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La « synagogue de Satan » s'exprime: George Soros revendique avoir joué un rôle dans la crise ukrainienne

Auteur : Egalité é Réconciliation | Editeur : Stanislas | Dimanche, 01 Juin 2014 - 20h58


Invité de CNN le 25 mai dernier, George Soros a revendiqué son rôle dans les événements qui secouent actuellement l’Ukraine. Il a également désigné Vladimir Poutine comme l’ennemi à abattre. Les deux plus grandes menaces, selon le milliardaire étasunien, seraient une Europe des populismes recentrée sur la Russie et l’alliance entre Pékin et Moscou contre les États-Unis.

Transcription complète

CNN : George Soros a construit une des grandes fortunes du monde en pariant sur les tendances mondiales. Et il est profondément préoccupé par l’évolution politique des événements, en Ukraine en particulier et en Europe en général. De retour de cette région, il me rejoint pour parler de ce qu’il a vu, de ce qu’il pense, et d’où il place son argent. George Soros, c’est un plaisir de vous recevoir.

George Soros : Pareillement…

D’abord l’Ukraine : l’une des choses que beaucoup de gens reconnaissent sur vous, c’est que, pendant les révolutions de 1989, vous avez financé un grand nombre d’activités dissidentes, des groupes de la société civile en Europe de l’Est, en Pologne, en République tchèque. Faites-vous des choses similaires en Ukraine ?

Eh bien, j’ai créé une fondation en Ukraine avant que l’Ukraine ne devienne indépendante de la Russie. La fondation a fonctionné depuis lors et a joué un rôle important dans les événements actuels.

Pensez-vous que l’Ukraine sera en mesure de faire valoir une sorte d’indépendance vis-à-vis de la Russie, un alignement avec l’Occident, peut-être pas un alignement spécifique comme membre de l’OTAN, mais une sorte d’orientation vers l’Ouest ? Ou alors les Russes seront toujours là pour les arrêter ?

Non. Poutine va essayer de déstabiliser l’Ukraine. Mais les Ukrainiens, la grande majorité des Ukrainiens, sont déterminés à être indépendants de la Russie. Ce ne sera pas facile, parce que Poutine a orienté son régime pour déstabiliser l’Ukraine, parce que c’est une menace pour la Ru … pour son régime en Russie. Si vous avez la liberté, la liberté des médias et ainsi de suite, et une économie florissante, cela rendrait son régime insoutenable.

Il accuse les Ukrainiens d’être antisémites, et de compter dans leurs rangs plein de fascistes antisémites. Vous opérez en Ukraine. Vous êtes d’origine juive. Avez-vous détecté un antisémitisme virulent en Ukraine ?

Eh bien, l’antisémitisme fait partie de l’ADN de cette partie du monde. Donc, il y a de l’antisémitisme. Mais il y en a beaucoup plus à l’est, dans la partie dominée par la Russie. C’est cette … cette soi-disant république indépendante où il y a eu réellement… en fait des atrocités contre... contre les Juifs et… et les Tziganes.

Vous avez été très pessimiste ou… sombre à propos de l’Europe. Pensez-vous que dans la situation de l’Ukraine, on peut voir un autre aspect de la tragédie de l’Europe, le manque d’action collective ?

Malheureusement, l’Europe est très faible. Elle est préoccupée par ses problèmes internes, qui sont en suspens. L’euro, la crise de l’euro n’est plus une crise financière et se transforme en une crise politique. Et vous allez le voir dans les élections. Et… et Poutine...

Expliquez ce que cela signifie. « Vous allez voir dans les élections », parce que vous allez voir la montée des nationalistes, des forces anti-européennes ?

Oui. Et curieusement, ils sont pris en charge par la Russie et les pro-russes. Donc, la Russie a émergé comme une alternative à l’Union européenne. Poutine est en quelque sorte sorti du placard en Ukraine avec une idéologie qui est nationaliste, basée sur le nationalisme ethnique. On pourrait appeler cela le « russisme »...

D’accord…

C’est un nouveau mot pour le décrire, parce que je ne veux pas l’appeler nazi, car il est très similaire à ce que vous aviez dans l’entre-deux-guerres... Le fascisme, vous savez...

En protégeant les groupes ethniques par la force militaire, si nécessaire...

Eh bien, c’est plus que cela. C’est comme une idéologie, une nouvelle sorte de mythe de la supériorité russe. Si vous… ceux qui regardent les discours de Poutine, il a effectivement révélé ce nouveau mythe de la supériorité génétique russe. Vous pourriez avoir entendu précédemment cela venant de quelqu’un d’autre. C’est un… une nouvelle idéologie basée sur la supériorité ethnique russe.

Et comme vous le dites, beaucoup de ces nationalistes qui nous… qui réussissent dans ces élections européenne… à l’échelle européenne semblent très pro-russes...

Oui.

... que ce soit sur la gauche ou la droite. Pensez-vous que ce nationalisme pourrait briser l’Union européenne ?

Oui. C’est une menace réelle. Et l’Europe doit le reconnaître. Et nous devons le reconnaître, en fait. Nous avons besoin d’une politique étrangère bipartite. Nous avions l’habitude d’en avoir une et nous l’avons perdue. Nous avons donc besoin de la rétablir, car c’est une menace réelle. C’est une menace pour l’Amérique, aussi, parce que ce qui se passe en Ukraine et en Europe va avoir des répercussions en Asie. Vous savez, le forage chinois qui établit les faits sur le terrain ...

D’accord.

... au Vietnam...

(Inaudible ) avec le Vietnam.

... est une conséquence directe. Et Poutine est en Chine. Et ils ont un intérêt commun. Ils sont en train d’en établir un, qui est en fait anti-américain.

Des mots qui font réfléchir ! George Soros, je vous remercie beaucoup d’être venu.


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