Agression de Créteil : à qui profite le crime ?
Quelques jours après l’agression à Créteil d’un couple de confession juive, Bernard Cazeneuve a appelé à « faire de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une cause nationale » répondant ainsi aux voeux du président du CRIF. Effet d’aubaine ? on peut d’autant plus le penser que les mobiles de l’agression apparaissent avant tout crapuleux. Même le président de la communauté juive de Créteil doute fortement du caractère antisémite de l’acte, contredisant ainsi les déclarations du Premier Ministre, du ministre de l’Intérieur, du Président de la République et du Président de la LICRA. De fait, cette nouvelle « affaire d’antisémitisme » ressemble étrangement, en beaucoup moins sordide, à celle d’Ilan Halimi qui avait provoqué, il y a 8 ans, l’indignation politique et une énième campagne contre « l’antisémitisme des banlieues » alors que le crime était davantage motivé par l’argent que par la religion. La manipulation est toujours la même et les médias ne ménagent pas leurs efforts pour entretenir la fiction d’une France antisémite au mépris de toute déontologie journalistique. La question étant bien sûr de savoir à qui elle profite…
Les medias ont fait les choux gras de l’agression de Créteil. Fait divers a priori banal – de nombreuses agressions similaires ont lieu tous les jours en France – mais jugé intolérable par la classe médiatico-politique en raison de l’appartenance confessionnelle des victimes. L’occasion était trop belle pour les associations communautaires et celles de l’antiracisme institutionnel (qui sont d’ailleurs parfois les mêmes…) et elles ne se sont pas privées de dresser un tableau alarmiste de l’antisémitisme en France.
Recherche antisémitisme désespérément…
Pourtant, leurs déclarations sont loin de correspondre à la réalité. En dépit des exactions régulièrement commises par l’État Hébreu contre le peuple palestinien, avec la bénédiction de la communauté juive de France, l’opinion française reste désespérément judéophile. Le peuple français dans son immense majorité a une bonne image des juifs selon les sondages réalisés sur cette question. Le titre du journal Le Monde qui relaie l’un d’entre eux est trompeur : si une partie du peuple Français se plie de mauvaise grâce aux injonctions du sionisme, seule une minorité apparaît réellement antisémite : la déclaration selon laquelle « les juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de la finance, des médias ou de la politique » ne recueille l’accord que d’un quart des sondés. Face à cette réalité, il ne reste plus aux médias du système qu’à monter en épingle certains faits divers, voire au besoin à en fabriquer.
Antisémitisme et Islam : les liaisons dangereuses
La plupart des campagnes médiatiques contre l’antisémitisme ciblent prioritairement l’Islam. Dans l’agression de Créteil, le site Europe Israël prend bien soin de rappeler le profil ethnique des agresseurs : « deux blacks et un Nord-Africain ». Roger Cuckierman, le président du CRIF, n’a pas hésité à brandir la menace de l’islamisation de la France en déclarant que si l’Etat ne fait pas de cette cause nationale une ardente obligation, « les juifs partiront en masse et la France tombera entre les mains soit de la charia soit du Front National ». Ce dernier tombe pourtant dans le panneau du choc des civilisations quand Marine Le Pen déclare que « cela fait 15 ans que monte dans notre pays un antisémitisme qui est la conséquence de l’imprégnation de populations d’origine étrangère par le fondamentalisme islamiste ».
Fabrication médiatique de l’antisémitisme au service du néoconservatisme
Ces campagnes suivent le schéma classique de la guerre des civilisations qui met face-à-face occident judéo-chrétien et Islam barbare tout en tapant au passage sur les personnalités ou les groupes qui militent pour une réconciliation nationale avec les populations issues de l’immigration post-coloniale. Alain Soral et Dieudonné ont été une nouvelle fois mis en cause par la LICRA et le Premier Ministre qui les ont accusés d’être à l’origine d’un climat favorisant les agressions contre les juifs. Le procédé n’est pas nouveau et avait notamment fonctionné pour le drame d’Ilan Halimi quand Julien Dray et Eric Raoult avaient jugé Dieudonné responsable d’une montée de l’antisémitisme et donc indirectement du drame qui avait coûté la vie au jeune homme.
La théorie néoconservatrice est aujourd’hui l’idéologie dominante des élites mondialistes. Elle sert directement les intérêts de l’hyperclasse à tous les niveaux : stratégie du bouc émissaire musulman pour masquer les vraies responsabilités de la crise actuelle à l’intérieur sur fond de guerre civile larvée, justification du soutien ou de la participation de la France aux guerres de l’Empire contre les peuples d’Orient, à l’extérieur.
Mais le coût élevé pour le peuple français de la mise en acte de cette idéologie, aussi bien sur le front intérieur (tensions socio-ethniques) qu’extérieur (guerre militarisée), suppose une adhésion forte et massive à la théorie du choc des civilisations. Et pour cela, le drame de Créteil, tout comme les précédents, tombe à pic. Ces faits divers déclarés « antisémites » par les médias renforcent la fiction d’une communauté judéo-chrétienne assiégée par un Islam barbare et conquérant. Là est le moteur essentiel des campagnes victimaires et compassionnelles qui n’ont pour d’autre finalité que de monter les groupes religieux ou ethniques les uns contre les autres. Diviser pour mieux régner est une recette qui a fait ses preuves et que l’aggravation de la crise rendra de plus en plus précieuse pour la classe dominante et ses valets politico-médiatiques.
- Source : Nicolas Bourgoin