Y aura-t-il des alternatives au monopolisme mondial du FMI ?

Le FMI accorde depuis 70 ans les crédits et bénéficie du droit monopoliste de modifier les économies des pays débiteurs. Les Etats-Unis jouent toujours le premier violon bien que l’équilibre réel des forces dans l’économie mondiale ait sensiblement changé. Or, aucune domination n’est éternelle : il y aura, peut-être, prochainement, de nouveaux joueurs forts sur l’échiquier international.

Le directeur du Département d’analyste stratégique de la compagnie d’audit FBK Igor Nikolaev indique :

« La dynamique du développement économique d’autres pays prescrit les correctifs à apporter aux activités du FMI. Il est souvent critiqué à juste titre et il importe de prendre en considération ces objections. Le Fonds est une institution qui fonctionne à l’échelle mondiale et il faudrait instituer les organisations régionales. »

Les BRICS se sont entendus au récent sommet au Brésil d’instituer leur fonds de stabilisation. Un pool de réserves monétaires évalué initialement à 100 milliards de dollars protégera les monnaies nationales contre la volatilité des marchés financiers.

Et encore une initiative des BRICS présentée au sommet au Brésil : la banque qui permettra aux pays d’éviter l’influence excessive des institutions financières.

Dans le même temps, la dédollarisation des économies envisagée de plus en plus souvent ces derniers temps par les experts, est susceptible d’ébranler la domination du FMI. Un signal sérieux à ce processus a été donné dans le cadre des BRICS. La Russie et la Chine ont engagé les règlements en roubles en en yuans. Or, c’est un processus compliqué et prolongé, dit l’experte de la compagnie « Alpari » Dary Jelannova.

« De plus en plus de pays signent des contrats en contournant le dollar. Par exemple, le contrat gazier russo-chinois. Renoncer au dollar n’est pas simple. Les pays ne sauront évincer le dollar des règlements que dans une décennie. Il faut raffermir les rapports entre les pays prêts à de telles démarches, renfoncer les monnaies et réviser le système commercial mondial. »

Le rapport des forces change dans le monde, on voit apparaître de nouveaux centres d’influence. Les pays en développement accèdent à un niveau plus élevé et inventent des alternatives aux formats politiques et économiques désuets.

L’ancien monopoliste est remplacé par un nouveau : le système de coopération est reconstruit et, probablement, il serait aujourd’hui correct de fonder une multitude de banques régionales de développement, de conclure des accords bipartites et de rechercher d’autres alternatives économiques au FMI politisé et pro-américain.