L’armée israélienne utilise la grande synagogue de Paris comme base de recrutement

Lundi prochain, un représentant de l'armée israélienne organisera une séance de «recrutement» au coeur d'une éminente synagogue parisienne.

Mauvaise publicité pour Tel Aviv : depuis une semaine, la presse internationale a consacré de nombreux articles au sujet de la mort de deux jeunes Palestiniens, tués à balles réelles par l'armée israélienne.

Le 25 avril, Panamza publiait un article relatif à une certaine schizophrénie de la classe politico-médiatique hexagonale, obsédée par le départ de "jihadistes" en Syrie et silencieuse sur l'engagement problématique de Français dans Tsahal, une armée en infraction avec le droit international et adepte d'un usage excessif de la force comme l'a encore récemment souligné l'ONG Amnesty International.

Aujourd'hui même, ce deux poids deux mesures trouve son illustration dans le traitement policier démesuré, relayé par une complaisante couverture médiatique, du cas de Souad Merah. A l'inverse, qui a évoqué le fait suivant, rapporté dès ce vendredi soir par Panamza: lundi prochain, l'ambassade d'Israël se servira de la grande synagogue de Paris comme base de recrutement pour l'armée israélienne.

L'information est vérifiable sur le site de l'ambassade. Extrait:

L'Ambassade d'Israël souhaite informer la Communauté juive de l'arrivée d'un représentant de TSAHAL (l'armée israélienne) à Parisle 26 mai entre 18h30 et 20h.

La rencontre aura lieu à la Grande Synagogue de la Victoire, 44 rue de la Victoire, 75009 Paris.

Le représentant donnera une conférence sur la politique de recrutement de TSAHAL, suivi par une session de questions générales du public.

Faisons un parallèle avec Dalil Boubakeur. Président du Conseil français du culte musulman (depuis juin 2013) et recteur de la Grande Mosquée de Paris (depuis 1992), l'homme a été récemment élévé au grade de grand-officier de l'Ordre national du mérite par Manuel Valls. Le décret a été acté le 14 mai, soit une semaine après son annonce médiatisée d'une "charte" du "vivre ensemble" dévoilée au Figaro et destinée spécifiquement aux musulmans pour les détourner de "l'extrémisme". Imagine-t-on alors Dalil Boubakeur organiser un "recrutement" pour le jihad en Syrie sous la tutelle de l'Arabie saoudite? Une telle incongruité ferait la Une des journaux et susciterait des débats enflammés entre camarades éditoralistes sur les plateaux de BFM TV et d'I Télé.

Sur le cas israélien, silence radio généralisé. Par crainte d'être accusé d'antisémitisme pour avoir exposé des faits embarrassants comme l'illustre la grotesque affaire Aymeric Caron?

Résumons: un diplomate proche de l'extrême droite israélienne peut donc utiliser une synagogue française -dont la propriété revient à la Ville de Paris- comme pôle de recrutement à destination d'une armée étrangère d'occupation sans que le moindre tollé politico-médiatique n'ait lieu.

Qui est le référent prestigieux de la Grande Synagogue de la Victoire?

Son président d'honneur est Éric de Rotschild, richissime homme d'affaires, président du Mémorial de la Shoah, viticulteur "casher" à succès et président du "Service de protection de la communauté juive de France". En 2007, ce mécène communautaire avait également contribué au lancement du fonds d'investissement Business Angels mené par Aziz Senni (un entrepreneur et ex-participant aux voyages israéliens du Comité juif américain désomais investi dans la politique locale en faveur de l'UDI et de l'UMP).

Curieux mélange des genres: une nation étrangère comme maîtresse de cérémonie, un bâtiment religieux français transformé en lieu d'accueil, une armée coutumière des crimes de guerre qui tient son stand et un aristocrate en guise d'hôte. Le tout dans un silence assourdissant.

À vous de briser l'omerta et de faire passer l'info.