Parti de gauche et FN fustigent la réforme régionale
Le Parti de gauche, le Front national et les souverainistes accusent François Hollande de vouloir démanteler la République à travers sa réforme territoriale qui redessine la carte de France en 14 régions métropolitaines contre 22 actuellement.
Tous dénoncent la création de "grandes féodalités" qui vont éloigner un peu plus les élus des citoyens et, certains, une "privatisation rampante" des services publics, sans garantie aucune de faire des économies.
Le projet prévoit également la montée en puissance de l'intercommunalité et fixe comme objectif la disparition des conseils généraux pour 2020.
La nouvelle carte annoncée lundi soir suscite des résistances fortes à droite comme à gauche, sur la fusion controversée des régions Poitou-Charentes, Limousin et Centre, ou encore sur le statu quo pour la région Pays de la Loire ou la fusion de la Picardie avec Champagne Ardennes.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a tenté de désamorcer la fronde, affirmant que la réforme allait "forcément évoluer" à partir du moment où elle sera débattue, d'abord au Sénat puis à l'Assemblée nationale.
Deux textes devraient être examinés en conseil des ministres le 18 juin.
Pour la présidente du FN, Marine Le Pen, la création de grosses régions sur le modèle allemand des Länder, "vieille revendication de l'Union européenne, (...) est une menace pour l'unité nationale et l'indivisibilité de la République".
"Rapidement, les grands féodaux à la tête de ces grosses régions sans cohérence se lanceront dans une nouvelle course aux compétences et seront sollicités pour discuter directement avec Bruxelles, passant outre l'échelon national", écrit-elle dans un communiqué.
La dirigeante du FN estime que l'approfondissement de la décentralisation à travers ces grosses féodalités "sera coûteuse pour les finances publiques", d'autant que "personne n'est capable de justifier les économies avancées".
"PRIVATISATION RAMPANTE"
Enfin, "la naissance d'immenses territoires régionaux, conjuguée à la disparition annoncée des départements, sera un dangereux accélérateur de la désertification rurale", dénonce-t-elle.
Pour le Parti de gauche, dont le chef de file est Jean-Luc Mélenchon, François Hollande, en pleine crise de légitimité, "se donne le droit de réorganiser la France en profondeur ou plutôt de la faire disparaître".
"Exit en effet une République une et indivisible répondant aux valeurs de solidarité et d’égalité des citoyens, voilà le retour d’une France d’ancien régime au service de grands barons", écrit-il dans un communiqué.
"Derrière l’effacement de fait des communes, échelon de base de la démocratie locale, et des départements au profit d’intercommunalités d’au moins 20.000 habitants, de métropoles et de 14 grandes régions est programmée la privatisation rampante des services publics de proximité et l'éloignement des lieux de décision des citoyens", poursuit-il.
Nicolas Dupont-Aignan, le chef de file de Debout la France, estime lui aussi que la réforme territoriale "va encore plus éloigner les élus du peuple".
"Ces immenses régions sont des monstres, c'est le retour à la France des féodalités", a-t-il déclaré sur Sud Radio.
- Source : Gérard Bon