Moscovici l'assure:
Dans la foulée des projections pessimistes de Bruxelles vis-à-vis de la trajectoire économique de la France, le ministre de l'Economie a affirmé que le report de l'objectif des 3% était en bonne voie.
Au nom du gouvernement, Pierre Moscovici a commencé par "[prendre] acte" des prévisions économiques moroses de Bruxelles dévoilées vendredi matin. Plus pessimistes que celles de l'exécutif français, celles-ci tablent sur une croissance presque nulle de 0,1% cette année, et de 1,2% pour 2014. Surtout, la Commission européenne envisage pour cette année un déficit public de 3,7%, alors que Paris avait pour objectif d'atteindre les 3%.
Lors d'un point presse ce vendredi, le ministre de l'Economie a donc voulu "tirer les leçons" de ces chiffres moribonds. Et la première leçon, c'est bien sûr la négociation d'un report de l'objectif des 3% de déficit. D'après lui, "les conditions sont réunies" pour que la France arrive à ses fins. De fait, comme l'a souligné un peu plus tôt Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques, la Commission européenne n'exclut pas de repousser cet objectif à 2014. "Si des événements économiques négatifs et inattendus ayant des conséquences défavorables majeures pour les finances publiques se produisaient, alors le Pacte de stabilité et de croissance permettrait de repousser à 2014 l'échéance pour ramener le déficit nettement en dessous de 3%", a-t-il déclaré en conférence de presse.
Pas de collectif budgétaire en vue
Des propos encourageants pour le locataire de Bercy. Car, comme il l'a affirmé, Pierre Moscovici ne souhaite pas "ajouter l'austérité à la récession" dans la période actuelle. Le ministre a d'ailleurs précisé que le gouvernement n'était pas "en train de préparer un collectif budgétaire" pour tenter de maintenir à tout prix les objectifs de réduction des déficits précédemment affichés.
Mais même s'il arrive à faire passer cette pilule, Pierre Moscovici n'a pas caché son inquiétude. Ainsi, il a dit espérer qu'au bout du compte, la croissance serait "supérieure" en 2013 à la prévision de Bruxelles. De ce côté, il a promis que celle du gouvernement -qui sera établie "fin mars"-, serait "extrêmement sérieuse".