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Dimanche, 22 Déc. 2024

Résultats du G-20 : les États-Unis, l’Allemagne et la France laissés sur la touche

Auteur : Mikhail Zubov | Editeur : Walt | Vendredi, 22 Nov. 2024 - 11h43

Nous avons tenté ici de réveiller les Français de la propagande chauvine qui voue notre pays au déclin, la manière dont Macron a été méprisé au G20 plus encore presque que Biden. Lula après les illusions d’une victoire des démocrates, ses propres revers électoraux et la quasi-déclaration de guerre de Biden suivi par Macron, s’est ressaisi et sa relation privilégiée avec la Chine a marqué le choix de la paix et du développement dans ce monde multipolaire. Le vote d’une résolution finale qui refusait la condamnation de la Russie et pourtant pesait de tout son poids sur la fin de la guerre en Ukraine a été adopté et imposé en leur absence au sinistre trio. Nous ne pouvons pas nous réjouir du mépris de notre pays dans lequel nous conduit Macron mais nous pouvons mieux comprendre le sens de notre combat qui revient à s’en prendre à nos propres généraux selon la formule consacrée.

Danielle Bleitrach

*

La principale sensation du sommet du G20 de Rio de Janeiro a été le format dans lequel la déclaration finale a été adoptée : cela s’est produit à la fin de la session plénière, alors que les dirigeants des États-Unis, de la France et de l’Allemagne étaient absents de la salle.

Biden, Macron et Scholz pensaient qu’une session séparée serait consacrée au document final, mais l’hôte du sommet, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a soumis la question à un vote sans eux.

En conséquence, pour la première fois depuis le début de la SVO, le forum planétaire a adopté un document qui ne contenait aucune critique à l’égard de la Russie. Et la Russie, à son tour, a accepté le paragraphe de la déclaration finale qui traite de la situation en Ukraine.

«Nous sommes d’accord parce que l’élément principal de ce document est un appel à une conversation honnête et raisonnable sur la paix sur des bases réalistes», a déclaré Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse.

Le président français Macron, qui avait échangé une poignée de main avec Lavrov la veille, a quant à lui fait une déclaration déçue :

«Le communiqué a été fermé par le président Lula. Il ne correspondait pas à la position que nous aurions pu prendre. Le texte aurait gagné à être plus franc», s’est plaint le Français.

Aujourd’hui, dans un contexte d’escalade des tensions internationales, peu de gens se souviennent que le club du G-20 a été créé non pas pour signer des déclarations politiques, mais pour résoudre des questions purement économiques. Le «G-20» s’est réuni pour la première fois en réponse à la crise financière mondiale de 1997-1998, dont on se souvient en Russie sous le petit nom de «défaut».

Par conséquent, les économistes attendent toujours des sommets du G-20 qu’ils ne discutent pas de questions de guerre et de paix, mais qu’ils prennent des décisions sur des questions financières et commerciales. Konstantin Smirnov, observateur économique indépendant, a expliqué à Svobodnaya Pressa les événements économiques intéressants qui se sont déroulés en marge du forum de Rio de Janeiro.

«SP» : Konstantin Sergeevich, le G20 s’est-il finalement politisé ou se souvient-on encore de son objectif économique ?

 Ces dernières années, la discussion des risques et des défis géopolitiques lors des sommets l’emporte sur les disputes économiques, mais le G20 de Rio a été meilleur de ce point de vue.

Le «Sud collectif» a remporté une victoire certaine sur l’«Ouest collectif», non seulement en adoptant le texte de la déclaration sur l’Ukraine et Gaza tel qu’amendé par les «amis de la paix».

La déclaration appelle également à une réforme des organes directeurs internationaux, notamment le Conseil de sécurité de l’ONU, mais aussi le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Le Conseil de sécurité devrait veiller à ce que personne n’impose de sanctions sans son approbation. Seules les sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies sont légitimes.

Le FMI et la Banque mondiale doivent cesser de tenter d’utiliser la monnaie mondiale comme arme économique.

Après le sommet des BRICS à Kazan, de nombreux analystes ont eu l’illusion que les pays des BRICS avaient abandonné l’idée d’une monnaie unique.

