La pilule anti-COVID de Merck revient par la fenêtre
Merck, connu sous le nom de MSD en dehors des Etats-Unis et du Canada, a annoncé le démarrage d’un essai clinique de phase 3 pour évaluer son antiviral oral expérimental contre le Covid-19, baptisé Lagevrio ou molnupiravir. En fait, il s’agit d’un médicament déjà existant et jugé comme dangereux par de nombreux scientifiques.
Merck a récemment annoncé le lancement de l’essai clinique de phase 3 MOVe-NOW. Cette étude mondiale vise à évaluer l’efficacité et la sécurité de LAGEVRIO™ un antiviral oral expérimental conçu pour traiter les adultes atteints de COVID-19 présentant un risque élevé de progression vers des formes graves de la maladie. Notons que ce traitement est destiné aux adultes à haut risque et il a déjà obtenu l’autorisation d’utilisation d’urgence (EUA) aux Etats-Unis, en Australie et au Japon. Le traitement oral du laboratoire Merck a été conçu pour réduire le risque de formes graves et d’hospitalisations. Nombreux sont les pays qui ont décidé d’autoriser son utilisation après la publication des premières données qui ont prouvé l’efficacité du produit, mais en passant largement sous silence les effets secondaires du médicament, déjà connus.
Les détails sur l’étude
Le début de l’essai clinique de phase 3 visant à évaluer le traitement contre le Covid-19 nommé Lagevrio est annoncé par Merck. L’étude est baptisée MOVe-NOW. Elle est lancée dans le but de vérifier l’efficacité et l’innocuité de ce médicament antiviral administré par voie orale. Cette étude mondiale multicentrique, randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo sera menée sur environ 3.082 individus âgés de 18 ans et plus, testés positifs au Covid-19 et présentant des signes ou des symptômes depuis au moins quatre jours. .
Les personnes qui ne peuvent pas recevoir le nirmarelvir/ritonavir en raison des problèmes d’allergie, d’inaccessibilité ou d’interactions médicamenteuses sont exclues de l’étude. Pour rappel, le Lagevrio est destiné aux adultes atteints de Covid-19 à haut risque. Il a déjà bénéficié d’une autorisation d’utilisation d’urgence dans différents pays incluant les Etats-Unis, le Japon et l’Australie.
Lors de l’étude MOVe-Now, les experts vont utiliser une formulation différente du traitement, dont deux comprimés plus petits de 400 mg par dose, au lieu de 4 gélules de 200 mg par dose. Autrement dit, les patients vont prendre 4 comprimés par jour au lieu de 8 gélules par jour, ce qui est le cas actuellement. L’étude sera menée dans plusieurs pays du monde incluant les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, le Taïwan, l’Italie, la France, l’Espagne, la Pologne, le Mexique, l’Ukraine, la Colombie et bien d’autres.
Le Lagevrio sera aussi associé au remdesivir qui sera le traitement de base. Les chercheurs vont donc faire en sorte que les personnes qui ont plus de risque de développer le Covid-19 sévère puissent accéder à ce médicament antiviral. En somme, certains participants seront traités avec du remedisivir et du Lagevrio, tandis que d’autres redevront un placebo à la place du Lagevrio. Notons que l’objectif dans cet essais clinique de phase 3, c’est d’évaluer l’efficacité et la sécurité du Lagevrio.
Les critères d’évaluation
Les chercheurs vont en effet prendre en compte différents critères pour mesurer l’efficacité et l’innocuité du Lagevrio dans le traitement du Covid-19. Ils incluent le pourcentage des participants hospitalisés ou décédés pour une raison quelconque et qui ont eu une visite médicale liée au Covid-19 jusqu’au jour 29 de l’essai ; le pourcentage des participants ayant subi un effet secondaire du traitement ainsi que le pourcentage des participants ayant arrêté la prise du Lagevrio suite à un évènement indésirable. Un suivi prolongé d’environ 5 mois et demi après la fin du traitement sera au programme. Le but des chercheurs est d’identifier les séquelles post-aiguës du Covid-19.
Malgré ses promesses, LAGEVRIO reste soumis à des limitations strictes. Le traitement n’est pas recommandé pour les femmes enceintes en raison des risques potentiels pour le fœtus et n’est pas destiné à la prophylaxie ou aux patients hospitalisés. De plus, des précautions sont nécessaires pour les hommes en âge de procréer et les femmes allaitantes.
Pour mémoire, durant la crise COVID, le Département américain de la Santé avait commandé 1.7 million de doses pour 1,2 milliard de dollars (980 millions d’euros). A l’époque, le prix d’une dose s’élevait à 700 dollars soit environ 603 euros. A l’époque, Olivier Veran avait également commandé 50.000 pilules anti-COVID Merck, qui auraient coûté 35 millions d’euros à la France. Olivier Véran avait alors déclaré :« Vaccination plus traitement antiviral plus anticorps monoclonaux égale impact sanitaire bien moindre ». Dans un avis rendu en décembre 2021, la Haute Autorité de Santé (HAS) française a cependant refusé son utilisation.
Ce médicament est en fait le recyclage d’une molécule déjà connue, envisagée comme traitement de l’hépatite C en 2003, mais rejetée car jugée trop dangereuse, d’après un article scientifique publié en août 2021, le molnupiravir a une grande efficacité antivirale mais son utilisation comporte de gros de risques cancérigènes, de malformations du fœtus ou d’incidences sur la fertilité masculine. Selon une étude, l’usage du molnupiravir ferait naître des mutations du coronavirus, qui pourraient se transmettre à d’autres patients.
- Source : Le Courrier des Stratèges