglione à la tête des institutions européennes ! En 2004, ce démocrate-chrétien avait été présenté par l’Italie pour occuper le poste de commissaire européen chargé de la Justice, des Libertés et de la Sécurité. Sa candidature a alors été rejetée par le Parlement européen en raison de sa vision catholique de l’homosexualité et de la famille, une vision jugée incompatible avec cette haute fonction.
« Homophobes », c’est l’accusation reprise à l’égard des conservateurs du PO et du parti Droit et Justice (PiS) de Kaczy?ski, mais aussi à l’égard de tous les membres de la société civile qui se sont aventurés à exprimer leur opposition au PaCS polonais. Des professeurs d’université par exemple, qui sont harcelés de manière brutale par les associations LGBT, comme cet enseignant de l’Université de Pozna? qui a retrouvé à deux reprises sur la porte de son bureau des inscriptions insultantes à son égard et des croix gammées censées suggérer qu’il n’est qu’un misérable nazi dont le seul rêve serait de faire déporter tous les homosexuels en camp de concentration pour les faire périr dans les chambres à gaz. Parmi les inscriptions, on pouvait d’ailleurs lire « Les pédés au gaz ».
Pour une autre enseignante d’université, députée du PiS, une centaines d’universitaires ont demandé son renvoi de l’université pour les mots prononcés au parlement par lesquels elle affirmait, contre toute évidence scientifique, voudrait-on nous faire croire, que les couples homosexuels sont stériles. Autre tort de cette députée, avoir affirmé que le visage du député transsexuel « Anna Grodzka » faisait plus penser à celui d’un boxeur qu’à celui d’une femme et qu’il ne suffisait pas de se piquer aux hormones pour changer de sexe. Comme en France, les partisans des revendications LGBT tiennent la majorité des médias et sont très présents dans les partis politiques, et comme en France, ils cherchent à imposer des solutions dont le peuple ne veut pas. Mais le peuple est plongé dans les ténèbres de l’ignorance et de ses phobies entretenues par une Église catholique toute puissante et c’est aux « élites » de lui apporter les lumières, en le violentant un peu s’il le faut. Le peuple polonais se laissera-t-il faire ? Alors qu’un nouveau parti pro-LGBT se forme à gauche du PO, avec l’ancien président (et aussi ancien ministre du régime communiste) Aleksander Kwa?niewski, la perte par Donald Tusk de son électorat conservateur pourrait aussi le priver définitivement de sa majorité car toutes les élections récentes le montrent : contrairement à ses élites médiatiques, l’électorat polonais est majoritairement conservateur.
- Source : Eric Martin