Mais en marge du G-20, il est devenu évident que ce n’est pas le cas. La question d’une nouvelle monnaie de réserve qui empêcherait les émetteurs de dollars d’abuser de leur situation a de nouveau été soulevée. La finance ne doit pas vivre uniquement du dollar.

Il est également intéressant de noter qu’un accord de coopération des BRICS avec l’Italie a été signé à Rio. C’est une réponse à ceux qui prétendent que le groupe des BRICS est fermé à l’Occident.

«SP» : Et quels types de projets communs les BRICS et les pays occidentaux peuvent-ils avoir ?

 La décision prise à Rio de créer une «Alliance pour combattre la faim» en est une illustration. L’accord sur la création de cette Alliance a été signé non seulement par tous les participants au G-20, mais aussi par tous ceux qui ont été invités au sommet. Ainsi, 82 pays ont déjà adhéré au projet.

Il s’agit de l’approvisionnement en denrées alimentaires des pays pauvres, et pour la Russie, c’est une solution très favorable. Elle nous permettra d’éviter les sanctions sur les livraisons d’engrais minéraux et facilitera également l’affrètement de navires, qui est à nouveau compliqué en raison des sanctions.

«SP» : L’UE nous a acheté une fois et demie plus d’engrais minéraux cette année que l’année dernière. Où sont les sanctions ?

 C’est vrai, le gaz pour la production d’engrais est devenu cher, et l’UE a augmenté ses achats d’engrais auprès de la Russie. Mais il existe des sanctions sur la fourniture de ces mêmes engrais à d’autres pays. Et des dizaines de milliers de tonnes de nos engrais destinés à l’Afrique ont été arrêtées dans les ports européens.

La situation de ces engrais n’était pas claire jusqu’à présent.

Étant donné que la Russie (en partie avec le soutien de la Turquie) a déjà élaboré des modèles de fourniture gratuite de céréales aux pays les plus pauvres d’Afrique, Moscou pourrait devenir le chef de file de cette alliance. Cette éventualité est particulièrement probable si la SVO se termine ou cesse d’attirer l’attention.

Le sommet du G-20 à Rio a montré que la voix des BRICS au sein du G-20 est en train de devenir l’une des plus décisives. Cela signifie qu’il y aura moins de politique au G20 et plus de réalisme, de contacts économiques et de projets.

Traduction de Marianne Dunlop - Histoire et Société

***

Reuters : Le président brésilien a interrompu les discussions du G20 sur l’Ukraine, irritant les Européens

Les délégués européens au sommet du G20 au Brésil ont été mécontents de la décision du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva de conclure rapidement les négociations et de publier la déclaration finale du groupe un jour plus tôt afin de raccourcir les discussions tendues sur la situation en Ukraine, rapporte Reuters, citant ses sources.

La publication note que depuis le début du conflit, il est difficile de parler de l’Ukraine lors des réunions du G20, car les représentants de la Russie et de ses alliés sont assis à la table.

Habituellement, un communiqué est publié à la fin d’un sommet, mais le président brésilien a décidé d’approuver le texte à la fin de la séance plénière de lundi – à un moment où les dirigeants de la France, de l’Allemagne et des États-Unis n’étaient pas présents dans la salle.

«Le communiqué a été clôturé par le président Lula. Cela ne correspond pas à la position que nous pourrions prendre».

Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi soir aux journalistes, ajoutant que le texte aurait pu définir plus clairement l’attitude envers la guerre.

Un responsable européen a qualifié de «cruelle» la manœuvre du dirigeant brésilien, ajoutant que son pays avait décidé de respecter le droit de l’hôte du sommet de décider quand publier une déclaration commune, écrit Reuters.

«Il devient évident que les tensions géopolitiques affectent le G20. Le vent du changement dans les relations internationales se renforce», a déclaré le chancelier allemand Scholz.

Rappelons que Zelensky n’a pas été invité au G20 de Rio de Janeiro, mais c’est ce qu’il voulait…

source : Top War


- Source : SVPressa (Russie)

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