Une ONG réclame une enquête sur les armes israéliennes qui « réduisent les victimes en cendres »
Israël a utilisé sans discernement des obus au phosphore blanc et des bombes aspirantes fournis par les États-Unis lors de ses attaques contre Gaza et le Liban.
Euro-Med Human Rights Monitor, basé à Genève, a publié le 30 avril un rapport demandant instamment une enquête sur l’utilisation potentielle par Israël d’armes thermiques illégales.
Un comité international d’experts doit être mis en place pour examiner les armes utilisées par Israël dans le cadre de son génocide dans la bande de Gaza, y compris l’utilisation potentielle de bombes produisant une chaleur si élevée que les corps des victimes se volatilisent, indique le rapport d’Euro-Med.
L’organisation de défense des droits de l’homme cite des témoignages reçus de Gaza qui révèlent un “nouveau degré d’horreur dans les tueries de la bande de Gaza”. Les corps des victimes palestiniennes semblent avoir été pulvérisés par les armes qu’Israël a utilisées contre les immeubles résidentiels.
“Des milliers de victimes sont toujours portées disparues, soit parce qu’il a été impossible de les retrouver sous les décombres en raison du manque d’équipement et de savoir-faire technique, soit parce que leurs corps ont été cachés par l’armée israélienne, ou parce qu’ils n’existent plus”, peut-on lire dans le rapport d’Euro-Med.
Le rapport poursuit : “Un certain nombre de victimes tuées lors de ces terribles raids israéliens sur des immeubles résidentiels ont disparu, et pourraient s’être transformées en cendres, ce qui soulève des questions sur le type de bombes utilisées lors de ces attaques”.
Les armes thermobariques, également appelées bombes aspirantes, sont des munitions en deux temps. La première charge disperse un fin mélange aérosol de matériaux allant du combustible à base de carbone aux particules de métal. La seconde charge enflamme les matériaux utilisés, créant une boule de feu, une onde de choc et un vide en aspirant l’oxygène environnant.
Le souffle de ces armes peut durer beaucoup plus longtemps que celui des explosifs conventionnels, ce qui leur permet de réduire des corps humains en cendres.
Selon le bureau des médias du gouvernement de Gaza, le personnel de la protection civile a trouvé des “corps sans peau” dans des charniers situés dans des hôpitaux de Gaza ayant fait l’objet d’un raid israélien.
Selon le rapport d’Euro-Med, “les conventions de La Haye de 1899 et 1907, les conventions de Genève de 1949 et le droit international humanitaire interdisent tous l’utilisation de bombes thermiques contre des civils dans des zones civiles peuplées. Le statut de Rome de la Cour pénale internationale qualifie également l’utilisation de bombes thermiques de crime de guerre”.
Israël a également déployé illégalement des armes au phosphore blanccontre des civils et des infrastructures civiles à Gaza et au Liban.
Selon une analyse du Washington Post, les munitions au phosphore blanc utilisées dans le sud du Liban ont été fournies à Israël par les États-Unis.
Le syndicat des comités de travailleurs agricoles de Palestine a déclaré qu’Israël utilise intentionnellement des armes chimiques sur les terres agricoles de la bande de Gaza afin de contaminer les sols, accroissant le risque de cancer pour les agriculteurs.
Dans une interview accordée à l’agence Anadolu, Moayyad Bsharat, directeur des activités de lobbying du syndicat agricole, indique également que Washington est le fournisseur de telles munitions à Tel-Aviv.
Bsharat a souligné que les attaques chimiques empoisonnent les terres de Gaza pendant cinq ans, et nuisent à la sécurité alimentaire et à la santé publique.
Traduction Spirit of Free Speech
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Le journaliste Madjid Zerrouky à bord d’un avion humanitaire : le choc des ruines de la bande de Gaza vues du ciel
Mardi 9 avril, une opération internationale d'envergure a permis de larguer 110 tonnes d'aide humanitaire au-dessus de la bande de Gaza. Le journaliste Madjid Zerrouky a pu assister à cette mission depuis un avion de l'armée française.
Madjid Zerrouky a décrit le spectacle des ruines et du paysage lunaire de l’enclave palestinienne comme un choc lorsque la rampe de l’avion s’est ouverte.
« Quand la rampe s’ouvre et que on voit ce qui est en bas, c’est un choc ! »
Un choc, c’est ainsi que le journaliste Madjid Zerrouky décrit le spectacle des ruines et du paysage lunaire de l’enclave palestinienne, bombardée depuis six mois par l’armée israélienne, lorsque la rampe de l’avion s’ouvre. Cette opération, un défi logistique, a mobilisé seize avions et des dizaines de militaires. La coopération avec Israël était également un enjeu majeur, puisque c’est l’armée israélienne qui autorise l’accès à leur espace aérien, bien que la bande de Gaza ne soit pas censée en faire partie. Malgré les défis et les risques, cette mission a permis de ravitailler une région isolée du nord de la bande de Gaza, où vivent encore plus de 300 000 personnes.
Si on ramène 110 tonnes au tonnage d’un camion, cela en fait une douzaine. Ce n’est évidemment pas du tout suffisant puisque avant la guerre, près de 500 camions entraient chaque jour dans la bande de Gaza…
- Source : The Cradle (Liban)