OTAN : Mark Rutte confirme la priorité de la guerre contre la Russie sur le front ukrainien

La tournée mondaine du nouveau Secrétaire de l'OTAN, Mark Rutte, s'est voulue rassurante : la ligne Stoltenberg reste inchangée, car elle est systémique et ne dépend justement pas des visages au poste de Secrétaire général. Donc le soutien à l'Ukraine est maintenu, quoi qu'il se passe, notamment aux Etats-Unis, puisqu'une partie des mécanismes de commandement (ou d'exécution ?) est transférée vers la bonne vieille Europe. La guerre contre la Russie reste la priorité de l'Axe atlantiste.

Le nouveau Secrétaire général de l'OTAN est allé symboliquement à Kiev le 3 octobre pour son premier déplacement officiel, montrer ainsi la continuité dans l'élément-clé pour le monde global, que constitue la guerre atlantiste sur le front ukrainien. L'aide va continuer et Mark Rutte de déclarer :

"L’Ukraine est plus proche que jamais de l’OTAN.

Et elle continuera sur cette voie jusqu’à ce que vous deveniez membre de notre Alliance.

J’attends ce jour avec impatience".

A Londres, il continue son discours sur la continuité profonde de la ligne atlantiste, indépendamment des aléas de politique nationale, qui ne peuvent porter atteinte à l'intérêt supérieur globaliste. Et Rutte alors de déclarer :

«Donc, vraiment, arrêtez de vous inquiéter d'une présidence Trump», a-t-il lancé aux journalistes devant le 10 Downing Street. «Je ne suis pas inquiet parce que je suis absolument convaincu que les États-Unis seront parties prenantes parce qu'ils comprennent que ce n'est pas seulement de l'Ukraine dont il s'agit mais aussi d'eux-mêmes», a-t-il ajouté.

La cerise sur le gateau a été posée le 14 octobre, lors de la visite de Mark Rutte au tout nouveau commandement de l'OTAN en Allemagne, qui doit désormais coordonner les programmes de formation et d'aide militaire en faveur de l'Ukraine. L'échec de la réunion de Ramstein, en raison de l'absence du maître américain, montre que les mécanismes de gouvernance globaliste doivent un temps se déplacer en Europe, afin d'assurer la continuité dans l'approvisionnement du front ukrainien. Comme on peut le lire sur le site de l'OTAN :

"Dans le cadre du NSATU, l’OTAN coordonnera les livraisons d’équipements militaires (pièces d’artillerie, munitions et moyens de défense aérienne) et les activités de formation militaire organisées par les pays membres et leurs partenaires, et elle aidera les forces ukrainiennes à être parées pour l’avenir".

En tout cas, en attendant d'avoir un peu plus de visibilité aux Etats-Unis. Car si, en effet, les élections américaines ne changeront pas radicalement la donne, elles peuvent compliquer le jeu, si par hasard Trump arrive à les remporter. 

Et en Allemagne Rutte d'y aller aussi de sa petite phrase :

"En parlant avec les troupes, M. Rutte a déclaré que les personnels de la caserne constituaient les éléments précurseurs des 700 personnes qui seraient stationnées à Wiesbaden et dans des pôles logistiques sur le flanc oriental de l’Alliance. Il a indiqué que ce nouveau commandement ferait réellement la différence pour l’Ukraine sur le champ de bataille et qu’il contribuerait grandement à la sécurité de l’Alliance".

Les visages changent, pour éviter la fatigue et donner l'illusion d'une rotation des élites, mais justement le changement de visages permet d'éviter la rotation des élites et de préserver ainsi la même ligne. D'ailleurs, L'UE vient de reconduire pour deux ans sa mission militaire en Ukraine. L'Axe atlantiste n'a absolument pas en vue une négociation, une reconnaissance de la nouvelle réalité territoriale en faveur de la Russie. Il continue le conflit.