Un petit geste... et puis non, finalement. Dans le cadre de son plan de 50 milliards d'euros d'économies, le gouvernement avait décidé au printemps le gel des pensions de retraites. Mais devant la bronca des "frondeurs", Manuel Valls avait lâché du lest fin avril. Deux jours avant le vote crucial de son pacte de responsabilité, il avait alors accepté que les retraités les plus modestes (en-dessous de 1205 euros brut par mois) soient exemptés de cet effort. L’exception avait été incluse dans la loi de Finances rectificative cet été.
Rétropédalage ce vendredi : le ministère de la Santé annonce que les petites pensions seront finalement gelées comme les autres. L'explication ? "Les règles de revalorisation, du fait de la très faible inflation prévue pour 2014 (0,5% ndlr), conduisent à une stabilité des pensions", explique le ministère de la Santé. En clair : puisque les prix augmentent très peu, le pouvoir d'achat des retraités est préservé même sans gel.
Coup de pouce maintenu au minimum vieillesse
En tout, 6,5 millions de Français toucheront, au maximum, 7 euros en moins par mois. Dans les faits, cela revient à un gel d'un an et demi, puisque la date de revalorisation annuelle des retraites avait déjà été décalée cette année d'avril à octobre. Quant à l'économie escomptée par le gouvernement, elle repasse d'environ 1 milliard d'euros à 1,3 milliard d'euros.
En revanche, les services de Marisol Touraine précisent que les pensions des retraités au minimum vieillesse bénéficieront bien, "comme le gouvernement s'y était engagé, d'un coup de pouce en octobre prochain", sans toutefois en communiquer le montant. Cette mesure concerne ceux dont les ressources globales ne dépassent pas 792 euros par mois pour une personne seule et 1230 euros pour un couple.
Reste qu'à quatre jours du vote de confiance à l'Assemblée, ce changement de pied ne risque pas d'adoucir les députés dits "frondeurs", qui ont déjà annoncé qu'ils s'abstiendraient de soutenir Manuel Valls.