Remaniement : un gouvernement d’occupation nationale
La France est occupée. De manière insidieuse, certes, sans démonstration armée, mais elle est bel et bien occupée. Par une oligarchie au service d’intérêts économiques et financiers transnationaux, tout d’abord, mais également au service de l’idéologie qui sert de véhicule à ces intérêts, l’euro-atlantisme mondialiste et libéral, plus connu sous le vocable du Nouvel Ordre Mondial.
A cet égard, la composition du nouveau gouvernement du président Hollande est révélatrice d’une occupation de notre pays, tant sur le plan idéologique que politico-économique. Malgré une opinion publique très majoritairement opposée à la politique économique d’austérité initiée par le précédent gouvernement « socialiste » et qui ne croit plus dans les capacités de la majorité présidentielle à sortir le pays de la crise, le remaniement opéré par le président le plus impopulaire de l’histoire a consisté pour l’essentiel à éliminer les voix discordantes qui s’opposaient à la politique de rigueur mise en oeuvre sans succès depuis 2 ans, à savoir Arnaud Montebourg (qui fut pourtant membre des Young Leaders) et Benoit Hamon. A la place du premier, qui réclamait une politique de relance de la demande de type keynésienne, la nomination d’Emmanuel Macron, ancien banquier de la banque d’affaires Rothschild, sonne comme une véritable forfaiture pour un président qui déclarait lors de sa campagne « mon ennemi c’est la finance« .
Si les milieux financiers sont représentés au poste clef de ministre de l’économie avec Emmanuel Macron, c’est bien l’idéologie euro-atlantiste et les milieux d’affaire transnationaux à l’origine de la mondialisation et du Marché transatlantique qui se voient offerts les clefs du gouvernement français.
Ainsi, Emmanuel Macron, proche de Jacques Attali, est lui même un membre du groupe d’influence des Young Leaders, chargé de promouvoir la vision euro-atlantiste, promotion 2012, ainsi qu’invité du groupe Bilderberg pour sa session 2014. Cette nomination revient donc à placer la politique économique de la France directement entre les mains des milieux d’affaire euro-atlantiques.
Il en va de même pour ce qui concerne la promotion de Fleur Pellerin au poste de ministre de la culture et de la communication, elle qui fut également invitée à la session du groupe Bilderberg au printemps. Rappelons qu’en tant qu’ancienne secrétaire au commerce extérieure, elle fut également chargée du suivit des négociations du Marché Transatlantique. Ainsi, les milieux d’affaires transatlantiques ont placé leurs représentants directs aux postes politiques chargés de négocier leurs traités. Qui peut encore croire que les représentants politiques servent l’intérêt national ?
Les premières réactions à ce remaniement sont en toute logique venues du MEDEF qui place ainsi ses représentants à la tête de l’état. Pierre Gattaz, le patron des patrons, c’est ainsi félicité du renvoie des ministres les plus sceptiques par rapport à la « politique de l’offre » suivit par le gouvernement :
« c’est une bonne décision. C’est comme dans une équipe de foot. Si vous avez un Zinedine Zidane qui dit l’inverse, il ne joue pas. Il n’est pas possible de garder un ministre à une telle place quand on mène une politique de l’offre assumée. »
Sur son blog, il affichait déjà son enthousiasme le 18 août :
« le gouvernement fait ce qu’il faut et va dans la bonne direction. Pour une fois, reconnaissons-le ! »
L’artisan de ce remaniement, Manuel Valls, appartient aux mêmes cercles euro-atlantistes, il fut lui-même l’invité du groupe Bilderberg. Le président du groupe, Etienne Davignon, déclarait à son sujet :
« On n’est pas là pour faire sa promotion, mais il n’est pas exclu que ça lui soit utile et que ça lui ouvre aussi les yeux sur certains points» .
Manuel semble en effet bien avoir retenu la leçon.
Dernière promue d’importance, Najat Vallaud-Belkacem, nouvelle ministre de l’éducation nationale, est elle aussi passée par les Young Leaders, promotion 2007.
L’ensemble de ces nominations forme donc un gouvernement d’occupation nationale au service de la finance mondialisée et des milieux d’affaires transnationaux, comme une suprême trahison…
- Source : Ender