Ségolène Royal prend la mesure qui s'impose : le dîner de copines !
À bord de l’engin spatial «Élysée», l’ex-concubine de monsieur Spock, l’androïde Ségolène Royal, vaque à ses occupations intersidérales. Les déroutes électorales survenues sur terre ne sauraient entamer son moral en kevlar made in ENA. Aaah je ris de me voir si belle en ce miroir ! Ses chants traversent l’espace et enchantent toute la galaxie…
Hélas, parfois l’ennui gagne l’héroïne. L’apesanteur 24 h sur 24 finit par lasser même les plus joyeux boute-en-train. Alors pourquoi ne pas organiser une petite réunion d’agrément avec les occupantes des autres vaisseaux spatiaux ? Allez… Ni une ni deux. Je-t’en-va convoquer toute la smala féminine des ministères pour une de ces causeries dont la science-fiction se souviendra. Une date dans l’histoire ! L’événement que les enfants des années 3000 apprendront par cœur. Admiratifs. Mai 2014, au pire de la déroute gouvernementale, Ségolène Royal organise «un dîner entre copines». Austerlitz balayé, 1515 Marignan oublié. On a trouvé mieux.
Et c’est ainsi que notre ministre de l’Écologie, au sommet de son art, a réuni hier les Taubira, Touraine, Lebranchu, Filippetti et consorts pour «un dîner convivial sans ordre du jour particulier». L’idée de génie. Celui qui n’est pas fait pour exercer un boulot se dirige naturellement vers une autre activité. En cela, Ségolène Royal est la sagesse incarnée. «On évitera de parler de travail», a-t-elle prévenu. «Ah ben, on préfère ça ! », ont répondu en chœur les lecteurs. Surtout, ne touchez plus à rien, dînez entre vous, faites du canevas, des sudoku, papotez gaiement mais, s’il vous plaît, n’abordez aucun sujet politique. De grâce, aucune décision !
Au-delà de cette réunion que certains auront jugée dérisoire, le message est grand. Pourquoi s’entêter, nous dit, en filigrane, cet événement majeur du quinquennat. À bout de force, à bout d’arguments, parvenu aux limites de la compétence, la lucidité implore de passer à autre chose : un dîner festif entre femmes ministres, une surpatte dans le bureau de monsieur Spock, projection de films, course de limousines, tournoi de pétanque avec l’équipe de Libération, les amusements à la portée d’un homme d’État sont infinis. De quoi tuer le temps jusqu’en 2017.
Trois années ne passent pas en un clin d’œil. Au cœur du marasme, Ségolène Royal montre le chemin. Arrêter tout. Ne rien faire et parler d’autre chose. Jeanne d’Arc des thés dansants, général de Gaulle des dîners en ville, elle crée la diversion, remplit l’espace et sauve la France… Intersidérant, non ?
- Source : Jany Leroy