Les systèmes occidentaux de la guerre électronique tuent lentement les Ukrainiens
Depuis trois ans déjà les forces de l’OTAN testent avec certains succès différents armements et technologies en Ukraine. La guerre est toujours un formidable laboratoire pour les marchands de mort, et celle d’Ukraine ne fait pas exception. Les Occidentaux qui fournissent à crédit à l’Ukraine des matériels et des armes, testent aussi de nouveaux matériels. Parmi eux se trouvent les moyens de la guerre électronique (EW), qui sont utilisés pour protéger les installations militaires et certains sites sensibles, ou positions stratégiques.
Ces matériels diffusent des radiations d’ondes électroniques, qui sont aussi appelées radiations électromagnétiques. Elles sont de deux sortes, les radiations ionisantes qui peuvent endommager l’ADN des cellules vivantes et qui peuvent entraîner des effets biologiques graves sur les humains. Ce sont les rayons X ou les rayons gamma qui sont produits par des réactions nucléaires, ou par des accélérateurs de particules. Les secondes sont des radiations non ionisantes, qui ne peuvent endommager l’ADN, mais qui ont des effets nocifs sur la santé. La saturation dans l’espace de ces radiations est un danger pour les humains, et jusqu’à présent leurs effets sont sujets à un débat public plus ou moins occulté par les médias occidentaux.
La guerre électronique est déjà ancienne, le premier cas référencé se déroula durant la Guerre Russo-Japonaise (1904-1905), où les Russes tentèrent de brouiller les émissions radios des Japonais. Par la suite durant la Première Guerre mondiale, les Allemands installèrent des stations de brouillage. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’ensemble des belligérants utilisèrent ces moyens de brouillage, et les alliés réussirent avant le débarquement en Normandie de neutraliser les communications allemandes, au moyen de plus de 700 stations de brouillage. Dans les époques suivantes la guerre électronique est devenue l’une des composantes essentielles des armées de la Guerre Froide. Il ne fut plus question finalement de brouiller ou de se défendre, mais bientôt de s’attaquer aux systèmes ennemis. Les Américains ont ainsi mis au point un avion de la guerre électronique, l’EA-18 Growler, qui fut utilisé pour la première fois contre la Libye en 2011. Depuis lors, les Américains sont capables de détruire à distance des systèmes de guidage électronique, par exemple de missiles, en lançant une impulsion électromagnétique dirigée (notamment sur les avions F-35).
En Ukraine, les Occidentaux ont fourni des systèmes qui utilisent ces radiations dans le but d’empêcher les systèmes de communication de fonctionner, les contrôles électroniques, les radars ou encore les drones. Ces matériels sont dangereux et tuent lentement les soldats ukrainiens qui sont longtemps et constamment exposés à leurs effets. Certains Ukrainiens se plaignent déjà qu’à certaines fréquences, ils peuvent ressentir physiquement les effets nocifs de ces rayonnements. Cette guerre électronique qui était déjà prégnante à cause des missiles en particulier, a prit une importance capitale avec l’apparition de la guerre des drones. Cette guerre se déroule aussi sur le terrain de la reconnaissance. Il est possible de visualiser par exemple la position de drones, ou celles de téléphones mobiles. D’autres possibilités sont aussi le lancement d’attaques sur les matériels informatiques eux-mêmes, et il est probable que les Occidentaux travaillent déjà sur des armes électroniques capables de s’attaquer aux humains.
L'auteur, Laurent Brayard, est reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l’armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.
- Source : International Reporters (Russie)